PREMIO DEL JOCKEY CLUB (Gr1) - La diaspora italienne réunie pour un hommage informel à Ribot

Courses - International / 15.10.2016

PREMIO DEL JOCKEY CLUB (Gr1) - La diaspora italienne réunie pour un hommage informel à Ribot

PREMIO DEL JOCKEY CLUB (Gr1)

La diaspora italienne réunie pour un hommage informel à Ribot

Soixante ans, déjà ! Le 21 octobre 1956, plus de 30.000 spectateurs étaient présentés à San Siro pour les adieux de Ribot (Tenerani), le jour du Gran Premio del Jockey Club, deux semaines après son deuxième Prix de l’Arc de Triomphe.

Le champion avait offert aux tifosi un canter en guide d’adieu, alors que Tissot (Tenerani) s’imposait dans le Jockey Club pour la Razza Dormello Olgiata. Ribot fut le cheval de toute la ville de Milan, un pur produit de San Siro, où il a remporté douze de ses seize victoires (pour quatre-vingt-cinq longueurs). Il était un symbole de la culture hippique et de la passion d’une ville. Cet après-midi, soixante ans après, San Siro offre à son public un programme avec trois courses de Groupe, toutes remportées par Ribot : le Gran Premio del Jockey Club (Gr1), qu’il avait gagné de quinze longueurs, deux semaines après son premier "Arc", le Premio del Piazzale (Gr3), qu’il avait utilisé comme course de préparation pour son deuxième triomphe parisien, et le Gran Criterium (désormais Gr2), la seule course dans laquelle il a vraiment frôlé la défaite et qu’il avait finalement remportée d’une tête. Étant donné aussi que le Premio del Piazzale est "Memorial Enrico Camici" (le jockey de Ribot), il aurait été intéressant d’organiser une "journée Ribot"… et pourtant, cela semble être trop demander !

Full Drago pour l’Italie. Le Gran Premio del Jockey Club 2016 est d’un niveau tout à fait correct, même si un cheval comme Tissot, passé inaperçu le jour des adieux de Ribot, avait battu les sept prétendants de cette édition en se tordant de rire. Full Drago (Pounced) est le seul cheval entraîné en Italie au départ. Ce protégé de la famille Botti est un élève de Massimo Dragoni, cultivateur de tabac qui passe tout son temps avec ses cinq poulinières et leurs produits. C’est un petit éleveur avec le goût du travail bien fait. Full Drago lui a donné une première victoire de Groupe dans le Premio Federico Tesio (Gr2). Troisième dans le Derby Italiano (Gr2), il compte cinq victoires et trois places, mais n’a jamais couru sur un terrain officiellement plus que souple. Or à Milan, il est annoncé lourd après deux jours de fortes pluies. Umberto Rispoli, qui montera Full Drago, corrige une erreur publiée par la presse : « J’ai gagné le Gran Premio d’Italia avec lui. Ce jour-là, il avait beaucoup plu depuis le début de la réunion et nous avons aussi eu une averse de grêle pendant la course. Full Drago s’est bien sorti du terrain. Il a donc gagné en terrain lourd, même si sur le papier, il est noté "souple". Il a une bonne chance, mais la course est très ouverte. »

Le retour de Sir Michael Stoute en Italie. Cristian Demuro, lui, sera associé à l’anglais Ventura Storm (Zoffany), un 3ans anglais qui n’est pas passé loin de la victoire dans le St. Leger, face à Harbour Law (Lawman). Lauréat du Prix de Reux (Gr3), le poulain entraîné par Richard Hannon a progressé tout au long d’une saison assez chargée. Dimanche, la course sera sa huitième sortie de la saison. Frankie Dettori est parti à la chasse de son sixième Jockey Club. Il montera Arab Spring (Monsun) pour la casaque historique de Ballymacoll Stud et l’entraînement de Sir Michael Stoute. L’entraîneur anglais n’a pas eu de partants en Italie en 2002 et il n’a plus couru à San Siro depuis 2000. Son dernier succès en Italie remonte à 1988 quand Melodist (The Minstrel) avait remporté les Oaks. C’est un réel plaisir de retrouver son nom sur le programme d’une grande course. Arab Spring est lui aussi passé proche de la victoire dans les Cumberland Lodge (Gr3) à Ascot. Mais il a pris l’avantage trop tôt, avant de se faire rattraper et battre d’une encolure par le Godolphin Move Up (Dubawi). La jument anglaise Elbereth (Mount Nelson) visera une place.

