Institution / Ventes / 28.04.2018

Messieurs les représentants de France Galop au PMU… - Par Patrick Fellous, membre du comité de France Galop et président de l’Association des propriétaires de l’Île-de-France, du Nord et de la Haute-Normandie

Messieurs les représentants de France Galop au PMU…

Par Patrick Fellous, membre du comité de France Galop et président de l’Association des propriétaires de l’Île-de-France, du Nord et de la Haute-Normandie.

« L’association des propriétaires de chevaux de courses au galop d’Île-de-France du Nord et de la Haute-Normandie souhaite la bienvenue à Messieurs Bertrand Meheut et Cyril Linette.

Ce signe de bienvenue est sincère et porteur d’une attente, car le monde hippique fonde de sérieux espoirs sur les deux nouveaux dirigeants du PMU. Certains parlent même d’acte de la dernière chance avant que les pouvoirs publics ne décident l’absorption du PMU par une Française des Jeux nouvellement privatisée. Un communiqué de presse des sociétés mères daté du 12 avril indiquait que l’objectif fixé à la nouvelle direction était « d’accélérer la relance de l’activité et de la marque sur le cœur de métier du PMU », donc sur le pari hippique. À l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne, la diversification vers les paris sportifs et le poker paraissait légitime, mais il fut vite avéré qu’il s’agissait d’une source de déficit chronique, et pour nous, représentants des propriétaires qui analysons les rapports financiers du PMU, les faits sont clairs. Depuis l’introduction des jeux en ligne, la perte comptable liée à ces deux activités se chiffre à près de 120 millions d’euros pour la filière hippique. En ne tenant compte que des quatre dernières années, nous observons un déficit de plus de 50 millions d’euros, soit 25 millions pour France Galop. Ce chiffre vous rappelle-t-il quelque chose ? C’est le montant correspondant à la baisse de nos allocations pour 2018.

Aussi, aurions-nous pu penser qu’au regard de l’événement majeur qu’est la Coupe du monde de football, la précédente équipe du PMU budgétiserait un premier résultat enfin bénéficiaire pour 2018. Eh bien non, stupéfaction, dans le budget 2018 du PMU, les paris sportifs et le poker sont encore annoncés avec une perte d’environ 15 millions d’euros ! Une perte insupportable, supérieure aux six dernières années.

Les propriétaires et la filière dans son ensemble ne peuvent accepter de financer une activité non seulement déficitaire depuis sa création, mais, de plus, sans aucun rapport avec la mission de service public de notre société mère ni avec l’ensemble de la filière hippique.

De la même façon que pour remplir une passoire d’eau, il faut d’abord en boucher les trous, pour améliorer le résultat net du PMU par la relance du pari hippique (ce qui sera long et nécessitera du talent et de l’imagination), il faut d’abord "colmater les fuites".

Si une nouvelle perte sur 2018 semble à ce jour inévitable, la nouvelle direction, sous l’impulsion des représentants des sociétés mères, doit d’ores et déjà trancher dans le vif et mettre en place les correctifs pour empêcher ce déficit d’atteindre les 15 millions d’euros annoncés. Puis il leur faudra prendre les décisions qui assureront au minimum l’équilibre de ces activités, ou à défaut examiner leur cession à un prix permettant de rétablir partiellement l’équilibre financier de la filière.

En effet, nous, propriétaires, n’acceptons plus de financer sur les ressources destinées à la filière les coûts récurrents de ces paris sportifs et poker online.

À défaut, messieurs les représentants de France Galop au sein du Conseil d’administration du PMU, ne venez pas nous parler de fatalité au cas où serait évoquée une nouvelle baisse des allocations pour 2019. »