Autres informations / 19.09.2012

Sageburg, l’etalon de la chance

La

semaine dernière, à Chantilly, les talents de reproducteur de Sageburg sont

apparus en pleine lumière, notamment grâce à Peace Burg, lauréate du Prix

d’Aumale (Gr3). Ce jeune étalon est basé au haras de la Gastine et Jean-Pierre

Dubois est revenu avec nous sur l’histoire de ce cheval.

Lorsque

Sageburg (Johannesburg) a débuté le 18 juin 2007 à Chantilly à 2/1, face à

dix-neuf rivaux, il était évident qu'un événement allait se produire. Et,

effectivement, le cheval s’imposa par huit longueurs. Un an plus tard, il

remportait le Prix d’Ispahan (Gr1). Aujourd’hui étalon au haras de la Gastine,

il s'agit d’une des révélations de l’année, grâce aux performances de ses

premiers 2ans. Mardi 11 septembre, à Chantilly, il a signé un beau doublé grâce

à Sage Melody, lauréate d’une "D" sur 1.100m et, surtout, grâce à son

fer de lance, l’invaincue Peace Burg qui a créé la sensation dans le Prix

d’Aumale (Gr3). Actuellement, Sageburg, qui était proposé à 3.000 € à ses

débuts, est l’étalon tête de liste – en France, par les gains – des premiers

produits âgés de 2ans. Concernant son avenir, Jean-Pierre Dubois est encore

prudent: « Il faut laisser le temps faire son oeuvre et voir comment les choses

évoluent pour Sageburg. »

SAGEBURG

NE DEVAIT PAS RESTER EN FRANCE

« C’est

un coup de chance de l’avoir en France, nous raconte Jean-Pierre Dubois. Au

départ, le cheval avait été acheté par l’intermédiaire de Michel Zerolo afin de

devenir étalon au Canada. Finalement, il n’a pas pu partir. » Des problèmes de

quarantaine ont en effet empêché le cheval de s'envoler pour l'Amérique du

Nord. Sageburg est donc resté en France, au haras de la Gastine, chez

Jean-Pierre Dubois.

UN

CROISEMENT DE JEAN-LUC LAGARDERE

Avant

qu’il n’arrive chez lui, Jean-Pierre Dubois avait déjà eu quelques contacts

avec Sageburg : « Je me souviens l’avoir vu gagner en début de carrière à

Deauville, dans le Prix Ridgway. Le cheval m’avait impressionné. Ses origines

me plaisaient également. J’avais vu son père, Johannesburg [un cheval qui a

réalisé une carrière unique et mémorable à 2ans, ndlr] gagner le Breeders’ Cup

Juvenile aux États-Unis. Sage et Jolie, la mère de Sageburg, est gagnante de

Groupe et est soeur de Sagamix et Sagacity. Et puis, on retrouve Sagace dans

son pedigree, ce qui ne gâche rien. Patrick Biancone m’a toujours dit que

c’était le meilleur cheval qu’il ait entraîné. Tout ce mélange était

intéressant. Le croisement de Sageburg me plaisait. Il a été fait par Jean-Luc

Lagardère et ce genre d’association dans les courants de sang lui a plutôt bien

réussi. »

UN

CHEVAL BIEN REÇU AU HARAS

Depuis

son arrivée comme étalon en 2010, Sageburg a toujours connu plus de 70 juments

par an. « Oui, il a été bien reçu, mais, lors de sa première année, s’il a eu

le nombre, il n’a pas toujours eu la qualité, rappelle Jean-Pierre Dubois. Cette

année-là, l’une de ses meilleures poulinières a été Desert Melody, la mère de

Sage Melody, qui possède un bon "papier". Je lui ai présenté Peace

Talk, la mère de Peace Burg qui est une fille de Sadler’s Wells. Elle possède

un bon "papier" aussi mais, avant d’être croisée à Sageburg, sa

production a été plutôt moyenne. En fait, dans l’ensemble, ce sont plutôt des

juments utiles qui ont été présentée à Sageburg à ses débuts. »

UN

ETALON QUI SIGNE SES PRODUITS

Les

"Sageburg" vus aux courses donnent l’impression d’être forgés dans le

même moule. Hauts sur jambes, souvent bai brun, comme leur père, et limite

dégingandés. « La première année, il ne m’a fait que des bai brun, se souvient

Jean-Pierre Dubois. Pourtant, la mère de Sageburg est grise et je pensais qu’il

en ferait lui aussi. Cela va peut-être venir. Sageburg fait des chevaux

généreux, avec lesquels il faut faire attention, ne pas trop les brusquer.

Sageburg a débuté à 3ans, mais son père, Johannesburg, était un vrai précoce,

alors il n’est pas étonnant de voir des produits de Sageburg débuter et réussir

à 2ans. »

LA

CARRIERE DE COURSE DE SAGEBURG

A 3ANS,

CHEZ ANDRE FABRE

18 juin

2007 1er Prix de Saint Maximin (F - 1.800m), par 8 longueurs

14

juillet 2007 1er Prix du Grand Palais (B - 2.000m), par 2 longueurs devant

Noble Prince

29

juillet 2007 1er Prix Ridgway (L - 2.000m), par 2,5 longueurs devant Not Just

Swing 16 septembre 2007 4e Prix Niel (Gr2 - 2.400m)

6

octobre 2007 4e Prix Dollar (Gr2 - 1.950m), malheureux

A 4ANS,

CHEZ ALAIN DE ROYER DUPRE

27 avril

2008 3e Prix Ganay (Gr1 - 2.100m), venu à la distance comme pour battre Duke of

Marmalade

15 mai

2008 1er Prix d’Ispahan (Gr1 - 1.850m), par 2,5 longueurs devant Darjina

17 juin

2008 6e Queen Anne Stakes (Gr1)

17 août

2008 4e "Jacques Le Marois (Gr1)

7

septembre 2008 3e Prix du Moulin de Longchamp (Gr1 - 1.600m), devant

Henrythenavigator

4

octobre 2008 2e Qatar Prix Daniel Wildstenstein (Gr2 - 1.600m), devant Famous

name

UN FRERE

DE SAONOIS PAR SAGEBURG

En 2009,

Saônoise (Homme de Loi) a été présentée à Sageburg. Une idée heureuse, puisque

depuis, l’étalon a fait son chemin. Mais Saônoise, jument de course de petite

valeur, a aussi fait le sien en tant que poulinière. En 2009, elle a produit

Saônois (Chichicastenango), lauréat du "Jockey Club" (Gr1) cette

année. En 2010, Saônoise a donc donné naissance à Sarrebourg (Sageburg), mâle

de 2ans qui est à l’entraînement chez Jean-Pierre Gauvin. Il est inédit mais a

déjà été engagé dans plusieurs épreuves, bien que forfait à chaque reprise.

LE

"MARCEL BOUSSAC" POUR PEACE BURG

Comme

l’a indiqué Jacques Heloury mardi, la prochaine étape pour l’invaincue Peace

Burg sera le "Marcel Boussac". « Jacques Heloury est un bon

entraîneur, qui n’a jamais fait d’erreur avec les chevaux que je lui ai

confiés, explique Jean-Pierre Dubois. Cela serait mal venu de ma part de

vouloir intervenir dans son programme. Il a dit que Peace Burg pourrait courir

le "Marcel Boussac", alors je lui fais confiance. D’autant que la

pouliche l’a très bien fait, en mettant un très beau coup de reins au bon

moment. »