
Autres informations / 14.05.2012
Poule d’essai des poulains (gr1) : la poule de la joie pour lucayan
Pour son
rôle de sélection, la Poule d’Essai des Poulains (Gr1) ne restera peut-être pas
dans les annales, avec, du premier au sixième, aucun écart supérieur à une
courte encolure. Ce qu’il faudra retenir, ce sont les images de joie autour de
la victoire de Lucayan (Turtle Bowl). Le trio Ahmed Mouknass, Tony Forde et
François Rohaut tient sa "Poule d’Essai", deux ans après avoir été
rétrogradé avec Liliside (American Post) dans le pendant pour pouliches. Au
retour de la course, ce n’était que félicitations et accolades pour l’entourage
de Lucayan. Les deux propriétaires, Ahmed Mouknass et Tony Forde, ont des
chevaux chez plusieurs entraîneurs – tous présents à Longchamp –, ils
investissent sur le marché des ventes françaises avec le conseil de leur
manager et courtier Marc-Antoine Berghgracht et ils n’hésitent pas à courir des
bonnes courses (cf. Nova Hawk l’an dernier). Ce sont des gens qui aiment le
sport et ils ont été récompensés dimanche en enlevant leur premier classique en
France. Leur joie faisait plaisir à voir et c’est aussi pour cela que beaucoup
les félicitaient. À cela, il faut ajouter que la victoire de Lucayan est
formidable pour le parc étalon français. Son père, Turtle Bowl, passé tout près
des 2.000 Guinées (Gr1) avec French Fifteen, tient là sa première victoire
classique en tant que père avec sa première génération de 3ans. French Fifteen
lui avait déjà apporté une victoire au niveau Gr1 à 2ans dans le Critérium
International (Gr1). Toutes ces belles images au retour de la course ne doivent
pas non plus faire oublier la défaite de Dabirsim (Hat Trick). La deuxième de
suite sur 1.600m. Favori, il a été gêné quand il a voulu venir la première
fois, avant de revenir dans la course pour la victoire. Sollicité
énergiquement, il s’est avoué vaincu dans les cinquante derniers mètres, n’en
pouvant plus, et il se classe sixième. Enfin, il faut avoir une pensée pour
Furner’s Green (Dylan Thomas) troisième et grosse note de la course. Accidenté
peu après le poteau d’arrivée, il a dû être euthanasié.
CHRISTOPHE
FERLAND :« OUI, JE SUIS FORCEMENT DEÇU »
Quelque
minutes après la course, Christophe Ferland a bien voulu répondre aux questions
de JDG, en regardant son cheval tourner
dans le rond de décontraction des écuries de Longchamp. « Déçu ? Oui, je le
suis forcément. Il n’y a qu’une seule Poule d’Essai des Poulains. Mais, après
avoir revu la course, je pense que Dabirsim ne tient pas 1.600m. C’est
pourquoi, à l’avenir, je pense que nous allons l’orienter sur des épreuves
moins longues. Je pense notamment au Prix Maurice de Gheest (Gr1), sur 1.300m,
au mois d’août à Deauville. » Dans la ligne droite, Dabirsim a d’abord tenté de
venir à la corde, puis Christophe Soumillon l’a repris pour finalement venir à
l’extérieur de Davy Bonilla. Cet événement lui a-t-il coûté un meilleur
classement? « Il est certain que le fait d’avoir coupé le cheval dans son
effort peut être vu comme un handicap. Cela dit, vous avez remarqué comme moi
qu’il s’est très bien relancé ensuite et qu’il a produit le très beau changement
de vitesse qu’on lui connaît. J’ai même cru à un moment qu’il allait le faire !
Malheureusement, comme il est « juste » en distance, on le voit ensuite qui
cale un peu et demande à respirer dans les derniers mètres. » Et Veneto, qui
avait été loué spécialement pour servir de leader à Dabirsim ? « Je vous avais
dit avant la course qu’il avait assez de qualité pour garder un lot. Il a
encore une fois fait une valeur formidable, lui qui apprécie particulièrement
Longchamp. Je regrette un peu que nous ne l’ayons pas suivi dans le parcours,
car il aurait pu nous emmener au bout. » Dabirsim rentrera à La Teste dans la
nuit de dimanche à lundi.
