THE EMIRATES POULE D’ESSAI DES POULAINS (GR1)  Olmedo, au bon souvenir de Brametot

Courses / 14.05.2018

THE EMIRATES POULE D’ESSAI DES POULAINS (GR1) Olmedo, au bon souvenir de Brametot

PARISLONGCHAMP, DIMANCHE

Il y a quelque chose de Brametot ** (Rajsaman), gagnant de la Poule d’Essai des Poulains (Gr1) l’an dernier, dans Olmedo ** (Declaration of War), gagnant de The Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1) cette année. L’entourage bien sûr : même entraîneur avec Jean-Claude Rouget, un propriétaire en commun avec Gérard Augustin-Normand, et même jockey, Cristian Demuro. Les deux poulains ont aussi la même pointe de vitesse acérée, qui leur permet de remonter un peloton. Une différence : Olmedo est certainement plus maniable que ne l’était Brametot, lui qui avait tendance à perdre beaucoup de terrain au départ…

L’accélération qu’a placée Olmedo dans cette Emirates Poule d’Essai des Poulains a été assez impressionnante. Il a mis son cœur sur la piste pour aller chercher Hey Gaman (New Approach), vu à l’extérieur de l’animateur, US Navy Flag (War Front), et Dice Roll (Showcasing), vu dans leur sillage. L’arrivée entre ces trois poulains se joue à peu de choses : encolure, nez… Il faut compter une longueur trois quarts pour retrouver Wootton ** (Wootton Bassett), qui a fait un sprint dans la descente… De cette Poule d’Essai des Poulains, il restera d’un côté l’impression de grande classe laissée par Olmedo, mais aussi une immense polémique…

Un déroulement de course extrêmement particulier. L’Emirates Poule d’Essai des Poulains signait le retour des Poules à ParisLongchamp ainsi que sur la moyenne piste. Il y aura de quoi débattre longtemps…

La course a été extrêmement rythmée dès le départ. À l’extérieur, Ryan Moore et US Navy Flag ont fait un breeze pour prendre la tête de la course. Hey Gaman est venu à son extérieur, Dice Roll dans leur sillage. Le rythme a été extrêmement soutenu jusqu’à la descente. US Navy Flag a alors trébuché ou glissé, cassant le rythme imprimé et créant une vague qui a affecté l’ensemble des concurrents le suivant. Cette vague a été encore amplifiée car James Doyle a par conséquence repris Hey Gaman. Wootton a pris la main de son jockey et s’est rapproché vivement à l’extérieur. Olmedo, repris lors du ralentissement, a sauté dans son sillage. Dans la ligne droite, Olmedo est venu à l’extérieur de Wootton et l’a dépassé. US Navy Flag a aussi joué de malchance, Hey Gaman penchant vers la corde. Mais il était battu.

Direction le Qipco Prix du Jockey Club. Poulain maniable, Olmedo a tous les atouts pour être rallongé et aller vers le Qipco Prix du Jockey Club (Gr1) où il tentera de faire aussi bien que Brametot… Jean-Claude Rouget a confirmé que le Jockey Club était le prochain objectif du poulain : « C’est sa course. C’est un cheval formidable. Il est facile, je l’ai toujours adoré ! Les courses, c’est comme dans le grand sport. Ce n’est pas forcément le meilleur tennisman qui gagne, mais le plus serein. »

La course a été mouvementée et fort agitée. Jean-Claude Rouget nous a raconté : « J’ai vécu cette course intensément. J’y croyais mais, plus on se rapproche de l’échéance, plus on se dit que l’on n’est pas tout seul. Lorsque Cristian l’a repris, j’étais inquiet sans l’être. Olmedo a eu moins de problèmes que Wootton, qui a fait sa course dans la descente. C’était le poulain que je craignais, je l’avais dit après le Fontainebleau. Il y avait aussi Dice Roll, même si je me méfie de ces performances réalisées en terrain très lourd. »

Un poulain avec deux accélérations. Cristian Demuro conserve son titre dans cette Emirates Poule d’Essai des Poulains. Le pilote italien était aux anges après ce succès, félicitant longuement son cheval comme il l’avait fait l’an passé avec Brametot… Lorsqu’on lui demande si les deux poulains lui donnent les mêmes sensations, le jockey répond : « Ils ont en commun cette accélération mais Olmedo réagit plus vite que Brametot, qui perdait beaucoup de terrain au départ. Il a une bonne accélération et, surtout, il est capable d’en placer une deuxième. Je pense qu’il sera encore mieux sur 2.100m. Nous allons en parler avec Jean-Claude Rouget. »

La maniabilité a été essentielle dans cette Poule d’Essai des Poulains 2018, puisque Cristian Demuro a dû reprendre fortement Olmedo, lequel a d’abord un peu résisté avant de se laisser faire et de prendre le sillage de Wootton. Cristian Demuro a dit : « C’est un bon cheval. Il le montre aujourd’hui. Cela a été très tactique car on a repris fortement dans la descente. Wootton a alors avancé, je me suis décalé derrière lui et, dans la ligne droite, il a fait ce qu’il sait faire. Il faut être vraiment un très bon pour aller chercher les chevaux de tête. »

