
Autres informations / 07.06.2012
Cri d’alarme chez saonois, a nonant-le-pin
Quelques
jours avant de gagner le Prix du Jockey Club avec son élève saônois
(Chichicastenango), Olivier Corbière recevait des journalistes de France 3 en
son haras de Nonant-le-Pin (cf. vidéo ci-dessous). Au programme de ce reportage
: le très dangereux projet de décharge de refus de broyages automobiles, qui
peut impacter gravement tout l’élevage à la ronde…
La
société Guy Dauphin Environnement (G.D.E.) vient de lancer les travaux
d’établissement, à Nonant- le-Pin, d’un centre de stockage de déchets dits «non
dangereux ultimes» (90 000 tonnes par an) et de déchets «industriels banals»
(60 000 tonnes par an). La zone de stockage initiale représente 17 hectares, au
coeur d’un site de 170 hectares déjà acquis par G.D.E. Le mode d’exploitation
est dit semi-enterré, et s’élèverait au terme des 17 ans d’activité, à une
hauteur de 25 ou 30 mètres. GDE projette aussi de construire un centre de tri
visant à accueillir 47.500 tonnes de déchets par an : métaux ferreux et non
ferreux, déchets industriels banals, déchets d’équipement électriques et
électroniques.
HARO SUR
LE CHEVAL
Les
pires conséquences environnementales sont à craindre, présentant des dangers
évidents pour les hommes et les chevaux. Deux associations se sont créées pour
lutter contre le projet : Nonant Environnement (Noëlle Sandoz) et Sauvegarde
des Terres d’Élevage (Aliette Forien), qui regroupe déjà plus de 400 personnes
issues du monde du cheval (éleveurs, propriétaires, entraîneurs, salariés et
professions annexes). Ceux-ci viennent en large partie de la région de
Nonant-Le-Pin, Exmes, Le Merlerault et Mortrée. Néanmoins, ce projet ayant
choqué toute la profession, les adhésions commencent à venir de tous horizons.
Le 23 mai, les deux associations ont mené une journée d’information et de
sensibilisation. Ce fut l’occasion, pour le Docteur Lesné, de prononcer une
allocution très remarquée. Ce professeur de médecine de Rennes connaît bien la
question, puisqu’il a travaillé sur un projet équivalent à Plouray, en
Bretagne. Et ses conclusions valent pour Nonant…« Ce stock recèlera donc en
grand nombre et en grandes quantités des composés toxiques qui présentent un
danger potentiel très sérieux pour la santé de la population et pour
l’environnement. (…) des millions de m3 de biogaz – et plus probablement
environ le double –seront dispersés dans l’environnement. Cette émission
diffuse dispersera ainsi de nombreux composés chimiques, plus ou moins
malodorants et toxiques tels que le sulfure d’hydrogène, l’ammoniac, des acides
gras et de très nombreux autres composés organiques volatils. Des nuisances
olfactives régulières qui peuvent devenir très intenses, présenteront un
caractère quasi insupportables avec parfois des nausées et être perçues à
plusieurs kilomètres du site. La perception répétée, quasi quotidienne, de
mauvaises odeurs aux alentours des sites de stockage des déchets a un
retentissement important sur la santé des riverains, même en l’absence d’effets
toxiques. L’importance des mauvaises odeurs dégagées sur le site est reconnue
par le groupe G.D.E. qui envisage même l’utilisation de produits « masquants »
... ce qui est une fausse «bonne idée» notamment parce qu’elle peut faire
perdre la perception et la conscience de la présence de gaz dangereux. Ces importantes
fuites de biogaz entraîneront également dans l’atmosphère de nombreux métaux
toxiques (mercure, plomb, cadmium, chrome, manganèse ...), qui se seront
mélangés au biogaz pendant la phase de fermentation, en particulier au contact
des résidus de broyage automobile. Ces polluants retomberont ensuite sur terre
au gré des courants aériens. La contamination des populations vivant à
proximité d’un site polluant comme le centre d’enfouissement de Nonant-le-Pin,
se fait par deux voies principales : la voie respiratoire et la voie digestive.
