
Institution / Ventes / 01.11.2019
TRIBUNE LIBRE - Que vive un vent nouveau
Par Francis Teboul, propriétaire, éleveur, gérant de Gemini Stud, dont Gémix est le fer de lance.
« Préférant éviter le verdict des électeurs sur sa gestion de France Galop durant ces quatre dernières années, Édouard de Rothschild s’est autoproclamé, en tant que membre associé, candidat à sa propre succession, bien sûr avec le soutien de tous ceux qui ne briguent rien d’autre que leur propre reconduction au sein du prochain conseil d’administration, représentants ancestraux de la Fédération des éleveurs en tête. Ceux-là même qui ont tout validé, des investissements désastreux au Brésil ou dans les EpiqE Series, jusqu’à la suppression de la prime aux éleveurs pour les chevaux d’âge et de la journée des bénévoles.
Monsieur le président, vous associez le comité à votre soudaine vision d’une dynamique positive, fruit de quatre années de travail. Il y a quatre ans, vous aviez déclaré : « Pour organiser notre travail d’élus (!), je souhaite donner plus de pouvoir au comité car il est l’expression de la filière hippique. Il doit être plus proactif dans les grandes orientations. Je veux créer des groupes de réflexion thématiques. » Combien de groupes créés, quels dossiers ont été présentés préalablement à ses membres pour étude, quelles conclusions officielles ont-ils donné suite à leurs travaux ? Nous serions curieux de le savoir.
Une fois tous les quatre ans, ses membres élisent le président. Alors, il est vrai que les valoriser juste avant est électoralement intéressant. Mais, durant ces quatre années, plutôt que de faire des promesses sur un élargissement de leur rôle, il eût été préférable de le faire réellement évoluer. Mais de cela, il n’a jamais été question, président et conseil d’administration préférant décider seuls. Le changement de gouvernance que nous portons dans notre programme intègre cet élargissement via une modification des statuts de France Galop, une évolution de bon sens, indispensable pour la vie démocratique d’une association.
Des promesses non tenues. Vous disiez en 2015 : « Je suis candidat pour défendre les fondamentaux du galop, parce qu’ils ont été impactés ces dernières années, au plan des allocations, des primes à l’éleveur, du partenariat avec l’État, du taux de TVA, des courses PMH et du maillage territorial. »
Là, vous n’aurez pas un mot à changer en 2019 : « Je ne peux pas ignorer que France Galop perdra plus de 40 M€ cette année. ». En effet, on ne peut pas ignorer que France Galop aura perdu 95 M€ de plus au terme de votre mandature.
Vous dites aujourd’hui : « C’est cela l’engagement que j’ai pris devant vous en 2015, faire évoluer le système. J’ai tenu ma promesse. »
Vérifions. Quelles étaient vos propositions de candidat en 2015 : « Pour le PMU, la simplification du pari hippique, le numérique et des enjeux additionnels par l’accélération de son internationalisation. » Pour l’instant, l’embellie, réelle, est à mettre au seul crédit de Cyril Linette, qui a su écouter les turfistes et appliquer leurs préconisations (réduction de l’offre principalement), ces turfistes que vous et une partie de votre staff dédaignent depuis des années. Quelle entreprise peut ainsi ignorer les besoins et les attentes de ses clients sans payer l’addition un jour ?
Quant à l’internationalisation, qu’elle s’appelle Grands Parieurs Internationaux, investissements au Brésil ou en Afrique, rien n’est transparent, rien n’est positif et, pire, tout est sujet à polémique.
Pour le reste, comme le tracking system et le couplage entre un pari sportif et un pari hippique, le rapprochement avec des opérateurs pour qu’ils soient présents sur les "boxes", sur YouTube et Daily Motion, les réseaux sociaux, vous aviez dit : « Nous devons nous les accaparer, mener une stratégie numérique globale. J’en ferai une priorité, tous les grands hippodromes doivent être connectés. Il faut proposer aux opérateurs en ligne de participer à l’animation de nos hippodromes. » Et vous aviez ajouté : « Je veillerai à une consultation systématique des conseils du plat et de l’obstacle avant toute décision. » Tout cela, nous l’attendons toujours.
Enfin, vous vouliez établir une relation différente avec le Trot, considérant que « nos relations actuelles ne sont pas assez harmonieuses, fluides et transparentes ». L’animosité palpable entre vous et le président du Trot ont rendu, hélas, toute amélioration impossible.
De vieux sénateurs de l’institution, candidats têtes de liste, ne se croyant pas capables d’appliquer leur programme, préfèrent ne pas se porter candidats à la présidence de notre association. Vous serez dès lors leur candidat, ce qui leur assurera un dernier tour de piste dans les différents conseils. Comment sauront-ils y faire autre chose que ce qu’ils ont fait pendant dix, quinze ans, voire plus ?
Or un vent nouveau doit souffler sur le galop français. Il passe par un premier tour où une majorité forte doit se déclarer pour le seul candidat qui représentera les élus au deuxième tour, et peut-être permettre, pour la première fois, à un membre élu de diriger notre association.
Voilà pourquoi je voterai pour Serge Tardy, le président du Syndicat national des propriétaires. »
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