Dimanche noir sur 18 hippodromes de province : les explications

Autres informations / 02.09.2014

Dimanche noir sur 18 hippodromes de province : les explications

Le dimanche 31 août a été marqué par un problème sur le système Carrus, qui a empêché la prise de paris sur dix-huit hippodromes de province. « Il ne s’agissait cependant pas d’une panne, nous a précisé Jérôme Carrus, président du groupe Carrus. La dernière panne remonte à plus de deux ans. Les serveurs informatiques des hippodromes non connectés au système du PMU ont été perturbés. »

JOURNEE NOIRE A VERTOU

Gérard Nicol, commissaire sur l’hippodrome de Vertou, touché par le problème, est revenu avec nous sur cette journée : « Nous avons été touchés, comme beaucoup d’hippodromes de la région. Bien évidemment, cela a entraîné un préjudice vis-à-vis de nos spectateurs. Cela est arrivé alors que nous avions battu des records d’affluence. Les paris ne pouvaient plus être pris. De notre côté, nous avons fait en sorte d’avancer très rapidement pour proposer une indemnisation aux clients. De ce fait, l’entrée de l’hippodrome lundi était gratuite. Mais il y avait des personnes qui demandaient à être remboursées le dimanche. C’était un problème technique, et cela peut arriver à tout le monde. » La réunion de lundi a par ailleurs connu une forte affluence. « Vis-à-vis des joueurs qui viennent aux courses, et qui sont contents de venir sur les petits hippodromes, c’est vrai que cela est frustrant, a ajouté Gérard Nicol. Nous avons pris une décision rapide et opportune, pour tenter d’atténuer la déception. À la dernière course, tout cela remarchait. Il y a eu une bonne entente avec l’organisation du P.M.H., qui a tout fait pour trouver une solution au problème. »

QUE S’EST-IL PASSE ?

Pour comprendre ce qu’il s’est passé, nous avons contacté Jérôme Carrus. « Il y a eu un bug dans un nouveau logiciel, installé sur dix-huit hippodromes, nous a-t-il expliqué. Une erreur de paramétrage s'est produite sur un hippodrome suisse dimanche matin. Cela venait d’une mauvaise commande du matin. Il y a eu une erreur dans la programmation. Nous avons dû relancer la machine, ce qui a endommagé un fichier ; corrélativement, lorsque la mise en paiement s'est mise en marche, elle a pris 100 % de la mémoire, et a donc empêché la prise de paris sur les autres hippodromes. »

Alors que la journée de ce dimanche 31 août était particulièrement riche en réunions, le problème s'est manifesté au fur et à mesure que les hippodromes commençaient à débuter leurs opérations. « Le premier hippodrome a été Évreux. Au départ, il était tout seul. De ce fait, lorsqu’il s'est mis en paiement, cela ne s'est pas vu. Quand un autre hippodrome est venu se mettre en paiement, cela a eu des conséquences sur les autres, qui ne pouvaient plus vendre. Tous nos ingénieurs ont été sur le coup, et ils ont trouvé le problème lundi. Tout a été rétabli de suite. Nous n’avions

pas trouvé, à chaud, dimanche, étant partis sur une autre piste. Or, lundi étant une journée plus calme, avec moins de réunions, il n’y a pas eu de soucis. C’est vraiment dommage, d’autant plus que ce dimanche était la plus belle journée de l’été. »

Ce logiciel a été installé plus tardivement que prévu sur les hippodromes. Or, les logiciels révèlent des surprises tout au long de leur vie, mais particulièrement durant les premiers mois suivant leur mise en place.

« Ce logiciel devait être installé beaucoup plus tôt, ce qui aurait permis de mieux le connaître dans des périodes beaucoup plus creuses. Il y a toujours des recoins d’un logiciel que l’on ne connaît pas ; même des années plus tard, les ingénieurs découvrent encore de nouvelles choses. Finalement, il n'a été mis en place qu'en juillet, alors qu’approchaient des journées comme celles du 15 août, regroupant beaucoup d’hippodromes. »

QUELLES ACTIONS ?

« J’ai contacté presque tous les présidents des hippodromes concernés pour présenter nos excuses, a précisé Jérôme Carrus. Je tiens à leur dire que nous sommes embarrassés et vraiment navrés. Tout a été rétabli, nous allons assumer. » Cependant, Jérôme Carrus n’estime pas qu’il y ait eu un préjudice moral dans cette affaire. « Je veux bien entendre parler de préjudice financier, mais pas moral. Nous sommes responsables, mais aussi victimes. Il n’y a pas eu de panne. Nous allons assumer les préjudices financiers, et mettre les assurances en marche. »

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