LE TOUR DES HARAS - Patrice Boureau : « Notre milieu a besoin de sang neuf »

Élevage / 19.10.2019

LE TOUR DES HARAS - Patrice Boureau : « Notre milieu a besoin de sang neuf »

LE TOUR DES HARAS

HARAS DE LA GISLOTERIE

14330 Sainte Marguerite d’Elle

Patrice Boureau : « Notre milieu a besoin de sang neuf »

Comme chaque année, les journalistes de JDG ont soumis un questionnaire aux gérants des haras qui présenteront des yearlings en octobre à Arqana. Deuxième épisode : Patrice Boureau, du haras de la Gisloterie.

Jour de Galop. - Comment se présente votre lot cette année ?

Patrice Boureau. - Je n’ai pas la prétention de rivaliser avec les grands vendeurs, mais d’après mes quarante ans d’expérience dans le milieu des chevaux, je suis satisfait de mes deux poulains. Les étalons à la mode sont chers et je n’ai pas de gros moyens ; je fais ça uniquement par passion, car mon "vrai" métier, c’est l’élevage des chevaux de selle. Si je veux prétendre intéresser quelqu’un, il faut que j’amène des chevaux qui ressemblent à quelque chose. J’attache beaucoup d’importance au modèle. Je présente un magnifique mâle issu de Dream Ahead (Diktat). Pour l’anecdote, il était inscrit à la vente de yearlings v.2, mais il s’est fendu un glome dans le transport et il était boiteux. Du coup, je ne l’ai pas présenté. Finalement, ce fut un mal pour un bien, car le poulain s’est encore développé. Sa mère, Missymaria (Kendor), m’a donné plusieurs vainqueurs, dont un gagnant de Quinté qui s’est tué en course alors qu’il avait course gagnée. J’aime beaucoup les filles de Kendor (Kenmare) qui était un crack. Je présente aussi une pouliche par Elusive City (Elusive Quality) qui est bien faite. C’est une pouliche de course, elle a beaucoup d’influx comme sa mère, Tourtour (Gold Away). Il ne lui est jamais rien arrivé ! Et Elusive City a bien produit en donnant des chevaux utiles et courageux.

Comment jugez-vous le marché d’octobre 2019 ?

Je trouve que c’est un bon marché. Arqana possède un bon catalogue, et je suis certain qu’au moins trois ou quatre poulains présentés en octobre vont défrayer la chronique. Les yearlings d’octobre ont été moins "bousculés" que les yearlings d’août, et ils ont toutes les chances de rester tels qu’on les verra le jour J. Au niveau du modèle, ils sont aussi plus matures et ils sont prêts à partir au débourrage, contrairement à ceux qui passent en vente au mois d’août. Le marché d’octobre donne beaucoup de gagnants. Suite à la mauvaise expérience de mon poulain en août, que j’ai vu se transformer et devenir encore plus beau, je pense que si j’avais un poulain du calibre de la v.2, j’attendrais quand même le mois d’octobre.

Si vous aviez une baguette magique, en cette année électorale, que changeriez-vous dans le galop français ?

Je trouve que les entrées des hippodromes devraient être gratuites. Les gens qui vont aux courses viennent par passion, avec l’intention de jouer un cheval qu’ils aiment. Ils vont sur un hippodrome pour dépenser de l’argent, et l’argent qui sert à payer l’entrée pourrait leur servir à jouer davantage. Ce n’est pas en obligeant les visiteurs à payer l’entrée que nous allons attirer du monde aux courses ! Et notre milieu a besoin de sang neuf, de gens passionnés. Malheureusement, ces derniers se font rares… On le constate au sein même des écuries, où le bon personnel est une espèce en voie de disparition. Il y a tellement de cavaliers qui ne sont pas faits pour ça… Aujourd’hui, la plupart d’entre eux ne s’intéressent plus à l’animal ; tout ce qui les intéresse, c’est compter leurs heures. Mais ce n’est pas un milieu où il faut regarder sa montre !

Les yearlings d’octobre

Lot Sexe Origines

487 M Dream Ahead & Missymaria

534 F Elusive City & Tourtour