
Autres informations / 05.12.2014
Le prélèvement sur les paris hippiques profitera aux communes
Le 3 décembre, à
l’Assemblée nationale, Jacques Myard a défendu avec succès l’amendement qu’il
avait déposé visant à affecter aux communes une partie du prélèvement fiscal
opéré sur les sommes engagées par les parieurs sur les hippodromes.
Un amendement au projet de loi de finances pour 2013 avait,
en effet, destiné le produit de cette taxe aux seuls établissements publics de
coopération intercommunale, en privant de façon inique les communes du bénéfice
de cette disposition.
L’adoption de l’amendement Myard, soutenu par plusieurs
députés membres du Groupe cheval, signifie donc un retour à l’équité pour les
nombreuses communes qui sont soit propriétaires d’un hippodrome, soit
supportent les frais d’aménagement, d’entretien ou d’animation dudit
hippodrome. Cela concerne l’écrasante majorité des communes qui accueillent des
hippodromes.
Les communes se voient donc confortées dans leur action en
faveur des hippodromes qui représentent un atout pour notre pays en termes
d’emplois, d’environnement et d’équilibre des territoires.
La plupart des frais réels repose sur les communes et non
sur les communautés de communes
Dans l’exposé sommaire des motifs, l’Assemblée nationale
précise : « Lors des débats sur la loi n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 de
finances pour 2013, l'Assemblée nationale a adopté, à l’initiative de MM.
Charasse et Schwartzenberg (notamment), un amendement n° II-41 visant à
affecter une partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées par les
parieurs non plus aux communes, mais aux établissements publics de coopération
intercommunale sur le territoire desquels sont ouverts au public un ou
plusieurs hippodromes. Le rapporteur général de la commission des Finances
avait émis un avis défavorable à cet amendement, et le Gouvernement, alors
représenté par M. Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du Budget, avait
formulé un avis de sagesse, après avoir initialement donné un avis défavorable.
Les auteurs de l’amendement prétendaient qu’au regard de
l’espace requis pour installer des hippodromes, de tels équipements se
déployaient souvent à proximité de la commune dont ils tenaient leur nom, mais
non sur son territoire. Selon ces mêmes auteurs, la commune de destination
recevait ainsi un versement pour un équipement dont, souvent, elle n’avait pas
la charge, de sorte qu’il leur semblait plus juste d’affecter le produit de la
taxe aux établissements publics de coopération intercommunale auxquels
appartenait cette commune. Cependant, cette analyse est erronée : certaines
communes, comme celle de Marcq-en-Barœul, disposent d’un hippodrome qui est
intégralement implanté sur leur seul territoire et dont elles sont pleinement
propriétaires. Pour ces communes, dont le budget supporte les frais
d’investissement et de rénovation des hippodromes, il est inacceptable que la
part du produit du prélèvement sur les paris qui leur était jusqu’ici affectée
soit désormais attribuée à l’établissement public de coopération intercommunale
auquel elles appartiennent. D’autres communes, comme celle de Maisons-Laffitte,
quoique n’étant pas propriétaires de l’hippodrome établi sur leur territoire,
participent directement (et de façon non négligeable) aux investissements et/ou
animations de la société de courses propriétaire et/ou gestionnaire dudit
hippodrome.
Il serait plus juste de tenir compte des réalités pour
définir les règles d’affectation de la partie du produit du prélèvement sur les
sommes engagées par les parieurs qui est dû par le Pari mutuel urbain ou les
sociétés de courses intéressées. Il convient donc d’opérer une distinction
selon que les hippodromes sont situés sur le territoire d'une seule commune qui
en est propriétaire ou qui contribue aux investissements et/ou animations de la
société de courses propriétaire, auquel cas la partie du produit du prélèvement
en question doit être attribuée à cette commune et à elle seul, ou que les hippodromes
appartiennent à des sociétés de courses
qui ne bénéficient pas de contributions financières de la part des communes sur
le territoire desquelles ils sont implantés, auquel cas les recettes fiscales
en cause doivent revenir à l’établissement public de coopération intercommunale
sur le territoire duquel les hippodromes sont ouverts au public. C’est tout
l’objet du présent amendement que de tenir compte de la diversité des réalités
locales pour proposer une répartition plus juste du produit du prélèvement sur
les paris faits dans les hippodromes. »
Jusqu’à 10 millions d’euros…
Pour mémoire, le « produit de ce prélèvement est affecté à
concurrence de 15 % et dans la limite de 10.503.195 euros aux communes [au total]
qui sont propriétaires d’un ou plusieurs hippodromes ouverts au public sur leur
territoire, ainsi qu’aux communes qui ont participé ou participent directement
aux investissements ou animations de la société de courses propriétaire ou
gestionnaire d’un ou plusieurs hippodromes ouverts au public sur leur
territoire, au prorata des enjeux des courses hippiques effectivement
organisées par lesdits hippodromes, et dans la limite de 735.224 euros par
commune ».
Bellerive vs vichy
Jacques Myard a expliqué devant la Chambre : « Lorsque la
loi du 12 mai 2010 a ouvert la possibilité de parier en ligne sur les jeux
hippiques, nous avons demandé et obtenu la création d'une redevance au profit des
collectivités ayant des hippodromes sur leur territoire, à l’instar de ce qui
était prévu pour les casinos. Dans certaines collectivités, en effet, des
centaines d’hectares en zone ND sont dédiés aux hippodromes, mais les communes
concernées ne percevaient pas de juste rétribution. Nous avons donc fait voter
un amendement qui a bien fonctionné : de très nombreuses communes nous en ont
remerciés. Cependant, une commune sur le territoire duquel est situé un
hippodrome n’a pas joué le jeu [d’après nos informations, il s’agirait de
Bellerive-sur-Allier, qui accueille l’hippodrome dit de Vichy, ndlr]. Un
amendement adopté à l’initiative de M. Charasse a alors affecté le produit de
cette redevance aux Epci, communautés de communes ou communautés
d’agglomération, et non plus aux communes. En voulant résoudre un problème, cet
amendement a pénalisé 90 %, si ce n’est 99 %, des autres communes concernées.
C’est pourquoi j’ai déposé cet amendement, que votre prédécesseur avait
approuvé en 2012, monsieur le secrétaire d’État [Christian Eckert]. Le
rapporteur général, c’était vous, à l’époque, avait émis un avis défavorable.
« Il serait plus juste de tenir compte des réalités pour
définir les règles d’affectation de la partie du produit du prélèvement sur les
sommes engagées par les parieurs qui est dû par le Pari mutuel urbain ou les
sociétés de courses intéressées. »
Cet amendement vise à affecter la redevance aux Epci,
lorsqu’ils existent, mais aussi aux communes propriétaires des hippodromes ou
faisant un effort en faveur des investissements pour une activité qui est une
industrie verte, pourvoyeuse de très nombreux emplois et très écologique. Je
propose donc d’amender légèrement la législation actuelle, monsieur le
secrétaire d'État.
(…) En règle générale, les hippodromes sont situés sur une
seule commune. On ne peut pas légiférer pour des exceptions, ce qui est
pourtant ce que fait la loi aujourd’hui. Il y a quelques cas, effectivement,
d’hippodromes s’étendant sur plusieurs communes, auquel cas le versement à
l'Epci peut se justifier. Pour la ville de Paris, ce n’est pas tout à fait
fortuit, parce que cela peut tomber, ensuite, dans l’escarcelle de la
métropole. C’est loin d’être négligeable pour la ville de Paris. Il me semble,
en l’occurrence, qu’il serait utile que le produit
du prélèvement revienne aux communes. »
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