
Autres informations / 19.08.2013
Des entraîneurs et des jockeys s’unissent pour retarder le quinté plus
Certains veulent des réformes (du programme des
courses) et d’autres pas de réforme (des sanctions prévues par le Code des
courses contre les jockeys) : ils se sont unis dimanche pour marquer le coup en
retardant le départ du Quinté+ de 10 minutes.
Il va bientôt être 15 heures. Les chevaux et les
jockeys du Quinté Plus, le Grand Handicap des Sprinters, vont entrer dans un
rond de présentation bondé, en ce dimanche. Du moins les attend-on... Car, du
côté des balances, aucun des pilotes ne fait le court chemin vers le rond. Et
du côté des écuries, seule une poignée de chevaux commence à tourner.
Très rapidement, les bruits qui couraient depuis
deux jours à Deauville sont confirmés : la réunion est visée par un double
mouvement, à la fois des entraîneurs et des jockeys.
Et Sandrine Tarrou, entourée de Jacques Ricou et
de Rodolphe Collet notamment, lit ce texte : « Je viens vers vous pour vous
lire un communiqué rédigé en commun par trois associations : l’association des
Jockeys, l’association des Entraîneurs-Propriétaires et l’association des
Entraîneurs de Galop*. Les associations professionnelles, qui assurent le
spectacle 365 jours par an, lassées d’être écoutées mais pas entendues, ont décidé
de s’unir dans un mouvement commun face à une institution de plus en plus
hermétique à l’expression des besoins essentiels des professionnels tous corps
confondus. Cette action se veut responsable et respectueuse des parieurs comme
de l’intérêt économique. Face à l’inertie et à l’autisme de France Galop, nous
demandons à être reçus rapidement par nos ministères de tutelle à savoir le
ministère de l’Agriculture et celui du Budget pour obtenir : une plus grande
représentativité au sein de France Galop des acteurs économiques, une prise de
conscience générale de la fragilité économique de la filière, une demande de
réforme indispensable du système juridictionnel trop arbitraire. Notre
détermination est totale et nous souhaitons pouvoir trouver rapidement des
solutions aux problèmes que nous rencontrons. Nous remercions par avance tous
ceux qui soutiennent notre action et laissons place au spectacle. »
Puis chevaux et jockeys rejoignent le rond et le
Quinté Plus peut partir avec une dizaine de minutes de retard.
Nous interrogeons Bertrand Bélinguier à chaud, qui
nous répond : « Je ne comprends pas, alors que nous avons déposé sur la table
un rapport – celui du comité stratégique – qui traite tous les sujets
importants, qu’il puisse y avoir une réaction de cette nature. Elle est
totalement inadaptée. Je vous rappelle que j’ai reçu récemment les
représentants de l’association des Entraîneurs-Propriétaires et que le
président du conseil juridictionnel a reçu l’association des Jockeys. Le
dialogue est là. Mais s’il doit aboutir à ce que l’on n’accepte pas les
décisions, je ne sais pas comment nous pouvons vivre tous ensemble en
société... Je le répète : cette réaction est incompréhensible. En société, il
faut accepter que des décisions soient prises, même si je comprends que
certaines puissent déplaire. Quand on vit en société, on ne peut pas
s’affranchir de toutes les règles. » Par ailleurs, Hubert Monzat, Directeur
général de France Galop, nous a dit : « Nous comprenons l’émotion liée à l’af-
faire Pasquier. Il y a eu beaucoup d’échanges
entre Alain de Kermadec et Jacques Ricou à ce sujet. Désormais, cette affaire
est entre les mains de la justice. Il y a des chantiers qui vont être entamés
pour modifier certaines règles. Nous ne pouvons pas tout réformer du jour au
lendemain. Aussi bien Bertrand Bélinguier que moi-même, nous sommes des hommes
de dialogue et de notre côté, le désir est bien présent de rester ouvert au
dialogue. Nous espérons le retrouver et de ce fait, un peu plus de sérénité. »
Nous aurons l’occasion de revenir sur ce qui s’est
passé dimanche dans les jours qui viennent. Mais dès ce soir, nous pouvons
dire, à la lumière d’informations recueillies confidentiellement, que les
animateurs du mouvement de dimanche ne comptent pas en rester là. Et que ce qui
s’est passé dimanche pourrait se répéter dans les jours ou les semaines qui
viennent. Deux logiques – celles de certains "sociopros" et celle de
France Galop – s’affrontent brutalement. Et elles ne seront pas faciles à
réconcilier...
Les jockeys, par exemple, ne veulent pas du
durcissement des sanctions prévues par le nouveau Code des courses. Au-delà
même de l’affaire Pasquier (même si celle-ci a pu servir de révélateur), ils
ont en également assez d’être jugés par des magistrats non professionnels – un
reproche également formulé par des entraîneurs. Quant aux entraîneurs, ils
veulent peser un peu plus dans le programme et dans les choix économiques de la
société-mère.
De son côté, France Galop estime que le système
actuel est bien organisé, que les instances garantissent une expression
démocratique, que les décisions sont toujours prises dans l’intérêt général et
que le juridictionnel fait de bénévoles est plus juste que ne le serait une
justice de magistrats rémunérés.
* Bien que le communiqué ait été signé par trois associations, tous les
membres de l'Association des entraîneurs, à commencer par sa présidente
Criquette Head-Maarek, ne se sont pas associés au mouvement.
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