Hubert Mauillon : « Aux courses, je retrouve l’esprit du rugby ! »

Magazine / 05.11.2019

Hubert Mauillon : « Aux courses, je retrouve l’esprit du rugby ! »

Par Christopher Galmiche

Hubert Mauillon et Arnaud Chaillé-Chaillé se sont rencontrés sur les bords des claires de Marennes. Ils partagent la passion du rugby, une certaine idée de la convivialité et, désormais, des victoires de Gr1 ! Le propriétaire de Nirvana du Berlais, écrasant lauréat du Prix Cambacérès (Gr1), nous raconte…

Jour de Galop. - Comment avez-vous vécu la victoire de Nirvana du Berlais dans le Prix Cambacérès ?

Hubert Mauillon. - Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai superbement bien vécu la victoire ! C’était mon premier Gr1… J’ai encore du mal à réaliser ce que le cheval a fait ce dimanche. J’avais déjà connu les joies d’une victoire de Gr3 avec le Prix Aguado de Nirvana et celles d’une Listed avec Bébé d’Or (Poliglote) lorsqu’il a remporté le Prix Triquerville. Mais là, c’est le summum ! En plus, le Cambacérès est une course qui plaît énormément à Arnaud [Chaillé-Chaillé, ndlr]. Il l’avait déjà gagnée l’année dernière avec Beaumec de Houelle (Martaline). Nous avions vraiment préparé cette course en fait.

Racontez-vous !

Nous nous étions aperçus que le cheval, dans le Georges de Talhouët-Roy, avait mal fini la course. Nous l’avions senti tracassé, pas dans son assiette. Nous l’avons retrouvé en lui retirant le bonnet. Nous avons tenté le tout pour le tout en allant devant et méchant. Nous avions très peur de Sangennaro (Poliglote) car, la dernière fois, il avait été presque insolent pour finir. Jusqu’à la troisième ou quatrième haie, nous avions prévu d’imprimer une allure sélective et de voir quelle tactique allait employer Sangennaro. Pierre [Dubourg, ndlr] avait très bien regardé le terrain et il avait décidé de rester sur une partie à cinq ou six mètres de la lice, qui était propre. Il a vraiment respecté à 100 % tout ce qu’on lui avait demandé. Nous savions que Nirvana a une grande action et, dans le terrain très lourd, si ça se passait bien, il pouvait user tous ses adversaires. C’est ce qu’il s’est passé. Dans le dernier tournant, Pierre s’est aperçu que ça ne revenait pas trop. Il avait laissé respirer son cheval, il a remis un coup de cravache et il est parti. Je pense que Nirvana a fait une grande performance. Nous ne savons pas ce que nous allons faire maintenant. Nous allons y réfléchir. Dimanche soir, le cheval avait bien pris sa course.

Comment s’est faite la rencontre avec Arnaud Chaillé-Chaillé ?

Cela s’est fait grâce à Pascal Magné, qui est producteur d’huîtres et auquel j’achète des huîtres dans le cadre de mon travail. Je travaillais avec lui depuis trente ans et c’est un ami d’Arnaud. À chaque fois que je venais à Marennes, j’en profitais pour aller voir les chevaux d’Arnaud et, un jour, ça m’a piqué ! Pour la petite histoire, j’ai commencé avec un cheval qui, quinze jours après, a connu un souci. Arnaud m’en a proposé un autre. Je me suis dit alors que j’avais affaire à quelqu’un d’honnête. Après, l’histoire est partie avec un cheval qui a bien gagné sa vie.

Comment avez-vous connu Jean-Marc Lucas, avec qui vous êtes associé sur Nirvana ?

C’est Arnaud qui m’a présenté Jean-Marc Lucas. Nous sommes tous amateurs de rugby, de chasse, nous avons plein de passions communes. Arnaud m’a aussi permis de rencontrer Patrick Boiteau… Je suis également associé avec James-Douglas Gordon sur des chevaux comme Forternoir ou King Elvis et avec d’autres. J’aime bien les associations car ça permet de partager des bons moments. On ne met pas tous ses œufs dans le même panier et on fait de belles rencontres. C’est l’échange, le partage. La vraie amitié ! Arnaud est le lien de toutes ces rencontres. Bertrand Le Métayer compte aussi beaucoup. J’estime que c’est un très grand professionnel, tout comme son épouse.

En quoi vous aide-t-il ?

Aujourd’hui, avec toutes les associations, je dois être à plus de vingt chevaux, donc il faut les suivre. Je travaille encore et j’avais besoin de quelqu’un qui puisse aller les voir régulièrement, qui discute sur le programme, les soins. J’ai aussi de très, très bonnes relations avec Richard Corveller, que j’adore. J’ai été adopté par le monde du cheval. Je trouve que c’est un milieu très sympathique et convivial. J’y retrouve l’esprit du rugby où, avant et après la course, tout le monde est ami.

Je me suis passionné et je m’instruis beaucoup, j’ai étudié toutes les lignées. Je regarde aussi les courses et les performances de tous mes adversaires avant la course de l’un de mes chevaux…

Comment avez-vous acquis Nirvana du Berlais ?

Chez Jean-Marc Lucas, j’ai d’abord eu Chikito du Berlais, puis Santana du Berlais. Ensuite, j’ai eu, la même année, Harold, Nirvana, Lynx et Famous du Berlais. La réussite est tombée sur Nirvana. C’est un crack, un cheval exceptionnel.

Quel serait votre rêve maintenant ?

Je ne me mets pas de pression. Il faut que cela reste un plaisir ! Il y a trop de choses suffisamment stressantes dans la vie… Il faut faire confiance à des gens sérieux qui font du bon boulot. Arnaud a une très bonne équipe, qui travaille dans une bonne ambiance. Dans cette équipe, on retrouve François Pamart [ancien jockey d’obstacle, ndlr], qui est pour moi un garçon incroyable. C’est lui qui s’est occupé de perfectionner Nirvana du Berlais. Et puis il y a aussi Pierre [Dubourg, ndlr], qui va mûrir et très vite, Olivier d’Andigné, qui a gagné avec Bébé d’Or, Jean-Christopher Gagnon et Thomas Coutant. Samedi à Bordeaux, nous avons River Flight (Camelot), le fils de Karly Flight (Mansonnien), qui va débuter. J’ai aussi le frère de Bébé d’Or, Bébé Lune (Saint des Saints), un yearling, que j’ai acheté.

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