Courses - International / 21.05.2018
Le Longines Grosser Preis von Berlin (Gr1), une belle opportunité pour les chevaux français
Pour sa plus belle réunion, celle qui compte quatre épreuves black types, dont le Longines Grosser Preis von Berlin (Gr1, 2.400m, 3ans et plus), Hoppegarten veut attirer des concurrents français. Gerhard Schöningh, le propriétaire des lieux, nous a expliqué pourquoi les Français ont tout intérêt à tenter leur chance les 11 et 12 août 2018 à Berlin.
Jour de Galop. – Quel type de cheval faut-il pour réussir dans le Longines Grosser Preis von Berlin ?
Gerhard Schöningh. – Il faut un sujet qui tienne 2.400m. C’est un parcours qui favorise les épreuves avec du rythme et il y a souvent un déroulement limpide. Si vous regardez le palmarès de l’épreuve, sur les quatre dernières décennies, vous vous apercevrez que la course a été remportée par des 3ans dans environ 20 % des cas. Le reste revenant bien sûr aux chevaux d’âge. La tendance sur les dix dernières années est d’avoir un ou deux 3ans au départ. Depuis 2011, soit sept éditions, les 3ans sont montés à trois reprises sur le podium. De très bonnes femelles s’y sont révélées. C’est le cas de Danedream (Lomitas). Le Longines Grosser Preis von Berlin fut son premier Gr1 et quelques semaines plus tard, elle a remporté le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). En 2013, une femelle de 4ans, Nymphea (Dylan Thomas) s’était elle aussi imposée. Compte tenu de l’avantage au poids accordé aux femelles et aux 3ans, ces deux catégories peuvent trouver dans le Longines Grosser Preis von Berlin un engagement particulièrement avantageux.
Généralement, comment est le terrain au mois d’août à Hoppegarten ?
La piste est drainante car l’hippodrome a été construit sur une zone sableuse. Le terrain n’est donc quasiment jamais lourd. C’est par exemple très différent de ce que l’on peut parfois trouver à Deauville à la même date. Le meeting précédent se déroule un mois auparavant et nous avons la chance de pouvoir très souvent compter sur du bon terrain. Enfin il faut savoir qu’il fait parfois très chaud à Hoppegarten, mais la piste n’est jamais mauvaise car nous avons la possibilité d’arroser si nécessaire.
À combien s’élève l’allocation en 2018 ?
L’allocation totale est de 175.000 € dont 110.000 € au lauréat. C’est moins qu’un Gr1 français, mais le Longines Grosser Preis von Berlin est habituellement plus facile à gagner qu’une course du même niveau dans l’Hexagone. Et dans une page de catalogue, ainsi que dans le palmarès d’un éleveur, d’un propriétaire ou d’un entraîneur, une victoire au niveau Gr1 fait toute la différence. De même, il ne faut pas négliger le fait que les chevaux entraînés en France s’adaptent particulièrement bien aux courses allemandes. En 2012, André Fabre avait envoyé Méandre (Slickly) qui restait sur une victoire dans le Grand Prix de Saint-Cloud (Gr1). Il a remporté le Longines Grosser Preis von Berlin avant de revenir l’année suivante et de décrocher la troisième place. Méandre correspond bien au profil des chevaux qui trouvent à Berlin une opportunité en or : c’était un sujet de qualité, mais certainement un ton en-dessous de l’élite française sur 2.400m.
Cette course est aussi une excellente préparatoire pour les échéances de la fin de l’été et de l’automne…
Absolument. À partir de l’été, les chevaux de 2.400m et plus ont de nombreuses opportunités à travers le monde. Il y a bien sûr l’exemple des gagnants du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe qui ont trouvé une rampe de lancement idéale à l’occasion du Longines Grosser Preis von Berlin. Comme Danedream, Marienbard (Caerleon) avait suivi un tel chemin et remporté à cette occasion le premier de ses trois Grs1. Quelques semaines plus tard, à Longchamp, il avait gagné l’Arc devant Sulamani (Hernando). En remontant un peu dans l’histoire, on retrouve la championne de Marcel Boussac, la fameuse Corrida (Coronach). Elle fut le premier cheval à réaliser le doublé dans le Prix de l’Arc de Triomphe. En 2017, Dschingis Secret (Soldier Hollow) a remporté son premier Gr1 à Berlin, avant de gagner la préparatoire à l’Arc, le Qatar Prix Foy (Gr2) devant quatre lauréats de Gr1. Dans la grande course, Dschingis Secret s’est classé bon sixième. De même, les chevaux qui visent la Melbourne Cup, ou qui ont déjà couru cette épreuve, connaissent une bonne réussite dans notre Gr1. C’est notamment le cas de Protectionist (Monsun), lauréat en 2016.
Hoppegarten est connu pour être l’un des hippodromes d’Europe continentale qui attirent le plus de public. Quelle ambiance peut-on espérer trouver lors du week-end du Longines Grosser Preis von Berlin ?
Nous réservons un accueil tout particulier aux entourages des concurrents. Dans un premier temps, nous les invitons à une grande soirée avant le début du meeting. Cette année, nous allons certainement l’organiser à l’ambassade de Suisse. C’est un endroit superbe. Les entourages sont accueillis dans l’un des meilleurs hôtels de Berlin. Le parc hôtelier berlinois a connu une croissance exponentielle avec de nombreux cinq étoiles ayant vu le jour ces dernières années. Et leurs tarifs sont inférieurs de deux tiers à ceux de Paris. C’est donc une opportunité pour ceux qui veulent prolonger leur séjour et profiter de la ville qui est l’une des plus actives et des plus créatives sur le plan culturel en Europe. C’est une destination touristique particulièrement à la mode.
Le public des courses de Berlin a la particularité d’être nombreux et représentatif de la population locale, dans toute sa diversité. Nous accueillons donc des hipsters comme des retraités, des jeunes en tenue décontractée comme des personnes tirées à quatre épingles, des parieurs expérimentés comme des familles avec leurs enfants… L’ambiance est vraiment conviviale, avec une affluence forte pour cette réunion estivale. Cette année, nous fêtons les 150 ans de l’hippodrome. C’est un site historique qui a conservé la magnificence des années 1920, date à laquelle les tribunes ont été construites.
Lors de ce meeting de deux jours, trois Listeds sont également au programme…
Comme je vous le disais, les chevaux entraînés en France connaissent une réussite toute particulière en Allemagne où la configuration et le rythme des courses leur conviennent parfaitement. Regardez les nombreux succès glanés outre-Rhin par les pensionnaires d’Henri-Alex Pantall. Lors de ce week-end, nous proposons une course sur 1.200m pour 3ans et plus. Elle a pour cadre la ligne droite, ce qui est un vrai plus. De même nous proposons une épreuve pour femelles de 3ans et plus sur 1.800m et une course sur 2.800m pour 3ans et plus. John Hammond a présenté deux chevaux dans la Listed sur 1.200m. Et à chaque fois, il s’est imposé. Le Cantilien est donc invaincu à Berlin ! Penmaen (Pivotal) et Porthilly (Pivotal) avaient ainsi pu décrocher une victoire au niveau black type, ce qui est toujours du plus bel effet pour une future poulinière.
Clôture des engagements
Longines Grosser Preis von Berlin : mardi 22 mai
Westminster Fliegerpreis (L, 3ans et plus, 1.200m, ligne droite), Hoppegartener Stutenpreis (L, femelles, 3ans et plus, 1.800m) & Hoppegartener Steherpreis (L, 3ans et plus, 2.800m) : mardi 26 juin.
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