
Autres informations / 01.06.2012
Bertrand belinguier dresse le bilan de ses 5 premiers mois a la tete de france galop
Bertrand
Bélinguier a été élu président de France Galop à la fin du mois de décembre
2011. Pour sa première longue interview-bilan, il a choisi Jour de Galop.
D’ailleurs, en s’exprimant d’abord dans un journal quotidien «100 % sociopro»,
il adresse un signe symboliquement très fort aux socioprofessionnels de la
filière galop. Il est exact qu’il a déployé beaucoup d’énergie à leur service
depuis cinq mois.
JOUR DE
GALOP. – ENTRONS DANS LE VIF DU SUJET AVEC LE GRAND THEME DU MOMENT : LES
PRIMES, LE SUFFIXE «FR» ET LES ETALONS STATIONNES EN FRANCE. QUELLE EST VOTRE
ANALYSE ?
Bertrand
Bélinguier. – Que constatons-nous? Les étalons anglais et irlandais de très bon
renom saillissent deux fois plus de juments qu’en France et, pour simplifier, à
des prix deux fois plus élevés. Ces étalons suscitent logiquement l’intérêt des
éleveurs, et de fait les étalons stationnés en France n’ont pas toujours la
qualité de juments souhaitable.
LES AVIS
SONT TRES TRANCHES SUR CETTE QUESTION. COMMENT ENVISAGEZ-VOUS DE TRAVAILLER ?
La
question est effectivement très débattue en France. Mon objectif est d’écouter
les souhaits des uns et des autres et d’essayer de proposer au conseil
d’administration une solution qui paraîtra la meilleure pour le développement
de l’élevage français. Et le faire si possible lors de notre réunion du 25
juin. Notre objectif est de régler ce sujet difficile d’une façon aussi
satisfaisante que possible avant l’été. D’ici là, je serai moi-même très
attentif à ce que les discussions se passent dans un climat serein. Nous devons
essayer de trouver un consensus – et je ne dis pas un compromis– sur ce qui est
important pour l’élevage. Et pour cela, les uns et les autres doivent faire un
bout de chemin.
FAUT-IL
REFORMER LE SYSTEME ACTUEL, QUI A TOUT DE MEME FAIT SES PREUVES ?
Oui je
le crois. C’est toujours regrettable de constater une distorsion entre ce que
l’on dispose et la réalité. France Galop distribue des primes pour encourager
les nés et élevés en France. Mais la réalité, c’est que de plus en plus de
chevaux ne sont pas nés et élevés en France, et que de plus en plus de juments
s’en vont à l’étranger. Donc le système n’atteint pas pleinement son but. Il me
semble que l’on devrait pouvoir arriver à des solutions entre un
protectionnisme étroit qui nous fermerait tout et tournerait le dos au marché,
et une solution qui défende les intérêts de l’élevage français.
PENSEZ-VOUS,
COMME CERTAINS ELUS, QUE FRANCE GALOP DOIT CONSTITUER UN FONDS D’INVESTISSEMENT
POUR ACQUERIR DES ETALONS ?
Il y a
des choses à faire concernant les étalons, en termes d’achat et de location.
France Galop peut aider à trouver des solutions. Mais je ne pense pas que ce
soit la mission de France Galop de devenir propriétaire d’étalons ; j’imagine
plutôt une aide financière, un prêt, pour faciliter les délais de paiement dans
l’acquisition ou la location d’étalons de premier plan. Les grands pays
d’élevage sont aussi des pays où stationnent de grands étalons, car les
meilleures juments suivent les meilleurs étalons.
APRES
CINQ MOIS DE PRESIDENCE, QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LA SITUATION DANS LAQUELLE
VOUS AVEZ TROUVE LE GALOP FRANÇAIS ?
J’avais
dit que si j’étais élu, dès le lendemain, je serais présent à France Galop et
sur le terrain. J’ai ainsi pu mesurer cette attente de présence, à travers tous
les contacts que j’ai pu avoir avec les professionnels, les responsables des
sociétés régionales que j’ai visités, tout comme au sein de France Galop. Un
deuxième sujet m’a tout de suite beaucoup occupé : c’est le fonctionnement
interne de France Galop. Chacun avait pu constater qu’il existait un certain
nombre de manques dans des fonctions de responsabilités. Il était également
nécessaire de réorganiser la maison, afin que la société-mère soit
véritablement une société de services en direction des professionnels et des
sociétés régionales. Il fallait trouver un juste équilibre entre le rôle du
président et celui du directeur général. Je suis très attaché à être un
président actif et présent mais France Galop doit avoir un directeur général
qui soit pleinement responsable de son activité. C’est pourquoi j’ai beaucoup
travaillé, avec Hubert Monzat et les Vice-Présidents, à mettre en place un
nouvel organigramme qui a notamment abouti à la promotion de deux adjoints au
directeur général, Christian Maigret pour la partie finances et organisation,
et Henri Pouret pour la partie courses.