LUCAYAN
APPELE A RESTER SUR 1.600M
Un
temps, l’entourage de Lucayan nous disait que le cheval pourrait à l’avenir
être rallongé. Avec la percée de Hard Dream (Oasis Dream), lauréat du Prix
Noailles (Gr2), et la réussite de Lucayan sur 1.600m, cela n’est plus
d’actualité pour le moment, comme l’indiquait François Rohaut : « Nous avons
Hard Dream pour le "Jockey Club" et il y a de bonnes courses pour
Lucayan, comme les St James’s Palace Stakes ou le Prix Jean Prat, alors, il
n’ira pas, je pense, sur le "Jockey Club". Aujourd'hui, nous y avons
tout le temps cru, avec Lucayan. Il a été débordé en partant, mais, quand je
l'ai vu commencer à bien s’équilibrer dans la descente, j'ai senti qu’il
pouvait faire quelque chose. C’est un bon cheval, en plein progrès. Certes, le
grand favori a été un moment contrarié, mais cela fait partie des courses. Il y
a 2ans, nous avions perdu une "Poule d’Essai" avec Liliside, cette
année, nous la gardons. »
UN
CHEVAL EN GROS PROGRES
Tant au
niveau de son comportement, que de sa valeur pure, Lucayan a montré de gros
progrès dimanche. Ce cheval a débuté sur la P.S.F. de Pau, le 13 décembre 2011
par une victoire, associé à Raphaël Marchelli, premier jockey en province du
tandem Mouknass/Rohaut. Il faut d’ailleurs souligner qu’avec la réfection de la
P.S.F. à Pau, de bien meilleurs chevaux que les années précédentes y ont couru.
Favori pour sa rentrée à Chantilly, Lucayan avait terminé deuxième de Jalmud
(Orpen). Il courait bien, tout en montrant qu’il pouvait progresser pour être
plus incisif dans une phase finale. Deuxième de coup de Théâtre (Gold Away)
dans l’Omnium II (L), Lucayan a ensuite enlevé le Prix F.B.A. Aymery de Mauléon
à Toulouse. Cette Listed avait été utilisée comme tremplin avec réussite par
François Rohaut, en 2006, avec Tie Black (Machiavellian). S’il continue sa
marche en avant ainsi, Lucayan doit pouvoir confirmer son succès de dimanche.
D’autant qu’à sa vitesse, il associe un peu de tenue, comme l’expliquait
Stéphane Pasquier, son jockey : « C’est un super cheval. Il a une vraie
accélération. Il a été très tonique à ce moment-là. Je remercie Raphaël
Marchelli qui le monte tous les jours. Il a de la qualité et de la tenue. C’est
sûrement grâce à ça qu’il a été lutteur jusqu’à cinquante mètres du poteau. »
LUCAYAN,
UN PREMIER CLASSIQUE POUR LA BREEZE-UP ARQANA
Au
lendemain de la breeze-up Arqana, Lucayan (Turtle Bowl) a apporté un premier
classique à la vente de 2ans montés. Lucayan y avait en effet été présenté l’an
dernier par Philip Prévost-Baratte. Très ému, le jeune consignor français nous
a raconté l’histoire du poulain : « Crispin de Moubray l’avait acheté foal, en
décembre 2009, pour un client qui me confie des poulains pour la préparation
aux breeze-up. Il s’agit de Xavier-Thomas Demeaulte, qui me fait confiance
depuis le début. Nous avons connu pas mal de succès ensemble, avec une pouliche
comme Tripone notamment. Lucayan a toujours montré énormément de qualité, de
sérieux, et aussi un peu de caractère, comme tous les bons chevaux. Il avait
quelque chose en plus. Je l’ai préparé gentiment pour le breeze-up, selon la
méthode que j’affectionne. Je n’aime pas “gratter” les 2ans. Lucayan avait fait
un canter propre. J’avais dit à François Rohaut et Marc-Antoine Berghgracht que
je l’adorais… Je suis très heureux et fier d’avoir présenté le premier poulain
gagnant de classique issu de la breeze-up Arqana. C’est la preuve qu’ils n’ont
pas besoin d’aller très vite lors de leur "breeze" pour être de bons
chevaux. Je remercie mon équipe pour son travail, et particulièrement ma femme
Julie, qui reste dans l’ombre mais sans qui rien de tout cela ne serait arrivé.
» Philip Prévost-Baratte est installé depuis sept ans entre Lisieux et Livarot.
Il présente des chevaux aux ventes breeze-up depuis cinq ans. Il est à la tête
d’une petite structure et présente une dizaine de chevaux chaque année à cette
vente. « C’est magique», a-t-il conclu, des étoiles dans les yeux. Magique
aussi pour le haras de la Reboursière et de Montaigu, où Turtle Bowl fait la
monte. Après Turtle Bowl, deuxième des 2.000 Guinées (Gr1), le jeune étalon a
sorti un nouveau gagnant de Gr1, et donc un premier classique.
