
Autres informations / 31.05.2012
Un derby japonais qui sonne europeen
Dimanche,
l’hippodrome de Tokyo accueillait le 79e Derby japonais (Gr1). Cette
épreuve sur 2.400m est revenue à Deep Brillante, qui possède un pedigree que
l’on connaît en Europe. Son père est Deep Impact (famille maternelle européenne) et sa mère
est Love and Bubbles (Loup Sauvage), qui a couru en France. Sous l’entraînement
de Robert Collet, elle a gagné quatre courses dont le Prix Chloé (Gr3) et avait
aussi couru le Prix de Diane (Gr1). Loup Sauvage, le père de Love and Bubbles,
a lui aussi fait carrière en France, remportant le Prix d’Ispahan (Gr1) et le
Prix du Prince d’Orange (Gr3) et il a aussi terminé deuxième de la Poule
d’Essai, des Champion Stakes et troisième de l’Irish Derby (Grs1). La deuxième
mère de Deep Brillante, Bubble Dream, n’a pas couru mais a été élevée en
France. Dans ce Derby japonais, Deep Impact a pris comme père les première,
troisième et quatrième places. Le quatrième, World Ace, est engagé dans le
Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1)
2012.
QUESTIONS
ET REPONSES SUR LE JAPON AVEC PATRICK BARBE
L’ACHAT D’ETALONS EUROPEENS
Parmi
les onze meilleurs étalons au Japon, huit sont des fils de Sunday Silence –
comme Deep Impact. Les autres sont dans le classement car ils ont sailli des
filles de Sunday Silence. Pour éviter les risques de consanguinité, l’élevage
japonais est obligé d’investir dans des étalons qui apportent un courant de
sang nouveau. Le Japon est une île et, finalement, peu d’étalons sont importés.
Une dizaine par an environ et, dans ce lot, tous ne réussissent pas.
Aujourd’hui, le stud-book japonais connaît l’omniprésence de Sunday Silence.
Les cinq premiers du Derby japonais sont des petits-fils de Sunday Silence. Il
y a une trentaine d’année, cette place était occupée par Northern Taste et il a
fallu trouver des solutions alternatives. Aujourd’hui, pour les apporter, le
Japon n’hésite donc pas à investir dans des étalons qui, soit sont confirmés
après quelques saisons de monte, comme Chichicastenango, soit qui possèdent des
performances au plus haut niveau, comme Harbinger ou Workforce, tout en
privilégiant les chevaux ayant des grandes victoires sur 2.400m.
L’IMPORTANCE
DU TAUX DE CHANGE
Aujourd’hui,
le taux de change est en faveur des investisseurs japonais achetant en Europe
et en défaveur des européens qui veulent acheter au Japon. Il y a deux ans, le
taux de change était de 1 euro pour 120 yens et aujourd’hui il est de1 euro
pour 100 yens. Ce taux de change favorable explique le retour des
investissements depuis deux ans. Il devient judicieux de s’intéresser à l’achat
d’un cheval étranger. Quand le taux de change est défavorable, pourquoi aller
chercher loin ce qu’on a près de chez soi ? Dans les années 70, les Japonais
investissaient beaucoup en Europe, grâce au taux de change en leur faveur. En
1972, Hard to Beat a gagné le
"Jockey Club" pour un propriétaire japonais, Junzo Kashiyama, qui a
aussi brillé dans la "Poule d’Essai" 1974 avec Moulines, acheté
yearling à Deauville. En 1973, la famille Yoshida a gagné le Gold Cup d’Ascot
avec Lasalle, en 1974. À cette époque, les investissements japonais en Europe
étaient importants. Ils le sont devenus beaucoup moins quelques temps plus tard
quand le taux de change s’est dégradé. Alors il n’est plus resté que quelques
chevaux appartenant à des propriétaires japonais chez John Cunnington et Freddy
Palmer.
UN PAYS
QUI REGARDE DE L’AVANT
Le Japon
n’a pas été épargné par la crise économique et le pays a aussi connu la
catastrophe du tsunami. Mais les Japonais sont des gens qui ne regardent pas
derrière eux. Ils travaillent et vont de l’avant.
