
Autres informations / 07.07.2016
Pierre pasquiou, propriétaire, éleveur et bien plus encore !
ACA
Pierre Pasquiou, propriétaire, éleveur et bien plus encore !
En remportant le Prix de Ris-Orangis (Gr3) le 29 juin dernier, Damila (Milanais) a offert une première victoire de Groupe à son propriétaire et éleveur, Pierre Pasquiou. Cet avocat retraité du droit équin et président de la Société des courses de Guingamp, nous a expliqué comment il a allié passion et profession pendant plusieurs années.
Un premier succès de Groupe, ça donne des idées. Après le Gr3 mansonnien, Pierre Pasquiou rêve à plus haut niveau, du côté de Deauville, avec le Larc Prix Maurice de Gheest (Gr1), le 7 août prochain. Il explique : « La victoire de la pouliche dans le Prix de Ris-Orangis est extraordinaire. Henri-Alex Pantall n’était pas certain de vouloir courir le Prix du Gros Chêne (Gr2) avec Damila. Elle était la seule 3ans contre les mâles plus âgés. C’était peut-être un coup de poker mais je voulais le tenter. Elle a terminé sixième mais a très bien couru. À Maisons-Laffitte, elle a fait un fantastique chrono de 1’10’’05, c’est la seule 3ans depuis douze ans qui a terminé la course dans un tel temps. Je m’amuse à regarder les chronos des autres chevaux sur la même distance. Lundi, à Maisons-Laffitte, sur 1.200m, et avec pénétromètre à 3 aussi, personne n’a encore fait mieux qu’elle. Alors j’aimerais beaucoup courir le Larc Prix Maurice de Gheest à Deauville ! Je me suis intéressé aux courses grâce à mon grand-père qui m’emmenait très souvent à l’hippodrome de Corlay. Les chevaux de course m’ont tout de suite fasciné et je pensais bien devenir propriétaire un jour. Damila est donc aujourd’hui un don du ciel, un juste retour des choses. »
Damila, un don du ciel. En achetant Dawaes (Marchand de Sable), la mère de la pouliche, dans un "réclamer" à Saint-Brieuc, l’heureux propriétaire ne s’attendait pas à une telle surprise. « La mère de Damila est une poulinière extraordinaire. À la sortie de la fac de droit à Rennes, j’ai décidé d’acheter la moitié d’un cheval de course, qui n’a d’ailleurs jamais vu un hippodrome mais a excellé en concours hippique. Puis je me suis intéressé aux trotteurs. Après avoir gagné trois Quintés de suite au trot, j’ai cru que c’était facile d’avoir des chevaux, mais pas du tout ! C’est en 2010 que la formidable histoire de Dawaes, la mère de Damila, commence. À Saint Brieuc, je repère dans un petit "réclamer" une très belle jument qui a fini troisième à l’issue d’une superbe ligne droite. Elle était à 6.000 euros, j’ai mis 1 euro de plus et je l’ai eue ! Elle a ensuite gagné à Deauville et à Longchamp. Dans le Grand Prix de Cholet, nous sommes battus d’une courte tête par un cheval entraîné par Alex Pantall. Là, je me suis dit qu’un jour, j’aurai un cheval chez lui. »
Éleveur "par accident". Pierre Pasquiou n’est alors pas éleveur, mais Dawaes commence à prendre de l’âge… « J’ai mis fin à sa carrière de course à 6ans. Je voulais la vendre mais tout le monde me conseillait de la garder. Le moment venu, plus personne ne répondait présent. J’ai alors décidé de la garder, seul. À 15 km de chez moi, Jean-Claude Ollivier vendait son exploitation agricole pour s’investir dans les courses. Je lui ai confié ma jument. Dawaes a été saillie par Milanais et m’a donc donné Damila. Au moment de décider où je la mettrai à l’entraînement, je me suis rappelé d’Alex Pantall avec qui j’ai siégé pendant huit ans à la Fédération des courses de l’Ouest. On se "titillait" souvent et j’ai presque été surpris quand il a accepté de prendre la pouliche. »
Trois poulinières seulement. « J’ai d’abord été propriétaire avant d’être éleveur. Je suis devenu éleveur un peu par accident... Je suis éleveur sans sol avec trois poulinières. Mes chevaux sont à l’élevage de Traou Land, sous la responsabilité de Jean-Claude Ollivier. Aujourd’hui, toujours chez Alex Pantall, j’ai une très belle 2ans, fille de Dawaes et Soul City. Elle s’appelle Elusouda. Dawaes a aussi un yearling, propre frère de Damila, qui s’appelle Da Milano. Cette année, elle est malheureusement vide et j’espère pouvoir l’envoyer à Siyouni l’an prochain. »
Président de la Société des courses de Guingamp. Aujourd’hui âgé de soixante-dix ans, Pierre Pasquiou est président de la Société des courses de Guingamp depuis une vingtaine d’année. « Lorsque je me suis installé près de Guingamp, on m’a demandé si je voulais être président de l’hippodrome. J’ai débuté comme simple bénévole et me voilà à la tête de l’hippodrome depuis plus de vingt ans. L’hippodrome était devenu totalement obsolète, j’ai tout rénové. Je n’ai reçu qu’une subvention pour les lices et le reste, je l’ai fait sans aide particulière. Nous avons dépensé pas loin de 500.000 euros et tout ça pour une seule journée de courses par an, mais ça valait le coup. »
Allier passion et profession. Diplômé de la fac de droit de Rennes, Pierre Pasquiou est presque logiquement devenu spécialiste du droit équin. « Sorti de la fac de droit de Rennes, je me suis installé comme avocat généraliste à Guingamp. On m’appelait souvent pour des contentieux dans le domaine équin auxquels je répondais toujours négativement. C’est alors que j’ai décidé de vendre mon cabinet à quatre jeunes avocats et d’ouvrir un cabinet à Paris spécialisé dans le contentieux du cheval de course. Je voulais allier mon activité professionnelle à ma passion. Je suis resté vingt-cinq ans à Paris avec beaucoup moins de litiges à traiter dans le galop que dans le trot, mais c’est un marché qui fonctionne extrêmement bien. J’ai aussi fondé à l’époque l’Institut du droit équin. Après 45 ans dans le métier, je suis aujourd’hui un retraité heureux revenu à côté de Guingamp. Aujourd’hui je suis toujours dévoué à la cause des courses au galop puisque élu au Conseil d’administration de France Galop pour représenter les sociétés de courses de l’Ouest. »
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