TRIBUNE LIBRE - Le sophisme électoral

Courses / 26.09.2019

TRIBUNE LIBRE - Le sophisme électoral

Par Jacques Le Dantec, président de L'Appe 

« Dans l’article de Didier Krainc intitulé « Le commerce représente plus de 60 % de la filière hippique », on peut lire : « La filière hippique, on le sait, vit principalement des apports de deux catégories de contributeurs. D’un côté, il y a les joueurs et de l’autre, les propriétaires ».

Il faut donner aux mots leur juste définition. La filière hippique est composée d'une chaîne d'acteurs qui concourent d'amont en aval à la réalisation et à l'exploitation d'un produit, véritable économie induite par les entreprises relatives à l'élevage et l'utilisation du cheval de course.

Le propriétaire n'est qu'un acteur de cette chaîne, au même titre que le vétérinaire, le maréchal-ferrant, le marchand de fourrage, le sellier ou encore l'éleveur ou le fabricant de vans et bien d'autres corps de métiers. 

Les courses ne vivent que des ressources du PMU (90 %) et des produits de la gestion propre des sociétés-mères (10 %), ce qui permet un retour d'encouragements versés aux acteurs des courses (propriétaires principalement, entraîneurs, jockeys et éleveurs).

Il est donc fallacieux de considérer les propriétaires comme contributeurs aux courses alors qu'ils prennent les encouragements distribués par l'Institution. Ils ne peuvent être mis dans la même catégorie que le PMU, qui, par la marge sur les enjeux donnée à France Galop, leur permet de toucher allocations et primes.

Quant au commerce, le seul qui soit directement profitable aux courses est la vente à réclamer par le biais des excédents de réclamation qui reviennent par moitié aux sociétés organisatrices.

En revanche, si le commerce institutionnel (agences de vente) veut participer au financement des courses, un pourcentage prélevé sur le montant des transactions des organismes de vente versé à France Galop pour combler son déficit chronique serait la véritable définition du "commerce contributeur aux courses". Additionner le montant des ventes et les encouragements distribués pour former une entité économique appelée "financement de la filière " est une hérésie comptable et un sophisme électoral. »