
Courses - Institution / Ventes / 19.10.2016
Assemblée générale annuelle du Syndicat national des propriétaires - Une Assemblée générale riche en débats
Le Syndicat national des propriétaires de chevaux de course de galop tenait ce mercredi, à Deauville, son Assemblée générale annuelle, à laquelle Édouard de Rothschild, président de France Galop, a assisté pour répondre aux questions des adhérents.
Charles-Henri de Moussac détaille ses quatre grands axes prioritaires
Élu président du syndicat en juillet dernier, Charles-Henri de Moussac en a profité pour rappeler les quatre axes prioritaires qu’il entend mener lors de sa mandature.
1- Un interlocuteur privilégié des instances
Le premier axe concerne la relation du Syndicat avec les instances.
« Le Syndicat doit être un interlocuteur de poids auprès des instances, et nous avons notre mot à dire dans les réflexions du Conseil d’administration de France Galop.
Nous souhaitons défendre le niveau des allocations. Cette défense, ce n’est pas simplement dire que nous ne voulons pas de baisse. Il faut être réaliste. France Galop va perdre 45 millions cette année, le budget 2017 dégagera aussi une perte. Comme dans toute entreprise, si on ne peut pas faire les économies suffisantes, on rencontre des problèmes. Nous souhaitons contribuer aux réflexions relatives à l’évolution du programme pour optimiser le nombre de partants et donc les recettes du PMU. Il faut accompagner ces réformes, et les faire évoluer si elles apportent trop de contraintes aux propriétaires.
L’évolution du programme doit répondre à plusieurs facteurs : le chiffre d’affaires généré selon l’endroit de la réunion, en tenant compte de la répartition des effectifs dans les différentes régions, et des contraintes imposées aux propriétaires en termes de déplacement. Il va falloir trouver un équilibre entre le maintien de la recette et la passion des propriétaires, qui ne doivent pas arriver à un point de non retour en raison de trop fortes contraintes.
Nous devons aussi pousser France Galop à continuer ses programmes d’économie. Un certain nombre d’entre elles ont déjà été réalisées ou sont en cours, en essayant de mutualiser les services. Mais cela ne sera pas suffisant pour résorber les pertes. Comment faire des économies supplémentaires ? J’ai identifié trois sources : le fameux fonds Éperon, qui coûte environ 10 millions d’euros ; le coût des chaînes (a-t-on encore les moyens d’avoir deux chaînes ?) ; et l’optimisation de coût sur les centres d’entraînement.
Nous voulons ensuite contribuer à la mise en place du plan stratégique de France Galop. Il s’agit de reconquérir l’intérêt du grand public pour les courses. Le Syndicat doit jouer un rôle majeur dans cette réflexion. Cette reconquête doit se mener autour d’un hippodrome comme le nouveau Longchamp et en misant sur certaines sociétés régionales pour y créer des événements. Il ne faut pas tout concentrer à Paris. Chaque région devrait avoir un pôle capable d’offrir ce que le public attend, un pôle moderne, connecté…
Recréer des événements sur les hippodromes régionaux, c’est recréer de la valeur pour nos courses. Cela valorise les chevaux qui participent à ce programme en régions.
Nous voulons enfin mener une veille attentive sur tous les sujets touchant les propriétaires : la T.V.A. bien sûr, mais aussi le contrat jockey-propriétaire qui est un sujet assez brûlant aujourd’hui. Le contrat de travail "jockey" remonte à une circulaire de 1979, définissant que le jockey est le salarié du propriétaire pendant le temps de course. Il paie des cotisations sociales sur la monte perdante, pas sur le pourcentage des gains de course. Il est en effet considéré comme travailleur indépendant quand il touche des gains. Aucun contrat écrit n’existait jusqu’à présent.
France Galop a engagé un processus pour formaliser ce contrat de travail entre le propriétaire et le jockey. Le risque pour le propriétaire, c’est qu’un jockey aille au tribunal des Prud’hommes pour contester son contrat, que le CDD soit requalifié en CDI, etc.
Nous avons eu une réunion avec l’Association des jockeys il y a dix jours. Plusieurs solutions sont envisagées : que France Galop devienne le mandataire du propriétaire, ou encore que les jockeys deviennent vraiment indépendants. »
2 - Plus de service aux adhérents
« Le deuxième axe, c’est le renforcement des services aux adhérents. Nous proposons déjà la couverture en responsabilité civile, celle des frais de chirurgie, mais nous devons aller plus loin.
Nous souhaitons mettre en place des conseils référents qui pourraient donner à chaque membre un premier conseil gratuit en matière fiscale, comptable… et les développer en région aussi. »
3 - Faire évoluer la gouvernance
« Le troisième axe concerne la gouvernance du Syndicat, que je souhaite faire évoluer pour plus de réactivité. Au sein du Bureau national, je compte mettre en place un Bureau exécutif composé du président de chaque région, plus le conseiller du président, Philippe Bouchara. Ce bureau exécutif nous permettra de travailler les dossiers en amont. C’est une organisation que nous avions mise en place au Syndicat des éleveurs et qui fonctionnait bien.
Je souhaite aussi mettre en place un certain nombre de commissions pour travailler en collaboration avec le Bureau exécutif. Ces commissions auront pour thème le programme en plat, celui en obstacle, le marketing et recrutement de nouveaux propriétaires, l’évolution du statut de notre syndicat, la veille sur les évolutions du Code des courses, et enfin la fiscalité.
Nous devons enfin réfléchir à renforcer les ressources humaines permanentes du Syndicat.
