Aymar de Saint-Pierre : « Passion, convivialité et communication ! »

Courses / 20.09.2020

Aymar de Saint-Pierre : « Passion, convivialité et communication ! »

Mercredi, Here I Am ** a fait forte impression lors de sa victoire dans le Prix Finot (L). Le poulain appartient à une bande de quatre copains, dont fait partie Aymar de Saint-Pierre. Ce jeune agent général d’assurance a décroché par la même occasion sa première victoire black type.

Par Alice Baudrelle

Jour de Galop. – Comment vous êtes-vous retrouvé associé sur Here I Am **, qui défend la casaque de votre père ?

Aymar de Saint-Pierre. – C’est une belle histoire d’amitié, comme avec tous nos chevaux ! Gabriel Leenders était en route vers mon mariage, dont il était l’un des témoins. Il s’est arrêté à Deauville pour faire un tour aux ventes de yearlings et il a repéré Here I Am, qu’il a acheté 17.000 € [présenté par le haras de Montaigu, ndlr] Gaby m’a proposé une part du cheval et nous nous sommes associés à quatre, avec Sébastien Desmontils et Alexandre Pucheu. Gaby a tout de suite dit qu’Here I Am était un bon cheval. Il montrait d’emblée des moyens évidents. Dès lors, le Finot a été son objectif.

Avant cela, vous aviez déjà été mis à l’honneur à bon niveau avec Blason d’Or, qui a été seulement battu par Easysland dans le Grand Cross de Pau (L). Là encore, c’est une belle histoire…

Oui, sur le même principe qu’Here I Am, c’est-à-dire entre copains ! Gaby m’a fait prendre conscience qu’il valait mieux avoir plusieurs petits bouts d’un cheval qu’une seule grosse part. Nous avons acheté Blason d’Or à Segré il y a quatre ans, pour un peu plus de 10.000 €, dans un réclamer. En voyant qu’il tirait beaucoup, Gaby a tout de suite compris que le cheval devait avoir mal aux dents. Il l’a montré au dentiste : après cela, Blason d’Or ne tirait presque plus. Ses qualités intrinsèques ont fait le reste. C’est un cheval qui a un cœur énorme ; avant le Grand Cross, il nous avait offert deux préparatoires. Il est actuellement au préentraînement et sera revu cet hiver à Pau, pour préparer de nouveau le Grand Cross.

Vous semblez avoir une relation très fusionnelle avec Gabriel Leenders. Qu’est-ce qui vous a incité à lui confier des chevaux ?

Auparavant, nos chevaux étaient à l’entraînement à Dragey chez le père de Mathieu Brasme, qui a depuis cessé son activité. Mathieu m’a invité à une soirée qu’il organisait à Chantilly, et c’est là que j’ai rencontré Gaby. Nous avons sympathisé, et je lui ai dit qu’il avait carte blanche pour acheter un cheval. Son choix s’est porté sur Ravissante du Rheu (Antarctique), qui venait de gagner un réclamer à Enghien : c’était il y a un peu plus de six ans. J’ai été l’un des tout premiers propriétaires de Gaby. Ravissante du Rheu nous a fait plaisir en faisant l’arrivée de plusieurs handicaps, et a même pris la cinquième place du Prix Sytaj (Gr3). Malheureusement, elle est tombée lors de sa sortie suivante et nous n’avons pas pu la sauver... Mais cela ne nous a pas empêchés d’investir à nouveau. Pour nous, les maîtres mots sont passion, convivialité et communication. Gaby, c’est un jeune pro qui a tout compris. Il donne très régulièrement des nouvelles des chevaux aux propriétaires, par exemple via des groupes Whatsapp, où il poste des vidéos. C’est ce qui fait que la réussite est là… Pour nous propriétaires, la communication est un facteur très important. J’ai confiance à 100 % en Gaby. C’est lui qui choisit les chevaux, et je le suis les yeux fermés ! C’est mon mentor. Le fait d’être associés à plusieurs sur les chevaux permet de passer de bons moments aux courses, et le partage est une notion chère à mes yeux. Gaby est quelqu’un de très fédérateur.

Comment est née votre passion pour les courses ? Combien de chevaux avez-vous actuellement ?

Ma famille possède des chevaux depuis trente ans. Nous étions propriétaires du champ de courses de Lamballe, qui a fermé en 1997. Mon grand-père était le président de l’hippodrome et mon père était commissaire. J’ai donc grandi entre Lamballe, Loudéac, Ploërmel, Corlay, Dinan… Nous avons d’ailleurs gagné notre première course à Ploërmel. À la base, nous sommes des propriétaires bretons ! En ce moment, nous avons trois chevaux à l’entraînement : deux chez Gaby et un chez Édouard Monfort, qui est lui aussi un ami, plus deux chevaux au préentraînement. Travailler entre copains, c’est primordial pour moi !