VOUS
AVEZ EGALEMENT TRAVAILLE AVEC LES ELUS…
Je
voulais rapidement mettre en place tout ce que j’avais annoncé avant mon
élection. Nous avons créé un conseil économique et social, présidé par Philippe
Bouchara assisté de Philippe Jeanneret, et accordé une attention particulière
au facteur régional avec une commission des régions dont la composition a été
revue et la responsabilité confiée à Nicolas Landon. Nous avons aussi installé
la commission des propriétaires, avec pour la première fois une présidente,
Axelle Nègre de Watrigant, ce que je trouve tout à fait positif, compte tenu de
l’importance croissante que les femmes ont dans les courses. Enfin, une de nos
priorités concerne l’image des courses et comment accroître leur notoriété dans
le monde actuel. C’est le sens de la mission que j’ai confiée à Patrick
Fellous. De façon générale, nous nous voyons très régulièrement avec les deux
Vice-Présidents Jean d’Indy et Loïc Malivet. Enfin, le conseil d’administration
exerce pleinement ses responsabilités. Je veille à assurer l’information sur
ses travaux. Donc, en peu de temps, j’ai réorganisé France Galop, mis en place
toutes les structures qui avaient été annoncées et, parallèlement, mené une politique
de présence par des déplacements qui m’ont permis de mieux connaître et
d’écouter tous ceux qui travaillent pour le galop, en région parisienne et dans
les différentes régions. Dans cette forte activité, je ne veux pas oublier la
recherche d’économies dans la gestion de France Galop. Comme vous le savez,
j’ai demandé à Hubert Monzat de préparer un plan d’économie de 2,5 millions
d’euros qui représente, en année pleine, à peu près 5 % des dépenses de
fonctionnement de France Galop. Bref, ces cinq mois ont été bien occupés !
VOUS
AVEZ LONGUEMENT EVOQUE L’INTERNE. QU’EN EST-IL DE L’EXTERNE?
Je pense
en particulier à tout ce qui a été dit au moment de la parution du rapport
Augereau. Nous avons abouti à la création du comité stratégique tel que nous
l’avons voulu, en parfaite collaboration avec l’État. Tout cela a représenté
évidemment un travail considérable de coordination confiante avec la Société
d’encouragement du cheval français, et de très nombreux contacts avec Dominique
de Bellaigue, mon homologue du trot. Le comité stratégique, où m’accompagne
Hubert Tassin, a déjà lancé les audits annoncés sur les revenus des sociétés
des courses et de la filière, les coûts et la situation économique des
entreprises d’entraînement et d’élevage. Par ailleurs, en étroite concertation
avec le Trot, France Galop est très attachée au règlement définitif de la
situation de la taxe affectée telle que votée par le Parlement. La même
implication concerne la T.V.A. Les nouveaux ministres concernés sont saisis du
problème pour lequel nous travaillons en liaison avec d’autres pays, notamment
l’Irlande.
DANS
L’ORGANIGRAMME DE FRANCE GALOP, TROIS NOMS IMPORTANTS MANQUENT ENCORE (UN
DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION, UN DIRECTEUR DES SITES ET UN DIRECTEUR DU
DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL). EST-IL DIFFICILE DE RECRUTER A FRANCE GALOP ?
Les
recrutements que vous évoquez sont en cours. Ils suivent un processus normal.
Ni plus rapide ni plus lent qu’un recrutement classique dans une entreprise.