Enfin, je souhaiterais pouvoir intégrer au Bureau quelques jeunes propriétaires extérieurs au Syndicat, pour qu’ils participent à nos réflexions avec une ouverture différente que celle que nous avons eue jusqu’à aujourd’hui. Par quel biais les intégrer ? Je pense au système de la cooptation. »
4 - S’ouvrir davantage
« Le quatrième axe, c’est l’ouverture de notre Syndicat. Compte tenu de la situation de l’Institution, nous devons essayer d’unir autour de notre Syndicat et de certains grands sujets auxquels nous croyons. Il faut mettre des idées et des forces en commun avec d’autres associations d’éleveurs, de propriétaires, et créer des passerelles, tout en gardant notre identité. »
Édouard de Rothschild sans langue de bois lors des questions-réponses
Après cet exposé du président, la salle a pu poser ses questions aux différents intervenants et notamment à Édouard de Rothschild. Le président de France Galop avait déjà effectué une intervention remarquée lors de l’Assemblée générale du Syndicat des éleveurs de chevaux de sang, au mois d’août à Deauville, et il a eu des mots directs ce mercredi matin.
Bilan des changements du programme des 2ans et écart des allocations entre Paris et la province. Édouard de Rothschild a expliqué : « Vouloir opposer Paris et les régions n’est pas la bonne approche. Les allocations ne sont pas les mêmes mais les coûts d’entraînement ne sont pas les mêmes non plus. Concernant le test sur le programme des 2ans, il est encore un peu tôt pour avoir un bilan précis. Néanmoins, il semblerait que ce soit positif. Nous avons enregistré un certain nombre de course où il y a 7 ou 8 partants, ce qui fait une assez grosse différence par rapport à 6 partants sur les enjeux. Nous sommes en train d’analyser très finement l’ensemble de ce test. L’idée d’avoir supprimé un échelon est un point positif. La répartition géographique a-t-elle été bien faite ? Je n’en suis pas convaincu. Pour le dire autrement, le système est pertinent, mais la façon dont il a été mis en place n’est pas optimal. Notre souci, c’est de trouver l’équilibre entre le sport et la recette. »
Droit de regard des propriétaires quant aux cotisations relatives aux droits des pistes sur les centres d’entraînement et leur augmentation parfois brutale. L’exemple de Mont-de-Marsan a été donné. Édouard de Rothschild y a répondu : « J’accueille très positivement le fait que l’ensemble des propriétaires épaule France Galop dans une gestion encore plus efficace des centres d’entraînement. Objectivement, France Galop mène dans tous les centres d’entraînement une analyse fine de leur gestion. »
Problème du contrôle à l’entraînement des chevaux étrangers venant courir en France. Question soulevée par un entraîneur. Jean-Pierre Colombu a expliqué : « On peut contrôler les chevaux étrangers à l’entraînement dès qu’ils sont engagés en France. Nous l’avons déjà fait avant de grandes courses. C’est assez difficile. Actuellement, on a gagné un jour dans la mesure où l’on peut le faire au moment de la déclaration des partants probables. Je pense que vous parlez du cas de l’Espagne. On peut toujours faire mieux, mais nous devons respecter des règles. Nous ne pouvons pas nous substituer aux Jockey Clubs étrangers, mais nous essayons de les tirer vers le haut. »
Parité entre le trot et le galop. Suite à l’interview de François Laurans, directeur administratif et financier de LeTrot, publiée ce mercredi dans Paris-Turf. Édouard de Rothschild a précisé : « Le trot est en progression de 29,7 millions d’euros à la fin octobre, grâce à des courses étrangères. En France, il baisse de 7 millions d’euros. Il n’y pas d’intérêt à se diviser, et au contraire, je pense qu’il faut encore élargir le dialogue entre les deux sociétés mères. Nous avons déjà de très bons rapports, pas seulement au niveau présidentiel, mais il faut augmenter nos échanges. »
Absence de mise en avant des propriétaires sur la chaîne Equidia. Un propriétaire s’est ému de cette problématique. Édouard de Rothschild lui a répondu : « Aujourd’hui, nous avons deux chaînes Equidia. La chaîne rouge, c’est du téléachat. La chaîne bleue, c’est un peu n’importe quoi. Il n’y pas vraiment de stratégie et cela coûte très cher. La chaîne bleue prendrait toute sa pertinence s’il y avait une vraie avant-course, et après-course, comme dans le temps où nous n’avions qu’une réunion PMU par jour. Il faut rendre le pôle image plus efficace et je pense que nous pourrons faire des annonces dans ce sens très prochainement. »
Le sujet des EpiqE Series. Là aussi, la réponse du président de France Galop n’a pas été teintée de la langue de bois ! « J’assume totalement la responsabilité de ne pas avoir arrêté le concept des EpiqE Series lors de mon arrivée à France Galop. À mon sens, ce concept est très adapté au trot. Il l’est moins au galop, où il doit sûrement évoluer. Les courses à quatre partants comme nous l’avons vu dans le Grand Prix de Deauville, cela pose le problème de la valeur sportive de l’événement, et pas uniquement de celle des enjeux. Les EpiqE Series sont une orientation de notre stratégie de communication, mais cela ne suffit pas. Il faut une vraie stratégie de relance, qui s’articule autour du fait de convaincre l’environnement dans lequel on évolue de toutes les forces de notre activité.
Il faut conquérir de nouveaux intervenants. La stratégie numérique de l’Institution dans son ensemble est un élément fondamental pour s’adresser à un public différent. Il faut non seulement mieux traiter les parieurs existants, en inventant de nouveaux jeux, mais aussi conquérir de nouvelles audiences, et pas uniquement dans le domaine du pari. Les accords avec le groupe TF1 représentent une évolution sensible, mais d’autres actions de cette nature doivent être mises en place pour conquérir de nouveaux propriétaires, de nouveaux amoureux des courses, de nouveaux parieurs… »
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