AHMED
MOUKNASS : « QUAND NOUS AVONS PAYE LUCAYAN 85.000 €, ON NOUS A PRIS POUR DES
FOUS »
Associé
dans les affaires avec Tony Forde, Ahmed Mouknass a suivi ce dernier dans les
courses. Cela fait seulement six ans qu’ils sont propriétaires. Ils
investissent aux ventes à Arqana, mais aussi parfois à Newmarket (Nova Hawk par
exemple). Leurs chevaux sont basés en Espagne et en France, chez François
Rohaut, Rodolphe Collet et Yan Durepaire. Très sollicité après le succès de
Lucayan, Ahmed Mouknass a eu le temps de nous raconter : « En courant ici, je
me disais : "On va voir". François a toujours cru en Lucayan et il
disait surtout qu’il fallait que le cheval soit bien équilibré dans la phase
finale pour donner tout son potentiel. Je me souviens, quand nous l’avons
acheté à Saint-Cloud, on m’a dit : "Mais qu’est-ce que tu achètes un
"Turtle Bowl" à 85.000 € ? C’est bien trop cher !" Mais Lucayan
me plaisait bien. Je tiens à remercier toute l’équipe autour du cheval, Tony
Forde et aussi Marc-Antoine Berghgracht, notre courtier et manager qui fait un
drôle de boulot. Quand j’ai appris jeudi que Lily America ne courait pas,
j’étais un peu déçu sur le moment. Mais, comme je suis croyant, je pensais que
je serais un jour ou l’autre récompensé par quelque chose de bien. C’était un
mal pour un bien et c’est arrivé dimanche. Je prends avant tout les courses
comme un plaisir et un sport. Et, avec le succès de Lucayan, je n’ai pas
l’esprit de revanche par rapport à Liliside. »
LUCAYAN,
LE JOUR DE GLOIRE DE JEAN-PIERRE COLOMBU
En 2012,
Jean-Pierre Colombu connaît un premier semestre magnifique. Après le succès de
Pythagore (Kahyasi) dans le Prix Romati (L) à Enghien, Lucayan (Turtle Bowl) a
mis l’éleveur sur orbite en s’imposant à un tout autre niveau, celui des
classiques, en plat. Déjà lauréat du Prix Aymeri de Mauléon (L) à Toulouse,
Lucayan a fait le grand saut dans la Poule d’Essai des Poulains (Gr1). Son
éleveur nous a raconté: « Cette fois, la victoire est d’autant plus belle que c’est
un classique, il n’y pas de mots pour décrire l’émotion que cela procure.
J’avais déjà eu quelques bons chevaux. J’y croyais beaucoup aujourd’hui car
Lucayan avait été très vite la dernière fois à Toulouse. Nous avons acheté la
mère de Lucayan, La Vltava (Grand Lodge), à Newmarket avec Bertrand Le Métayer.
Elle appartient à la famille de Miesque, un excellent courant de sang que l’on
pouvait facilement marier. Et elle s’est d’abord affirmée en produisant Karluv
Most, cheval de niveau Listed en France, vainqueur du Grand Prix de Madrid et
de "l’Arc" espagnol. Le choix de Turtle Bowl comme étalon ? C’est
d’abord parce qu’il est très bien né. De plus, c’est un battant qui avait la
rage de vaincre, comme Lucayan. Et enfin, il est chez des amis. D’ailleurs, j’ai
envoyé trois juments, soit la moitié de mes poulinières, à Turtle Bowl. Quant à
La Vltava, elle est allée en Irlande pour être saillie par Footstepsinthesand.
» Pour la petite histoire, il faut se souvenir que Jean-Pierre Colombu faisait
partie des commissaires qui ont eu à statuer lors de la "Poule
d’Essai" de Liliside. VENETO EST PRESQUE ALLE AU BOUT
Dévoué à
la cause de Dabirsim, Veneto est allé loin, très loin, presque au bout. Il a
joué sa carte dans la phase finale et ce n’est que tout à la fin que Lucayan
est venu lui prendre l’avantage. Bon à 2ans, Veneto a connu un début de saison
à 3ans où il a eu du mal à se remettre dans le coup, étant notamment inexistant
dans le Prix Djebel (Gr3). Il a, certes, enlevé le Prix Machado (B), mais le
terrain était lourd et c’était face à une opposition moyenne. Même si on peut
estimer que Veneto est bien meilleur en allant devant, il est tout de même un
peu inquiétant pour la génération des 3ans sur le mile en France que seul
Lucayan ait réussi à venir le chercher.
UN
DESCENDANT DE PASADOBLE
Lucayan
a donc été acheté aux ventes breeze-up Arqana de mai 2011 par Marc-Antoine
Berghgracht pour la somme de 85.000 €. Il était présenté par l’Écurie
Prévost-Baratte. Sa mère, La Vltava (Grand Lodge), a déjà produit Karluv Most
(Della Francesca), deuxième du Derby du Midi (L). La quatrième mère du poulain
n’est autre que Pasadoble (Prove Out), la mère de la grande Miesque (Nureyev).
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