En plus de la diaspora des jockeys, il y aura un cheval italien qui fera son retour au pays. Dylan Mouth (Dylan Thomas), gagnant du Derby 2014, n’a été battu qu’une fois en Italie, dans le Jockey Club 2015, alors qu’il n’a jamais prix un centime en quatre sorties à l’étranger. Ce 5ans, passé chez Marco Botti pendant l’hiver, a déjà réussi son retour, en gagnant en juin le Gran Premio di Milano (Gr2). Mais le lot était bien inférieur. Il n’a couru que trois fois cette saison et peut devenir le quatrième auteur du doublé Gran Premio di Milano-Gran Premio del Jockey Club, après Erba (1928-1929), le français Norman (53-54) et l’allemand Schiaparelli (2007-2009).

L’allemand Guignol (Cape Cross) n’est pas un vrai cheval de Gr1 international. Mais il n’a pas démérité dans son pays, en se classant troisième du Grosser Preis von Berlin, et en France quand il a pris la quatrième place du Grand Prix de Chantilly. Il est en mission pour venger sa mère Guadalupe (Monsun), lauréate des Oaks d’Italie (Gr1 à l’époque) et deuxième de Black Sam Bellamy (Sadler’s Wells) dans le Jockey Club 2002.

Le français Kloud Gate (Astronomer Royal), entraîné par Gianluca Bietolini, a tracé une bonne fin de parcours – quatrième – dans le Federico Tesio, en terrain léger. Son entourage a fait la danse de la pluie pendant plusieurs jours et à Milan, il va falloir nager…

GRAN CRITERIUM (Gr2)

Botti vs le reste de l’Europe

Les 2ans de la famille Botti ont dominé la saison 2016 en Italie avec soixante victoires pour cent-cinquante-six partants, c’est-à-dire un taux de réussite de 44,2 %. Pas de surprise donc, si dans le Gran Criterium (Gr2), il n’y a que des Botti – quatre – face aux trois étrangers. Biz Power (Power), le demi-frère du gagnant 2015, Biz Heart (Roderic O’Connor), n’a pas été heureux dans le Prix de Cabourg (Gr3), où il a terminé quatrième, à moins d’une longueur d’Alrahma (Shamardal), deuxième de Lady Aurelia (Scat Daddy) dans le Morny. À son retour en Italie, il a gagné le Premio Vittorio Riva (L) sans forcer son talent. Il sera accompagné par Aethos (Dragon Pulse).

Sun Devil (Desert Prince) est invaincu en quatre sorties. C’est un vrai professionnel. Amyntas (Desert Prince), élève et représentant de Stefano Botti, est à "deux sur deux" et il n’est jamais sorti du canter pour gagner. Son nom rappelle celui d’Amynthas (Tissot), gagnant du Gran Criterium en 1966. Il était alors monté par un jeune garçon, Alduino Botti, père de Stefano et entraîneur du poulain. Marco Botti a décidé d’envoyer d’Angleterre Bahamas (Rip van Winkle), décevant deux fois au niveau Listed après des débuts victorieux à Doncaster. L’allemand A Magic Man (Lawman) a ouvert son palmarès à Strasbourg. Il sera associé à Umberto Rispoli. L’autre allemand Skarino Gold (Wiener Walzer) s’est imposé à Dortmund devant Nerud (Bernardini), le demi-frère du champion Novellist (Monsun) qui avait remporté son premier Gr1 dans le Jockey Club 2012. Il sera monté par Miki Cadeddu, un autre italien qui exerce sa profession à l’étranger, en Allemagne. Les destins se croisent à San Siro…

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