LES
VENTES
Les
investisseurs étrangers ont tout à fait le droit de se présenter aux ventes
japonaises et d’y acheter des chevaux. Il n’y a pas de difficultés
particulières pour les ramener ensuite en Europe. Seule l’obtention des
couleurs au Japon, pour un étranger, ne s'effectue pas aisément. En 2004, Sundrop
(Sunday Silence) a pris la deuxième place des 1.000 Guinées de Newmarket (Gr1)
sous la casaque Godolphin. Elle avait été achetée au Japon à la J.H.R.A. Select
Sales.
L’ENVOI
DE POULINIERES AU JAPON
Certains
n'ont pas attendu que la famille Wildenstein envoie Bastet et Angelita pour
déléguer de bons chevaux au pays du Soleil Levant. Mais, sur dix ans, on compte
sur les doigts de deux mains le nombre de poulinières qui se sont rendues au
Japon avant de revenir en Europe. L’élevage Wertheimer avait présenté
Danzigaway à Sunday Silence et cela a donné Silent Name, double gagnant de
Listed et placé de Groupe en France. La famille Niarchos a aussi envoyé
plusieurs juments au Japon. Par rapport au nombre peu important de poulinières
envoyées au Japon pour y être saillies, les résultats sont donc très bons.
LA FISCALITE
Par
rapport à ce que l’on connaît en France, le Japon possède une fiscalité assez
avantageuse. En deux ans, l’achat d’un cheval est fiscalement amorti. Là-bas,
on considère qu’il faut aider les éleveurs, producteurs des chevaux qui courront
demain et permettant de générer des enjeux financiers, grâce aux parieurs, dans
les courses.
LES
COURSES OUVERTES AUX ETRANGERS
Une
vingtaine de courses sont ouvertes aux chevaux étrangers. Mis à part cinq
courses sur invitations, les frais de déplacements et d’engagements sont à la
charge des propriétaires.
"L’ARC",
POUR LE PRESTIGE
Si les
japonais veulent gagner "l’Arc" et, dans un cas plus général,
viennent aussi courir dans d’autres pays du monde, c’est avant tout pour une
question de prestige. Ce n’est en aucun cas pour des raisons financières, car
les allocations sont huit à dix fois plus élevées au Japon qu’en Europe. Au Japon,
"l’Arc" est considéré comme la plus grande course du monde, sans
hésitation. Des dizaines de millions de Japonais la regardent en direct, même
si l’épreuve est diffusée au milieu de la nuit (1 heure du matin).
LES
LUNDI 9 ET MARDI 10 JUILLET, LA J.R.H.A. JULY SELECT SALE, LA VENTE DE
SELECTION DE L’ANNEE
Cette
année, 250 yearlings seront présentés le 9 juillet et 226 foals le 10 juillet
(les foals sont présentés sous la mère et livrables au sevrage, bénéficiant
d’une assurance très avantageuse). Le prix médian de ces ventes se situe autour
de 25.000.000 yens, soit 250.000 euros ou 312.500 dollars américains, c’est à
dire dans la bonne moyenne des meilleures journées de Keeneland, Deauville ou
Newmarket. La qualité est omniprésente. Deep Impact sera représenté par 14
yearlings et 16 foals. Un grand nombre des meilleurs étalons mondiaux auront également
des produits : Curlin, Sea the Stars, King Kamehameha et Manhattan Café. De
cette vente sont sortis plusieurs des champions japonais. Deep Impact y a été
vendu en 2002 pour 70.000.000 yens (soit environ 600.000 euros à l’époque). Hat
Trick, Zenno Rob Roy, Silent Name, Heart’s Cry et le récent gagnant du Derby
japonais Deep Brillante sont aussi issus de cette vente.
DES
VOYAGES ORGANISES VERS LE JAPON
Depuis
plusieurs années, Patrick Barbe, courtier français, travaille en étroite
collaboration avec le Japon. Il peut aussi vous servir de relais si vous
souhaitez vous y rendre : Pour assister aux J.H.R.A. July Select Sales, il faut
prendre contact très rapidement, car les hôtels de la région sont souvent
pleins à cette saison très touristique, comme les vols entre Tokyo ou Osaka et
Chitose (l’aéroport d’Hokkaïdo). Il est conseillé d’arriver deux ou trois jours
auparavant (vendredi 6 juillet ou samedi 7 juillet) afin d’avoir quelque temps
pour bien inspecter les poulains et profiter d’Hokkaïdo.
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