
Autres informations / 09.07.2016
Parions sur le pari
Tribune libre
Parions sur le pari
« Mettre le doigt sur une plaie la fait généralement saigner, ce qui permet d’accélérer sa cicatrisation. Mais quand le corps est malade, on risque aussi sûrement la contamination. Merci quand même, cher Mayeul, de tenter d’enrayer le mal en proposant une médication qui a le mérite de faire prendre conscience de l’urgence du traitement.
Que le pari soit indissociable de la course relève de l’évidence, encore que, pour en parler, j’ai le désavantage d’avoir vécu ma passion du cheval à l’écart du jeu. Il n’en demeure pas moins que, organisateur de plus de quatre mille courses en dix-huit années de présidence, ma préoccupation première au soir des réunions aura été d’en connaître le montant des enjeux, qu’ils soient PMH ou PMU. En préalable, bien sûr, je me suis efforcé de tout mettre en œuvre pour que le programme soit le plus attractif possible pour les joueurs.
Au fil du temps, les résultats, à Nantes comme sur l’ensemble des hippodromes français, ont accusé une érosion que l’ouverture des paris en ligne s’est employée à masquer sous le couvert de la multiplication des réunions, le bouleversement des horaires ou encore le désarroi des turfistes.
Aujourd’hui, malgré l’augmentation déraisonnée de l’offre, les chiffres sont sans appel. L’activité des courses ne fait plus recette.
Au-delà du constat, la question demeure de savoir si cette descente aux enfers est inéluctable. Et quelles mesures prendre pour s’y opposer ?
Parions donc sur le pari. Mais convient-il de le revisiter puisque l’essor du tiercé d’André Carrus a fait long feu, même si le quinté continue de maintenir fébrilement la flamme alors que l’embrouillamini des combinaisons déroute plus qu’il ne séduit.
Vous avez raison, Mayeul, il faut « redonner aux joueurs de l’envie et de l’appétit » en dopant le rapport du gain, ne serait-ce qu’en mettant fin aux tirelires et autres miroirs aux alouettes. Faire simple, pour que le pari hippique soit à la portée de tous afin d’éviter que le néophyte s’aventurant sur un hippodrome ou devant un guichet PMU ne recule pour ne pas se faire piéger par un jeu dont il ne maîtrise pas les règles.
L’Institution des courses comme son marché du jeu n’échapperont pas aux innovations disruptives qui détiennent, à l’exemple des start-ups, la clé du progrès. Elles engagent à rompre avec le passé et à inventer de nouveaux concepts qui modifient profondément les comportements sociaux. Est-on sûr que la culture de ses dirigeants actuels permettra à la filière hippique de franchir le pas ?
Par exemple – sujet qui me tient à cœur depuis un déjà lointain séjour en Finlande (*) – pourquoi ne pas associer paris hippiques et sportifs ? Imaginons un jeu, ce jeudi 7 juillet qui associerait le numéro du gagnant du quinté avec le 2 à 0 de l’équipe de France. Un pari renouvelable tous les jours, car il ne manque pas, quotidiennement, de rencontres sportives pour jumeler leurs résultats avec les courses.
Sur les stades, on apprend aux joueurs à « marquer l’adversaire à la culotte ». Alors, si l’on veut renverser la tendance baissière du pari hippique sur son concurrent, la tactique n’est-elle pas d’aller jouer sur son propre terrain ?
J’en terminerai sur la désertification des hippodromes dont le plan de sauvetage doit faire appel non seulement aux qualités de l’accueil, mais aussi à l’intérêt des joueurs dont le pari sur le champ doit bénéficier d’un traitement nettement plus rémunérateur que celui du réseau PMU. Et là encore, il existe des solutions ! »
Michel BODIGUEL
* Comme en Finlande, peut-on imaginer que le PMU, la FDJ et les casinos cohabitent dans le même immeuble et aient un conseil d’administration commun ?
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