Du côté des placés

Doux amer pour l’entourage de Hey Gaman. Hey Gaman court très bien pour prendre la deuxième place, tout en ayant gêné US Navy Flag pour finir en lui fermant le passage. Troisième des Greenham Stakes (Gr3), dont la ligne n’a pas répété dans les 2.000 Guinées de Newmarket (Gr1), Hey Gaman a encore franchi un palier dans cette Poule d’Essai. Son entraîneur, James Tate, nous a dit : « Demain je serai fier de cette deuxième place, mais à chaud c’est un goût doux-amer. Hey Gaman court très bien et c’est dommage qu’il soit battu de si peu. J’ai choisi les French Guineas parce que j’avais un petit doute sur sa tenue. Le poulain a montré qu’il tenait le mile et surtout il continue gentiment à progresser. Il est très dur, c’est un vrai cheval de course. L’objectif logique, c’est les St James Palace Stakes (Gr1) à Royal Ascot. Les 2.000 Guinées d’Irlande arrivent trop vite et je pense qu’il n’est pas très sage d’aller au Curragh dans une course où Ballydoyle aura plusieurs leaders… D’ici juin, Hey Gaman peut encore progresser. »

Dice Roll pas chanceux. Troisième, Dice Roll a pris de plein fouet le ralentissement. Le gagnant du Prix Djebel (Gr3) a fourni un bon effort côté corde mais n’a pu résister à la fin de course à l’extérieur d’Olmedo, tandis que Hey Gaman s’est montré très dur jusqu’au bout. Fabrice Chappet, son entraîneur, nous a dit : « Dice Roll court très bien. La piste glisse. »

Un parcours cauchemardesque pour Wootton. Pour Wootton, rien ne s’est passé comme prévu. Le poulain a trébuché dès la sortie des stalles et s’est montré tout de suite tendu. Dans ces conditions, le ralentissement dans la descente l’a encore davantage "mis en orbite". Le cauchemar s’est poursuivi dans la ligne droite, où le représentant de Godolphin a vu le passage se fermer à 100m du but, Mickaël Barzalona devant le reprendre. Son entraîneur, Henri-Alex Pantall, nous a dit : « Cela s'est mal passé. Le poulain a trébuché dès la sortie des boîtes, se retrouvant parmi les derniers. Ensuite, ils ont tout repris devant, et il a été obligé d'accélérer. Pour finir, il se fait enfermer à 100m du but... C'est une course à oublier. Je n'ai rien décidé pour le futur. »

US Navy Flag courageux. En eau derrière les stalles, US Navy Flag court bien car il n’a pas eu de chance avec sa mésaventure dans la ligne droite. Cependant, l’entourage du poulain n’a à aucun moment déclaré que le poulain avait glissé, Aidan O’Brien disant : « Dans la descente, US Navy Flag a donné l'impression de trébucher ou de faire un faux pas. C'est difficile à déterminer. Nous n'avons rien dit [aux commissaires, ndlr]. » Concernant la performance de ce gagnant des Dewhurst Stakes, l’entraîneur a commenté : « Il a vraiment très bien couru et nous étions plutôt ravis de pouvoir aller devant. C'était aussi la première fois que le cheval courait sur une piste à main droite. C'était donc une découverte pour lui aujourd'hui. Cependant, nous sommes ravis de sa performance. »

Pedigree : http://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/Olmedo.pdf

Signé Dubois. Olmedo a été élevé par Dream With Me Stables, derrière laquelle on retrouve Jean-Pierre Dubois. À ce jour, le meilleur galopeur élevé par Jean-Pierre Dubois n’est autre que Stacelita (Monsun), lauréate de sept Grs1 dont le Darley Prix Jean Romanet, le Coolmore Prix Saint-Alary, le Prix de Diane, le Qatar Prix Vermeille, les Beverly D Stakes, l’Arlington International et les Flower Bowl Invitational Stakes (Grs1). Cette championne est issue de la même souche allemande qu’Olmedo.

Jean-Pierre Dubois nous a expliqué quelques minutes après la course : « Je ne me souviens plus la raison qui m’avait poussé à faire le croisement d’Olmedo. Je l’avais envoyé au haras des Capucines pour la préparation aux ventes. Malheureusement j’ai perdu la mère, mais j’ai gardé plusieurs femelles de sa proche famille. Sa troisième mère, Supergirl (Woodman), provenait de l’élevage de monsieur Wildenstein. C’était une fille de Southern Seas (Jim French) qui était aussi la troisième mère de Soignée (Dashing Blade) qui m’a donné Stacelita (Monsun). Monsieur Wildenstein aimait beaucoup cette famille qui remontait à Schonbrunn (Pantheon), une jument qu’il avait eu de grandes difficultés à acquérir. Cette gagnante du Preis der Diana est la deuxième mère de Sagace (Luthier), qui avait gagné l’Arc pour la casaque Wildenstein. »

