Édouard de Rothschild : « Nous ferons des propositions et les éleveurs trancheront »

Courses / 14.10.2019

Édouard de Rothschild : « Nous ferons des propositions et les éleveurs trancheront »

Le président de France Galop a annoncé un référendum sur les modalités du rétablissement d’une prime à l’éleveur pour tous les chevaux, quel que soit leur âge. Ce sont les éleveurs qui choisiront entre plusieurs évolutions possibles des taux.

Lundi, aux alentours de midi, Édouard de Rothschild a donc pris la parole devant les cinquante-six membres du Comité de France Galop – réunis pour la dernière fois de la mandature.

Deux éléments importants sont apparus. Le premier était pressenti : il sera candidat à sa réélection le 16 décembre prochain. « Ensemble, nous avons créé une nouvelle dynamique au sein de l’Institution. Cette dynamique est le fruit de quatre années de travail, où nous avons été guidés par notre volonté d'avancer, par notre volonté de réformer. Nous avons inversé la tendance : elle était négative ; elle est devenue positive. Il va falloir persévérer, travailler plus encore, pour confirmer ces résultats. » Et de citer le retour à la croissance du PMU, l’augmentation du nombre de propriétaires (+ 3 % d’actifs en 2018 et des agréments à + 12 %), plus de monde aux courses (+ 25 % à fin septembre), un nouveau public qui découvre les courses, un P.M.H. à + 9,4 % et des recettes hors paris à + 24 % depuis 2015 (9,8 M€ en 2019).

Le second était totalement inattendu : Édouard de Rothschild va rouvrir le dossier des primes à l’éleveur. « Je vous annonce aujourd’hui que je souhaite mener un référendum par vote électronique dans les premiers jours de janvier pour interroger tous les éleveurs agréés par France Galop au 31 décembre 2019 sur la meilleure manière d’envisager un retour de la prime à l’éleveur pour les chevaux de tous âges. Nous ferons des propositions et les éleveurs trancheront. »

La suppression de la prime aux chevaux d’âge n’a jamais vraiment été acceptée. Le message a été entendu.

Le président de France Galop a ensuite présenté son bilan, auquel il a associé tous les élus, les bénévoles et les salariés de France Galop. « Il m’est difficile de parler de tout. J’ai retenu sept points qui ont été essentiels dans le redressement actuel de l’Institution. » Optimisation du calendrier avec Le Trot et le PMU, réforme du programme pour limiter les courses creuses, mise en place d’une nouvelle gouvernance au PMU, plus de services pour les membres de France Galop, création de nouveaux formats de réunions, de nouveaux modèles d’exploitation et de nouveaux événements à ParisLongchamp et à Auteuil, soutien et promotion de la qualité des courses françaises auprès de l’European Pattern Committee, et enfin nouvelle doctrine pour le jugement des gênes en course.

Puis il a évoqué les quatre ans à venir. « Mon analyse, c’est que dans la situation actuelle, il nous faudra deux choses. La première, c’est une gestion très professionnelle, sans laquelle aucun avenir n’est possible. Il faudra poursuivre avec une énorme énergie et une énorme envie ce que nous avons déjà initié en matière de gestion. Le second pilier sur lequel nous devrons nous appuyer, c’est une créativité, une agilité et une adaptabilité plus fortes que jamais. Il faut savoir innover pour répondre aux défis d’un monde qui tourne de plus en plus vite. Si l’on veut que les courses y aient toujours leur place, il faudra toujours être force de proposition et force de réalisation. »

Édouard de Rothschild a conclu en définissant ses priorités : « Maintenir notre niveau d’ambition pour les courses françaises en plat et en obstacle : patterns, ratings, marché, étalonnage, … et retrouver plus d’unité [d’où le retour à la prime pour les chevaux d’âge, ndlr] ; améliorer l’image de nos courses en activant d’autres leviers que la seule médiatisation des courses, comme les actions en faveur du bien-être équin qu’il faut développer et faire connaître ; poursuivre la transformation de France Galop : moderniser, alléger les charges et développer les revenus en dehors des paris hippiques ; redonner un nouveau souffle à nos actions envers les propriétaires d’aujourd’hui et de demain ; et enfin, renforcer notre coopération avec le Trot et le PMU. C’est vital ! Chacun doit en avoir conscience. Nous devons travailler ensemble, d’arrache-pied, à une relance durable du pari hippique. »