Mais je trouve qu’il n’est pas normal que les courses doivent aller chercher à
l’extérieur les titulaires de fonctions de responsabilité. Et c’est pour cela
que j’ai d’ores et déjà lancé une réflexion autour d’un programme de formation
qui soit adapté à nos besoins. Sur le plan de la formation, il existe
d’ailleurs plus de choses qu’on ne le croit en France. Je pense à l’école
Agro-Sup Dijon, et son Master spécialisé Sciences et Management de la filière
équine, mais aussi différents diplômes à l’Université de Rennes, à l’I.U.T.
d’Alençon ou encore à l’université d’Angers. Ce que je suis en train de
rechercher, c’est comment mieux fédérer ces instances ou créer une structure
nouvelle pour arriver à un cursus de formation des managers dans les différents
secteurs des courses. Et, naturellement, pas uniquement pour des fonctions de
responsabilité au sein des sociétés de courses, mais aussi dans les haras, les
centres d’entraînement, etc. Il ne faut pas uniquement gérer le présent mais
aussi préparer l’avenir. C’est pour moi absolument indispensable qu’une
activité économique aussi importante que les courses de chevaux se préoccupe
impérativement de la formation des cadres qui la dirigeront dans l’avenir. Ce
n’est pas nécessairement le sujet le plus connu de la filière, et pourtant vous
travaillez actuellement sur une remise à plat de la manière dont les images
télévisées des courses sont produites et diffusées, hors Equidia.
QUE
VOULEZ-VOUS CHANGER A LA SITUATION ACTUELLE (QUINTE+ SUR FRANCE 3 PRODUIT PAR
KM, LA SOCIETE DE MICHEL DENISOT, ET IMAGES DES COURSES AU GALOP PRODUITES PAR
LEOVISION, FILIALE DE LAGARDERE) ?
C’est
simple : nous recherchons la meilleure solution pour valoriser la diffusion
télévisée des courses. Aujourd’hui, nous procédons à une mise en concurrence
d’un certain nombre de chaînes qui nous font des propositions et j’espère que
dans les prochaines semaines, nous serons en mesure de prendre une position
commune avec le Trot pour être prêts à la rentrée. Nous agirons en toute
liberté pour choisir la meilleure offre au meilleur coût.
PENSEZ-VOUS,
DONC, QU’IL Y AURA DU MOUVEMENT ?
On
constate une division importante de moyens, avec de nombreux intervenants dans
le cadre de la chaîne de diffusion et de production des images télévisées des
courses et notamment du Quinté+. Il faut rechercher la solution la plus
rationnelle. La situation a considérablement évolué au cours des dernières
années, notamment avec l’arrivée de la T.N.T. Equidia existe depuis maintenant
treize ans et fait preuve de maturité.
AUTRE
SUJET, FAUT-IL S’INQUIETER DU NOMBRE DE PARTANTS DANS LES COURSES AU GALOP, ET
DE SES CONSEQUENCES SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES DU PMU ?
C’est
une question importante, mais je pense qu’il faut relativiser le problème. Il
est évidemment souhaitable qu’il y ait un nombre de partants conséquent dans
chaque course. Les problèmes météorologiques du mois de février ont pénalisé
l’entraînement et cela s’est ressenti au niveau des partants un peu plus tard
dans la saison. Il fallait travailler activement sur ce sujet et nous avons
pris un train de mesures qui ont déjà montré leur efficacité. Ceci dit, nous
avons des réunions aujourd’hui qui sont positives en terme de chiffre
d’affaires alors qu’elles ne font pas toujours le plein de partants.
ET SUR
L’AJOUT IMPORTANT DE COURSES ETRANGERES AU SEIN DU CALENDRIER DES COURSES
PREMIUM (EX-PMU) ?
La
vérité vient des parieurs. La réaction de la clientèle a été positive et il
faut s’en féliciter. Cela prouve qu’il existe un intérêt pour les courses qui
ont lieu en fin d’après-midi ou en fin de matinée.
ENFIN,
CONCERNANT LES COURSES ELLES-MEMES, ON PERÇOIT UN PROBLEME AUTOUR DES COURSES
PREPARATOIRES AU PRIX DU JOCKEY CLUB ? FAUT-IL FAIRE ENCORE EVOLUER LE
PROGRAMME POUR LES MALES DE 3ANS ?
Le
programme des pouliches est très bon. Il donne entière satisfaction à tout le
monde. Pour les poulains, on peut certainement s’interroger sur le programme de
préparation au Prix du Jockey Club et réfléchir aux manières de l’améliorer.
ET
LONGCHAMP ?
Les
négociations – difficiles – se poursuivent avec la Ville de Paris. Nous avons
un projet ambitieux valorisant les courses de galop. Mais nous ne pouvons le
réaliser à n’importe quel prix.
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