01.10.2020

À la découverte d’Al Uqda : le nouveau centre d’entraînement 5***** du Qatar

Le Qatar Racing and Equestrian Club, sous l’égide du ministère des Sports et de la Culture, a obtenu l’autorisation d’utiliser Al Uqda pour en faire un centre d’entraînement… voire un nouvel hippodrome si les tests sont concluants. En charge des affaires internationales du Qrec, Patricia de Mieulle-Musial nous a dévoilé les grandes lignes de ce superbe projet.

The French Purebred Arabian. – Quelle est l’origine de ce projet ?

Patricia de Mieulle-Musial. – L’utilisation de ce complexe fait suite à une demande des propriétaires et des entraîneurs locaux. Au Qatar, nous n’avons actuellement pas assez d’écuries pour satisfaire toute la demande en chevaux de course. Le seul endroit où ils peuvent stationner, hormis les centres privés d’Al Shahania, d’Umm Qarn et d’Al Jeryan Stud, c’est sur le site d’Al Rayyan Park [l’hippodrome de Doha, ndlr]. Or, il se trouve vraiment dans la ville de Doha et n’a donc aucune possibilité d’extension. De plus, on peut penser que la piste d’entraînement d’Al Rayyan est déjà surutilisée.

Comment est né Al Uqda ?

Au départ, c’était plus un centre équestre pour des chevaux d’endurance, avec la possibilité d’avoir une école d’équitation. Au fur et à mesure, les choses évoluant sur le plan hippique, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait de l’attente et beaucoup de demandes pour avoir des chevaux de course. Et c’est pour cela que le Qrec a récupéré cet établissement afin d’en faire un centre d’entraînement. Il est prêt depuis plusieurs années ; les courses du Qatar récupèrent donc un site clé en main.

Où est-il situé ?

Al Uqda est à 45 kilomètres de Doha, sur la route du Nord. C’est un peu au milieu du désert, mais avec de l’espace pour éventuellement s’étendre. Par ailleurs, Al Uqda se trouve à proximité d’un superbe stade construit pour la Coupe du Monde 2022, et aussi à côté de la ville d’Al Khor.

De quels équipements bénéficie-t-il ?

Côté pistes, il y a une all weather et une en gazon. Côté accueil des chevaux, on y trouve trois unités comprenant chacune neuf barns de 15 chevaux, soit 135 chevaux par unité – ces trois unités permettant d’accueillir environ 400 chevaux. Il y a une autre unité, construite au départ pour être une école d’équitation et pour les compétitions de jumping. Pour l’instant, elle restera telle quelle. Nous ne savons pas si elle accueillera un jour des chevaux de course. Chaque unité dispose d’une piscine, d’un marcheur, de paddocks… Il y a également des logements pour les grooms et une clinique vétérinaire.

Quel est le profil de ceux qui ont fait une demande pour avoir des boxes ?

Pour l’instant, les demandes sont faites par des entraîneurs qui ont déjà une licence au Qatar. Certains disposaient jusqu’alors d’un ou deux boxes seulement. D’autres n’avaient pas d’écurie du tout. Ils vont donc pouvoir augmenter leur effectif.

Aimeriez-vous attirer des entraîneurs étrangers ?

Oui, bien sûr ! Cela pourrait être une belle opportunité, même si nous attendons la clôture des demandes avant d’envisager cette éventualité. Car l’idée est de privilégier les locaux, de leur donner des opportunités. Et puis tout cela a un coût. En fonction des demandes déposées, nous l’ouvrirons peut-être aux entraîneurs étrangers, même si pour ces derniers, la réglementation qatarie peut se révéler compliquée. Nous verrons s’il est possible d’accueillir tout le monde et si cela fonctionne. En attendant, pour l’entraînement, c’est du cinq étoiles !

On parle même, à l’instar d’Al Rayyan Park, d’en faire un hippodrome ?

Nous envisageons de faire des tests fin novembre et début décembre. Actuellement, il n’y a pas les structures nécessaires :  je pense aux tribunes, au poteau d’arrivée, au dispositif de photo-finish, etc. C’est à l’étude. Il y aura deux réunions-tests sur le sable et deux sur le gazon. Si ces essais sont concluants, nous mettrons alors en place un programme à Al Uqda pour la saison 2021-2022, afin de laisser respirer Al Rayyan Park. En effet, ce dernier est trop utilisé avec le cumul des courses et du centre d’entraînement. La piste se détériore très vite.

Une vente aux enchères devrait également s’y tenir ?

Oui, elle aura lieu début septembre 2021. Nous nous limiterons à 130 chevaux. Ce seront des pur-sang anglais, des pur-sang arabes et peut-être aussi des chevaux d’élevage.

Al Uqda est une étape importante dans le développement du Qrec…

Cela montre surtout une volonté de progresser, d’investir. C’est vraiment une bonne chose que les courses aient pu bénéficier de l’apport de ce centre.