Thierry de Laurière, entraîneur - L’amateurisme des commissaires de Bordeaux

Courses / 04.05.2018

Thierry de Laurière, entraîneur - L’amateurisme des commissaires de Bordeaux

TRIBUNE LIBRE

« Dans le Prix du Pian, couru à Bordeaux le 22 avril, trois chevaux ont pris, en tout début de parcours, la piste extérieure, au lieu de l’intérieure, dont ma jument Double Chance (Konig Turf). À ceci près que mon jockey [Baptiste Fouchet, ndlr], qui était à l’extérieur, d’abord emmené par les deux chevaux de tête, a aussitôt repris sa jument. On voit très nettement sur le film, même entre les arbres, qu’il l’a arrêtée immédiatement. C’est la preuve irréfutable qu’il était conscient de l’erreur et qu’il connaissait très bien son parcours, alors que les deux chevaux de tête ont continué comme si de rien n’était. Enfin, une fois la course terminée et pour éviter tout incident, il a repris son parcours et fait le tour seul pour s’octroyer la quatrième place. Une enquête a été ouverte. Des deux chevaux de tête fautifs, un a été distancé. L’autre a ensuite dérobé. Leurs deux jockeys ont été sanctionnés, semble-t-il logiquement. Quant à mon jockey, qui est revenu en retard, ayant effectué le parcours après les autres et montant la course suivante, il n’a pratiquement pas pu s’expliquer, ce à quoi un commissaire lui a signifié : “On verra cela plus tard.” Il n’a pas eu le temps d’expliquer le fait qu’il n’avait pu que subir l’erreur des chevaux de tête et qu’il avait ensuite repris immédiatement sa jument, sans pouvoir la ramener à cause de la lice séparant les deux pistes. Il n’a pas non plus eu l’occasion de dire qu’il s’était aussitôt arrêté avant de reprendre le parcours une fois la course terminée, pour éviter tout incident. Il n’a reçu aucune explication ultérieure avec les commissaires, qui lui ont signifié après la dernière course une mise à pied de quinze jours sans le moindre commentaire. De tout cela, il ressort que mon jockey ne s’est pas trompé de parcours mais qu’il a été victime de l’erreur de ses collègues. Il ressort également qu’ensuite les commissaires n’ont sûrement pas regardé le film avec beaucoup d’attention, car il était évident que le comportement de mon jockey et celui des deux autres n’avaient rien à voir. Ils n’avaient pas à agir sans donner au jockey la possibilité de s’expliquer. De plus, aucun d’entre eux n’a assisté au parcours de ma jument, l’ambulance ayant par contre suivi. Me souvenant d’un quinté à Auteuil où seuls deux jockeys avaient été sanctionnés sur une bonne dizaine de fautifs, nous avons fait appel. Malheureusement, mal renseignés par le secrétariat, nous avons envoyé nos explications par courrier électronique, alors qu’il fallait le faire par courrier recommandé avec accusé de réception, ce qui a rendu notre appel irrecevable. »