Antoine Bellanger lance Arcadia Élevage

Élevage / 21.11.2019

Antoine Bellanger lance Arcadia Élevage

Après une décennie à l’écurie des Monceaux, dont il fut l’un des rouages essentiels en tant que yearling manager, Antoine Bellanger a décidé de voler de ses propres ailes en créant Arcadia Élevage.

Ce mercredi à Deauville, Antoine Bellanger nous a expliqué : « Cette installation, c’est la suite logique de mon parcours. C’est aussi un challenge supplémentaire. J’ai eu beaucoup de chance en travaillant pour de grands professionnels dont la bienveillance et la passion m’ont beaucoup inspiré. Ce projet, c’est un choix de vie. Ma compagne, Aline Giraud, très impliquée dans sa propre activité professionnelle, me soutient énormément. Tout comme mes parents. Nous habitons sur place, au milieu de 35 hectares situés à Saint-André-d'Hébertot. » Le choix du nom est lui aussi très symbolique et il fait référence « à celui d’une toile qu’Aline et moi avions vue dans un musée à Amsterdam. Il représentait une nature harmonieuse avec des pâtres. » L'Arcadia – ou Arcadie - est terre idyllique, pastorale et harmonieuse. À partir de la Renaissance, cette vision inspira des peintres, à l’image de Nicolas Poussin, et des auteurs comme Jacopo Sannazaro ou Thomas More.

Faire les choses dans l’ordre. Tous ceux qui connaissent Antoine Bellanger peuvent attester du sens de l’organisation et de la rigueur de cet homme de cheval. Et personne ne sera surpris en découvrant que rien n’a été laissé au hasard au moment de créer sa propre structure. Il nous a confié : « Ce n’est jamais facile de trouver le lieu idéal pour s’installer. Nous avons pris notre temps et avons finalement déniché une ferme bovine qui fonctionnait en bio depuis plus de trois décennies. L’agriculteur voulait prendre sa retraite, il n’y a jamais eu de chevaux sur place. Avec ces "bonnes terres à vaches" je crois pouvoir dire que nous avons trouvé un environnement sain, vraiment préservé, ce qui est important pour élever et préparer des chevaux de course. Nous travaillons depuis le mois de juin à la transformation et l’aménagement de la propriété. Je m’y suis consacré à 100 %. Nous sommes presque partis d’une feuille blanche et les travaux ont été très importants : élagage, terrassement, clôtures, bâtiments… Avant d’accueillir le premier cheval, je voulais que tout soit propre. Je ne voulais pas faire cohabiter chevaux et travaux. Et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas prospecté de clients avant aujourd’hui. À partir de maintenant, je peux me consacrer à 100 % aux animaux que l’on va me confier. »

Elever, préparer et présenter. Antoine Bellanger a donc mis sur pied une structure adaptée à la préparation aux ventes, mais aussi à l’élevage. Il précise : « Notre capacité totale est de 30 boxes, ce qui correspond bien à notre surface actuelle qui est de 35 hectares d’un seul tenant. Nous avons par ailleurs des boxes de poulinages, sept stabulations de 5m sur 7m et un barn neuf. Nous avons aussi un marcheur neuf. Le site est un peu à l’écart des zones de grandes concentrations équines dans la région, ce qui me paraît finalement assez avantageux sur le plan sanitaire. » Khan (Santiago) sera le premier cheval présenté sous la bannière Arcadia Élevage, lors des prochaines ventes de décembre. Là encore, Antoine Bellanger y voit un symbole car « ce sujet est à cheval entre plat et obstacle, une dualité qui me tient à cœur ! Je remercie vraiment ses propriétaires allemands pour leur cofinance. C’est formidable de commencer en présentant un gagnant de Gr1. » Khan a en effet remporté le Preis von Europa (Gr1), comme un certain nombre de futurs étalons avant lui (Jukebox Jury, Lavirco, Monsun, Lomitas…). Sa mère a donné cinq black types dont Kamsin (Derby allemand, Rheinland Pokal der Sparkasse KölnBonn & Grosser Preis von Baden, Grs1), lequel connaît une belle réussite en tant qu’étalon d’obstacle. Il représente le même croisement – Santiago sur Winged Love – que Cicalina (sept victoires sur les obstacles français, dont le Prix Maurice Gillois, Gr1).

Né pour être éleveur. Au sujet de la naissance de sa vocation, Antoine Bellanger explique : « Mes parents sont à la tête d’un petit élevage dans la région d’Angers, avec principalement des sauteurs [comme Balder Succès, 12 victoires dont le Maghull Novices' Chase et l’Ascot Chase, Grs1, ndlr]. Depuis toujours, mon frère et moi-même avons baigné dans cet environnement. Nous avons hérité de cette passion familiale. Et j’ai d’ailleurs orienté ma scolarité dans l’objectif de vivre de ma passion. Mon frère a lui aussi commencé dans l’univers de l’élevage avant de changer de direction pour devenir entraîneur public [Nicolas Bellanger est installé depuis 2014 sur le centre d'entraînement de Chazey-sur-Ain, ndlr]. Ma chance c’est d’avoir pu travailler dans de bonnes maisons, comme le haras de la Pierre aux Fées de monsieur Boiteau, Derrinstown Stud en Irlande, Lane’s End dans le Kentucky [à l’époque d’AP Indy et Kingmambo, ndlr]. ou encore l’écurie des Monceaux. Dans chaque cas, au contact de grands professionnels, j’ai beaucoup appris. Monsieur Boiteau et Monsieur Bozo ont en commun cette capacité à suivre leurs idées et à oser entreprendre des choses. Chacun dans leur domaine, ils ont prouvé leur capacité à améliorer des familles. C’est vraiment très inspirant. » L’expérience professionnelle la plus longue d’Antoine Bellanger est assurément sa décennie passée au cœur de l’écurie des Monceaux, dans une période d’expansion marquée par de multiplies top prices et lauréats de Gr1. Il explique : « Peu de personnes sont capables de cumuler, comme monsieur Bozo, des qualités aussi différentes et complémentaires que la gestion d’entreprise, la connaissance du cheval, le sens du commerce, la gestion des terres, la planification des croisements… C’est un exemple. Lorsque je lui ai annoncé ma volonté de voler de mes propres ailes, il a fait preuve de beaucoup de compréhension et m’a donné de précieux conseils. Il a tout fait pour m’aider et je lui en suis très reconnaissant. »

 

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