Les impacts sur la santé de la population, par la voie respiratoire –la seule
prise en compte dans cette note – peuvent concerner toutes les composantes de
l’appareil respiratoire, premier exposé. À partir de cette porte d’entrée, les
cibles peuvent se situer dans tout le reste de l’organisme, en particulier sur
les autres organes les plus vitaux : le sang et le coeur, le cerveau et le
système nerveux dans son ensemble, le foie, les reins…Les effets toxiques
peuvent survenir immédiatement, directement provoqués par la dispersion
intense, de gaz irritants. Ce sont les effets les plus couramment connus car
plus facilement perceptibles. D’autres effets, très graves, peuvent apparaître
plus sournoisement, à retardement, parfois très longtemps – dix, vingt ans,
voire beaucoup plus – après l’exposition à ces produits toxiques. Ce sont des
cancers, des anomalies de la reproduction (malformations, stérilité ...) et
plus. […]Les erreurs et les défaillances de l’exploitant aboutiraient
inéluctablement, dans le contexte d’une installation telle que celle envisagée
par le groupe G.D.E., à des pollutions graves de l’environnement et à
l’apparition d’effets redoutables sur la santé de la population. L’impact
sanitaire d’une telle installation ne peut pas être complètement évalué sans
prendre en compte la possibilité d’incidents ou d’accidents, d’autant que les
«feux de décharge » sont des accidents bien connus et assez courants : ces
incendies constituent la cause principale d’accidents (2/3) sur les
installations de stockage de déchets. » Édifiant…En plus de cette étude
alarmante, les associations ont les plus vives inquiétudes quant au risque de
pollution des eaux : cette région nommée château d’eau de la Normandie, est
traversée par de nombreuse rivières qui se jettent dans l’Orne dont la source
est aux environ de Sées et l’embouchure à Ouistreham. Un ru traverse le site de
G.D.E. et se jette dans la Dieuge, affluent de l’Orne. L’on craint que des
problèmes surviennent sur la qualité des alvéoles d’enfouissement (incendie,
destruction accidentelle de la couche de protection) avec infiltrations de
produits polluants dans le sol. Si de tels accidents se produisaient, la
qualité des eaux de ces cours d’eau s’en trouverait durablement affectée.Ce
sont des eaux qui mouillent les terres agricoles et d’élevage de tout le
département et même du Calvados (sur le trajet de l’Orne).
GUY
DAUPHIN ENVIRONNEMENT : UN NOM PAS VRAIMENT RASSURANT…
Guy
Dauphin Environnement (G.D.E.) est le deuxième exploitant français de métaux de
récupération, son siège est établi à Rocquancourt (Calvados), où est aussi
situé son centre de retraitement des déchets. Possédant de gros broyeurs, elle
émet dans ses installations des rejets qui ont obligé certaines DREAL à leur appliquer
les normes de rejet des incinérateurs, alors que ces broyeurs ne sont pas
équipés de système de traitement des effluents gazeux. Elle est régulièrement
mise en cause pour non respect des arrêtés d’autorisation (broyage de véhicules
sans dépollution ni démontage, de matériaux interdits, rejets gazeux). La
commission d’enquête de Nonant-le-Pin a pu constater de visu, lors de son
déplacement programmé à Rocquancourt, la véracité de ces propos. C’est une des
raisons du refus motivé de cette commission d’enquête. Les actionnaires de
G.D.E. sont condamnés dans le cadre de l’affaire Trafigura (21 morts en Côte
d’Ivoire suite au déversement de déchets toxiques) et de celle de Versainville,
Calvados, pour le dépôt illégal de 150.000 tonnes de déchets dans la nature.
CALENDRIER
D’UN CAUCHEMAR
octobre
2006 : G.D.E. sollicite l’instauration de servitudes d’utilité publique sur
certaines parcelles situées dans un rayon de deux cents mètres.
février-mars
2007 : déroulement d’une enquête publique sur le centre de stockage et le
centre de tri. Le public s’exprime majoritairement contre ce projet.
avril
2007 : la commission d’enquête rend un avis négatif sur le centre de stockage.
janvier
2010 : le préfet refuse de délivrer l’autorisation d’exploiter à G.D.E.,
mars 2010
: G.D.E. introduit un recours de plein contentieux contre cet arrêté.
février
2011 : le tribunal administratif de Caen annule l’arrêté du préfet et le
contraint à prendre un arrêté de prescriptions et un arrêté portant création de
servitudes d’utilité publique. Le préfet ne reçoit pas du ministère de
l’Écologie l’autorisation de faire appel de la décision du tribunal.
juillet
2011 : le préfet publie ces deux arrêtés. Il changera de poste aussitôt après.
septembre
2011 : la direction des affaires culturelles publie un arrêté contraignant
G.D.E. a effectuer des fouilles préventives. Des vestiges datant de la Tène
sont mis à jour. Il est donc imposé de faire des fouilles complémentaires sur
4,6 hectares (fouilles en cours).
février
2012 : le tracé de la route D 438 est modifié pour permettre aux camions de
G.D.E. de tourner à gauche en venant de Sées.
mars
2012 : la société G.D.E. entame les travaux d’installation.
mai 2012
: les associations de défense organisent une grande manifestation pour
sensibiliser la population locale et l’opinion publique.
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