
Autres informations / 05.10.2012
La diversification reussie d'hubert guy
Installé depuis une trentaine d'années aux États-Unis,
Hubert Guy fait partie des courtiers qui comp tent de l'autre côté de
l'Atlantique. Présent en France actuellement, il nous a livré, à quelques jours
de la vente de l'"Arc", sa vision des échanges entre la France et les
États-Unis.
Jour de Galop vous
serez présent pour la vente de l'arc. Comptez-vous y acheter des chevaux ?
Hubert Guy J'ai
quelques ordres d'achat dans des bud gets moyens, donc je n'achèterai pas le
top price ! À la suite de la guerre en Irak, le dollar a perdu du terrain par rapport
à l'euro. Les chevaux européens sont donc devenus 30, 40 à 50 % plus chers, à
qualité égale. En plus de ce phéno mène, des marchés émergents comme Dubaï,
l'Australie ou Hong-Kong sont venus nous concurrencer en achetant des profils
similaires de chevaux. Enfin, les allocations ont sé rieusement diminué aux
États-Unis. Si vous combinez ces facteurs, vous comprenez que les propriétaires
américains sont devenus beaucoup moins intéressés par les chevaux européens.
Pour les pouliches avec un bon pedigree, il reste une certaine demande, et des
propriétaires comme Martin Schwartz, très bien conseillé par Michel Zerolo,
continuent d'acheter de bonnes femelles qui bénéficient d'un pro gramme plus
développé aux États-Unis qu'en Europe. Mais, pour les mâles, c'est beaucoup
plus difficile. En effet, les chevaux de gazon sont très peu recherchés comme
étalons, à part des exceptions comme english Channel.
Cette situation vous a-t-elle incité à diversifier votre
activité ?
La demande sur les chevaux à l'entraînement s'affaiblissant,
j'ai en effet été contraint de me renouveler. Fin 2007, j'ai acheté deux
yearlings à Keeneland que j'ai "pinhookés". L'un d'eux s'appelait
Soul Warrior, que j'avais acheté 95.000 € et qui a été vendu 295.000 $ aux
breeze-up. Il a gagné un Gr2, mais je regrette qu'il n'ait jamais couru sur le
gazon, alors que, le matin, il avait une action magnifique sur le po lytrack.
Auparavant, j'avais déjà connu une certaine réussite avec des chevaux dont
j'avais gardé une part, souvent par la force des choses, parce que les
propriétaires m'avaient fait faux bond au dernier moment. J'ai donc développé
cette activité de pin hooking.
Quelles sont les différences entre les breeze-up aux
États-Unis et en europe ?
Ce type de vente s'est beaucoup développé aux États-Unis
dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. C'est une vraie pépinière de
bons chevaux. Des champions comme Big Brown, i'll Have another, Union rags ou
Bode meister sont issus de ces ventes. Et parmi les meilleurs 2ans américains
cette année, executiveprivilege, Kauai Katie et Power Broker ont également été
achetés dans ce type de vente. C'est une culture complètement différente de
celle que l'on connaît en France. Il est certain que les 2ans sont
sur-entraînés pour être présentés à ces ventes, qu'il y a de la casse, mais
ceux qui résistent sont de très bons chevaux. En France, les entraîneurs
préfèrent acheter des yearlings et les faire à leur main. C'est tout aussi res
pectable.
Vous parlez d'executiveprivilege, que vous avez achetée yearling
avant qu'elle ne fasse le top price à ocala. Quelle est son histoire ?
L'an dernier, à Keeneland, nous nous étions partagé les
barns avec Eddie Woods et Peter Bradley, avec qui je tra vaille régulièrement.
Je suis allé voir le consignment de Betz Thoroughbreds, chez qui j'avais déjà
acheté un yearling. La pouliche passait en deuxième semaine. Elle m'a vraiment
tapé dans l'œil. Elle avait un superbe cadre, des angles ex traordinaires,
énormément de substance, tout en se dépla çant de façon très légère. Son père,
First Samurai, n'avait à cette époque aucun résultat. Le lendemain, elle
passait en tout début de vente. Son éleveur m'a dit qu'il n'avait aucun intérêt
sur la pouliche. La réserve était à
22.000 $. Je ne comptais pas dépasser 30 ou 35.000 $. Je
l'ai eue à 23.000 $. J'en ai proposé la moitié à plusieurs per sonnes et
personne n'en a voulu. Fina lement, un ami entraîneur français, qui voulait
faire du pinhooking avec moi, en a pris une participation. Vu son pedigree, je
savais qu'elle n'irait pas aux ventes de sélection. Je l'ai donc envoyée un
mois au haras de son éleveur, et là, elle s'est mis un coup au postérieur
droit, et un petit bout d'os de son canon s'est dé placé. Il a fallu l'opérer.
Je me suis dit alors que c'était extrêmement mal parti... Finalement, à Ocala,
elle a réalisé le top price à 650.000 $. Bob Baffert l'a achetée après avoir vu
son excellent breeze. Son conseiller, Donato Lanni, lui avait aussi dit que
c'était la seule à être pommelée...
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