Cette famille du Gestüt Schlenderhan remonte à Schwarzgold (née en 1937, par Alchimist). Elle est l’ancêtre de Slip Anchor (Derby d’Epsom 1985), Soul Stirring (Hanshin Juvenile Fillies et Oaks du Japon, Grs1) et Steinlen (quatre Grs1 dont le Breeders' Cup Mile)… Schwarzgold fait partie des onze femelles qui ont gagné le Derby allemand depuis 1896. Leur influence à l’élevage est impressionnante. Les dernières en date furent Borgia (1997), Lustige (1955), Asterblute (1945) et Schwarzgold. Borgia est la deuxième mère de Baltic Baroness (Prix Vermeille, Gr1). Asterblute est l’aïeule d’Urban Sea (Miswaki), et donc de Galileo (Sadler’s Wells) et Sea the Stars (Cape Cross).

Il est passé par les Capucines. Jean-Claude Rouget a acheté Olmedo pour 100.000 €, en août, à Arqana. Pour l’anecdote, ces 100.000 € sont aussi le prix d’achat, par Jean-Claude Rouget, de Le Havre (Noverre) et d'Almanzor (Wootton Bassett) aux ventes Arqana… Il était présenté par le haras des Capucines. Jean-Pierre Dubois travaille de longue date avec cette structure et Éric Puerari nous a confié à ce sujet : « C’était un poulain très actif, très course, qui se déplaçait vraiment très bien. Nous sommes donc ravis d’avoir un peu participé à cette victoire classique. Jean-Pierre Dubois est un grand éleveur, avec beaucoup de réussite. Cela fait une quinzaine d’année que nous travaillons pour lui. C’est toujours un immense plaisir. Il sait faire confiance aux gens et nous essayons d’être à la hauteur de cette confiance qu’il nous accorde. Lors de ses premiers pas, Olmedo avait écrasé l’opposition dans le Prix de Crèvecœur dont le deuxième, Alhadab (Camelot), était aussi passé par les Capucines. Ce dernier s’est depuis placé au niveau Groupe. »

Le premier classique de Declaration of War. Olmedo est un fils de l’étalon de Coolmore Declaration of War (War Front), dont les premiers produits ont 3ans. Il lui offre un premier succès classique. Super Pie (Pivotal), sa mère, est gagnante d’une course pour ses débuts à 3ans, le Prix du Haras du Logis Saint-Germain (F), qui était la toute dernière course d’inédits réservée aux 3ans en 2011. Elle courait sous les couleurs de Jean-Pierre Dubois. Super Pie n’a pas réussi à s’imposer ensuite. Olmedo est son second et dernier produit. Le premier, Super Mac (Makfi), s’est classé quatrième du Prix des Jouvenceaux et des Jouvencelles (L) et évolue désormais du côté de la Guadeloupe.

Jean-Pierre Dubois a aussi été l’éleveur et le propriétaire de la deuxième mère, Super Lina (Linamix), qui s’est classée deuxième d’un Prix Pénélope (Gr3) et du Prix Rose de Mai (L). Au haras, elle a donné Art Contemporain (Smart Strike), troisième du Prix Noailles (Gr2, à l’époque).

Supergirl (Woodman), la troisième mère, est une élève de la famille Wildenstein. Elle n’a pas couru mais a donné le bon Super Célèbre (Peintre Célèbre), gagnant du Prix Noailles (Gr2, à l’époque), mais aussi deuxième du Prix du Jockey Club et du Prix Lupin (Gr1). La quatrième mère est Southern Seas (Jim French), mère de Steinlen (Habitat), gagnant du Breeders’ Cup Mile, de l’Arlington Million et de l’Hollywood Turf Handicap (Grs1), de Seurat (Crimson Beau), gagnant du Prix Jean de Chaudenay (Gr2), et de Sophonisbe (Wollow), gagnante du Prix Charles Laffitte. Une famille que Jean-Pierre Dubois connaît bien, puisque Southern Seas est la mère de Soignée (Dashing Blade), elle-même mère de la championne Stacelita (Monsun), gagnante du Prix de Diane et du Prix Saint-Alary (Grs1). Stacelita est la mère de la championne japonaise Soul Stirring (Frankel), gagnante des Oaks japonaises (Gr1) et meilleure pouliche de 2ans dans son pays en 2016.

 

 

 

Danzig

 

 

War Front

 

 

 

 

Starry Dreamer

 

Declaration of War

 

 

 

 

 

Rahy

 

 

Tempo West

 

 

 

 

Tempo

OLMEDO ** (M3)

 

 

 

 

 

 

Polar Falcon

 

 

Pivotal

 

 

 

 

Fearless Revival

 

Super Pie

 

 

 

 

 

Linamix

 

 

Super Lina

 

 

 

 

Supergirl

LES CHRONOS

TEMPS PARTIELS

Du départ à 1.000m : 37’’92

De 1.000m à 600m : 24’’55

De 600m à400m : 12’’12

De 400m à 200m : 11’’24

De 200m à l’arrivée : 11’’89

Temps total : 1’37’’72