
Courses - Institution / Ventes / 24.05.2018
Jean-Baptiste Andréani : « Les régions doivent avoir plus de pouvoir »
Le "monsieur Régions" de France Galop dresse un bilan à mi-mandat… mais pas à demi-mots !
Jour de Galop. – À mi-mandat, quel bilan tirez-vous de votre "politique des régions" ?
Jean-Baptiste Andréani. – La première chose que je tiens à dire, c’est que nous avons fait le choix de maintenir l’immense majorité de nos courses en régions. Ce n’était pas évident, au vu du contexte économique hyper tendu. Mais nous l’avons fait et, si on regarde la situation globale, le nombre de courses en régions est quasiment inchangé. C’est un message fort envoyé à tous.
Il fallait envoyer ce genre de message ?
Oui parce que la facilité aurait été de couper partout. Ce n’est pas ce que nous avons fait. Mon credo, et c’est aussi celui du président Rothschild, est que les régions ont besoin d’évoluer, de fonctionner différemment. Elles doivent se sentir pleinement concernées par le grand mouvement de réforme initié par France Galop pour bâtir les courses de demain. Dans un monde qui a tellement changé, nous ne pouvons plus fonctionner de la même manière.
Concrètement, que cela implique-t-il dans les régions ?
Il faut donner plus de pouvoir aux régions, en les incitant à s’organiser autour de leur hippodrome principal ou de leurs hippodromes principaux. À budget égal et à nombre de courses égal, c’est aux Fédérations de prendre leurs responsabilités pour optimiser la gestion de leur région. C’est à elles de décider comment elles doivent mieux utiliser leurs ressources. Mais pour cela, je le dis, il faut arrêter de pleurer sur le passé ; il faut s’ouvrir aux idées nouvelles et passer à l’action ! "Observer, s’adapter, agir" : la formule est aussi vieille que le monde, et elle vaut autant pour l’armée que pour l’entreprise et les associations. Si certains ne comprennent pas cela, il vaut sans doute mieux qu’ils laissent leur place à d’autres.
Nous sommes le pays d’Europe qui a le plus d’hippodromes, et de très loin. Est-ce encore viable ?
Je ne vais pas changer ma réponse précédente. Si des hippodromes doivent fermer, cela doit se décider en régions. Mais ce n’est pas mon souhait. Au contraire, il faut tout faire pour sauver toutes nos sociétés. Et pour cela, des solutions existent : les deux meilleures sont la fusion et la mise en commun de moyens. Cela marche pour les petites comme pour les grosses sociétés. Nous avons deux exemples de fusions réussies avec Marseille et Lyon. Et un exemple de mise en commun de moyens qui a bien fonctionné aussi, avec le recrutement d’un responsable de la communication commun aux sociétés de Nantes et de Pornichet. Aucune des deux n’aurait pu recruter ce garçon en restant seule ; grâce à ce nouveau collaborateur partagé, on n’a jamais autant parlé d’elles dans la région et dans la presse !
Et à Paris ?
Paris doit également faire des efforts et je pense qu’il faut sincèrement réfléchir à la fermeture d’un hippodrome parisien sans attendre la fin du mandat. Il n’est pas l’heure, comme le font certaines personnes que je ne nommerai pas, de se perdre dans des petits calculs politiciens en vue de la prochaine élection de la fin 2019… Le temps est au courage et aux réformes, pour donner un avenir au galop français. Et ce n’est pas en critiquant les mesures que l’on a votées que l’on fera avancer le navire !
[Encadré]
Des cris de "Baboin"
Quand Jean-Baptiste Andréani apprend que France Galop s’apprête à faire courir le Prix André Baboin à Deauville, son sang ne fait qu’un tour. Car le Grand Prix des Provinces doit être fidèle à sa vocation : « Je me suis battu pour qu’il reste en régions. Il sera à Marseille. Puis à Lyon. Puis peut-être ensuite à Bordeaux. Il a toujours tourné entre les grands hippodromes régionaux et doit continuer à le faire. »
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