DOSSIER SPÉCIAL MÉTÉO (PARTIE 2 SUR 3) - Froid et neige, comment ça se passe à l’étranger ?

Courses / 03.05.2018

DOSSIER SPÉCIAL MÉTÉO (PARTIE 2 SUR 3) - Froid et neige, comment ça se passe à l’étranger ?

Dans notre précédente édition, nous avons étudié les conséquences des intempéries qui ont sévi depuis le mois de janvier en France. Le Japon et la Grande-Bretagne n’ont pas été épargnés. Face aux aléas du climat, les professionnels de ces pays emploient les grands moyens. 

Les hivers sont rudes au Japon. Les températures peuvent descendre jusqu’à - 20°C, notamment dans le nord, du côté d’Hokkaido. C’est sur cette île que sont situés les haras, qui doivent composer avec une très épaisse couche de neige durant de longues semaines. Des conditions qui ne sont pas propices à l’élevage et à l’entraînement. Mais le Japon s’est adapté.

Côté élevage. La saison de monte est un peu décalée par rapport à celle de l’Europe. Elle débute à fin du mois de février ou au début du mois de mars. Les poulains naissent donc plus tardivement, afin de subir le moins longtemps possible le froid et la neige. Les yearlings sont débourrés dans les haras et y commencent le préentraînement, avant de rejoindre les différents centres d’entraînement durant le printemps, le plus tard possible, parfois quelques semaines avant de débuter. Au Japon, l’espace est précieux et les centres d’entraînement peuvent vite être saturés.

Pas qu’à Northern Farm…

D’autres haras d’Hokkaido ont décidé, par obligation, d’investir dans des pistes d’entraînement couvertes C’est le cas par exemple de Shirai Farm, qui possède une piste de 900m avec une inclinaison de 4 %. Vous pouvez découvrir une vidéo expliquant le système et montrant sa construction : https://youtu.be/VwHDLvLbfu8

Les pistes couvertes. Nous ne pouvons que vous conseiller de regarder la longue vidéo réalisée par Arrowfield Farm nommée Global Impact : the rise of the Japanese Thoroughbred. Elle est divisée en plusieurs parties dont une consacrée à Northern Farm et ses méthodes mises en place pour s’adapter aux hivers rigoureux. Le Dr Tomonori Tsuda, vétérinaire à Northern Farm, présente les différentes installations de débourrage et préentraînement des yearlings et 2ans, impressionnantes. Northern Farm possède cinq pistes couvertes. Trois sont circulaires, avec des revêtements Polytrack, sable et Woodchip. Le Dr Tomonori explique : « Nous devons adapter avec précision l’intensité du travail. Les poulains peuvent travailler plus que les pouliches, qui sont plus sensibles et fragiles mentalement et physiquement. Nous utilisons une polytrack légère pour les pouliches et, pour les poulains, du sable ou du woodchip. »

Deux pistes couvertes sont en ligne droite et en montée : ces Uphill Gallop mesurent 1.000m et 800m. La technologie y a une place importante : les pistes sont truffées de caméra pour suivre les travaux des chevaux. Mais il y a encore plus, comme l’explique Tomonori Tsuda : « Le toit est un élément important en ce qui nous concerne pour les Hill Gallop. La piste reste égale et nous avons un système de tracking : les cavaliers ont un GPS sur leurs casques. La vitesse et les chronos sont tous enregistrés. Vous pouvez regarder les vidéos et les temps depuis n’importe où sur un téléphone. »

La vidéo des installations couvertes au Japon :  https://youtu.be/IywC3QwJJuk?t=25m49s

Newmarket s’inspire en partie du Japon. Du point de vue des pistes artificielles et couvertes, le Japon fait office de référence mondiale. Pour son projet de Hill Gallop à Newmarket, le Jockey Club s’est inspiré de ce qui s’y fait. Le but est aussi de désengorger Warren Hill en attirant plus de chevaux du côté de Racecourse Side. Cette piste construite en montée sur le modèle de Warren Hill va coûter environ 10 millions de livres. Elle va commencer à cinq mètres en sous-sol avant de s’élever à 30m au-dessus du sol, sur une distance de 900m. Elle n’est pas couverte mais encadrée par des murs qui, peut-être, pourraient contribuer à limiter l’impact de fortes intempéries.

Un hiver terrible pour les sauteurs anglo-irlandais. Cet hiver, les courses d’obstacle n’ont pas été épargnées par la météo, aussi bien en Angleterre qu’en Irlande. Et comme il est rare de recourir une réunion annulée outre-Manche, ce sont donc des pertes sèches. En Angleterre, il y a eu de la neige, de la pluie et évidemment des inondations. À Cheltenham, lors du Festival, c’est la première année où il a été demandé aux photographes de ne pas aller sur la piste de course et de rester sur la piste de canter en sable pour exercer leur art. En effet, les pluies abondantes ont rendu le terrain très pénible. L’Irlande a été moins touchée en revanche et elle a couru une bonne partie de ses réunions. Un de Sceaux (Denham Red) a même gagné un Gr2 à Cork dans des conditions dantesques, sur une piste gorgée d’eau. Quant au Pays de Galles, il a dû reporter sa grande réunion du 27 décembre avec la Finale Champions Juvenile Hurdle (Gr1) et le Grand National gallois (Gr3) à cause de la pluie.