Courses / 30.05.2018

Study of Man et Naturally High, les Bary nouvelle formule

Par Franco Raimondi

Pascal Bary est doublement représenté dans le Qipco Prix du Jockey Club (Gr1) et ce n’est pas un hasard si ses deux poulains, Study of Man (Deep Impact) et Naturally High (Camelot), appartiennent respectivement à Flaxman Stables Ireland et à Jean-Louis Bouchard. Le professionnel cantilien a gagné à cinq reprises le French Derby, dont trois fois pour Jean-Louis Bouchard, une fois pour la famille Niarchos et une fois pour les deux associés sur Dream Well (Sadler’s Wells) ! Il n’est qu’à un succès d’Alain de Royer Dupré, le leader des entraîneurs encore actifs, et dimanche il peut égaliser le score.

Ce mercredi, en route pour Fontainebleau, Pascal Bary nous a confié : « Les deux poulains sont bien, ils ont eu une préparation parfaite et ils possèdent la qualité pour briller. Le terrain leur est indifférent, les deux ont gagné dans le lourd mais ils préfèrent un bon terrain. Je ne pense pas que, sauf catastrophe, le terrain sera, au pire, souple dimanche. Lequel je préfère ? Je n’aime pas établir un classement entre mes chevaux avant une course… »

Study of Man, le japonais. D’après les bookmakers, Study of Man (meilleure cote 5,1/1) possède une meilleure chance que Naturally High (16/1). Pascal Bary aime bien son japonais : « C’est un super poulain, qui possède une grande accélération et, en plus, il est très calme, facile dans un parcours. Je n’ai pas entraîné beaucoup de fils de Deep Impact, mais Study of Man, c’est un vrai plaisir… Il a eu un bon chemin vers le Jockey Club. Il a été battu lors de sa rentrée dans le Prix La Force (Gr3) parce qu’il n’était pas encore très affuté et il s’est promené dans le Prix Greffulhe (Gr2). Il n’a pas eu des courses dures, ce qui est à la fois un avantage et un désavantage. »

Naturally High, façon Sulamani. Naturally High a eu un parcours à la Sulamani (Hernando), qui avait fait des débuts gagnants au niveau des Groupes dans le Prix du Jockey Club 2002. Le représentant de Jean-Louis Bouchard vient de gagner le Prix de Suresnes (L). Son entraîneur explique : « Naturally High est un poulain très fort et il a eu une seule mauvaise course, lors de ses débuts. Ce n’est pas sa faute, mais la mienne, car je l’ai débuté beaucoup trop tôt. Ses deux courses cette année ont été impressionnantes. En dernier lieu, il a refait le peloton. Je lui vois une belle chance. »

Sulamani, le meilleur. Pascal Bary a un record à deux vitesses dans le Jockey Club. Son score sur 2.400m est impressionnant, avec cinq succès et deux deuxièmes places pour treize partants. En 1998, il avait sellé le jumelé gagnant avec Dream Well et Croco Rouge (Rainbow Quest). Le dernier entraîneur qui avait réussi cela fut Alec Head en 1973, avec Roi Lear (Reform) et Tennyson (Val de Loir). Quand on lui demande qui était le meilleur de ses cinq gagnants, Pascal Bary n’hésite pas : « En classe pure, Sulamani était le meilleur, il a été battu dans l’Arc de Triomphe à l’issue d’une course cauchemardesque. »

Un seul regret, Zambezi Sun. Depuis le raccourcissement de la distance en 2005, Pascal Bary n’a eu que cinq partants et le meilleur classement reste la troisième place de Natagora (Divine Light) en 2008. Parmi ses cinq partants dans le Prix du Jockey Club nouvelle formule, il a un seul regret : « Zambezi Sun (Dansili) aurait gagné sans problème sur 2.400m. Il a commencé à galoper à 200m du poteau quand Lawman (Invincible Spirit) et les autres étaient déjà hors de portée. Dans le Grand Prix de Paris (Gr1) il s’est imposé au petit canter. »

Une course plus difficile à gagner. Mais ce n’est pas le moment des regrets. Pascal Bary pense plus à l’édition 2018 du Jockey Club qu’à celles déjà passées… « Depuis le raccourcissement de la distance, c’est une course beaucoup plus difficile à gagner et pour une bonne raison : sur 2.400m, les poulains de la Poule n’avaient pas de chance. Passer de 1.600 à 2.100m, c’est plus simple. Un miler avec un peu de tenue peut tenter sa chance dans le Prix du Jockey Club et cela veut dire que la concurrence est plus grande. En plus, sur 2.100m, les places à la corde pèsent plus lourd. Le cheval qui tire le dix-huit ne s’amusera pas dimanche… »

La Poule, course de référence. D’après Pascal Bary, c’est le classique sur le mile qui est la course de référence : « Les trois premiers sont très proches et en principe, cela indique qu’il n’y a pas de crack, mais Olmedo ** (Declaration of War), Hey Gaman (New Approach) et Dice Roll (Showcasing) sont des poulains durs. Ils ont fait leurs preuves à plusieurs reprises, et avant le coup, je ne dis pas que l’un ou l’autre ne tiendra pas. On verra. Rostropovich (Frankel) a beaucoup progressé depuis sa course en France et le Godolphin Key Victory (Teofilo) est invaincu et très estimé. »

Le Qipco Prix du Jockey Club a changé, mais comme on dit en Angleterre, il y a les entraîneurs… et les entraîneurs classiques. Le score de Pascal Bary dans le French Derby est impressionnant : dix-huit partants, cinq victoires et trois places. C’est mieux que de longs discours, non ?