Courses / 15.09.2020

Il faut chercher ailleurs le gagnant de l’Arc !

Pour Bruno Barbereau, c’est clair : on n’a pas vu le prochain gagnant de l’Arc dimanche à ParisLongchamp. Et pourtant, les gagnants des trois Arc trials sont de vrais chevaux de Gr1.

Lice à zéro, une piste officiellement bonne mais tirant sur le bon léger : les conditions étaient idéales dimanche à ParisLongchamp pour faire tomber les records. Imaginez : la piste était tellement propice à la vitesse que, sur 2.400m, c’était comme si on avançait les boîtes de 64 mètres !

Mogul, à toute berzingue. La course la plus riche en enseignements a eu pour cadre le Juddmonte Grand Prix de Paris, qui s’est disputé à un rythme très rapide. Mogul (Galileo), lauréat en 2’24’’76, a réalisé le quatrième meilleur temps du parcours depuis près de quarante ans, derrière les chronos de Scorpion dans cette même course en 2005, et ceux de Danedream et Peintre Célèbre dans l’Arc. Ce fut la course école pour illustrer l’expression "pace makes the race". Mogul a longtemps attendu, et la corde s’est ouverte dans la ligne droite, ce qui est souvent le cas avec les épreuves aussi sélectives. Il a couvert les derniers 600m en 34’’70 et les derniers 400m en 23’’01. Il a eu la course sur mesure pour ses aptitudes : un terrain rapide et un train d’enfer. Il lui faudrait le même scenario pour lui voir une chance dans l’Arc, et il n’est même pas sûr qu’il soit aligné dans la grande course du 4 octobre. Son entourage envisage un retour sur 2.000m. Autre point d’interrogation : n’a-t-il pas eu une course trop dure à trois semaines de l’échéance ? Quoi qu’il en soit, on a vu un superbe gagnant du Grand Prix de Paris, qui a remplacé avantageusement le Niel. Une formule à conserver pour les années à venir !

Tarnawa, un drôle de changement de vitesse. Tarnawa (Shamardal) a gagné le Qatar Prix Vermeille (Gr1) en 2’26’’42. Zarkava, à qui l’on a forcément envie de la comparer, avait réalisé 2’26’’00. La course s’est déroulée à un rythme moins soutenu, selon un scenario plus conforme à ce que l’on a l’habitude de voir dans ce genre d’épreuve. Tarnawa a placé une accélération foudroyante pour s’imposer, couvrant les derniers 600m en 33’’25. Elle aurait mis sept longueurs dans la vue à Mogul sur cette section ! Les 21’’78 réalisés sur les derniers 400m sont très bons également. Assurément, si elle courait l’Arc, elle aurait sa chance, mais son entourage semble préférer l’Opéra…

Circulez, il n’y rien à voir. Soyons francs : le Qatar Prix Foy (Gr2) ne nous a rien appris, tant ce fut une parodie de course. Anthony van Dyck (Galileo) a été plus lent que Mogul de 8’’51, soit 43 longueurs ! Pas de sélection naturelle pendant le parcours, et seulement 400m de vraie course.

On a (peut-être) retrouvé le vrai Earthlight !

En s’imposant en 77’’42 dans le Qatar Prix du Pin (Gr3), Earthlight (Shamardal) a retrouvé tous ses moyens, ceux qui lui avaient permis d’être double gagnant de Gr1 à 2ans. Il signe le deuxième meilleur temps du parcours en quarante ans, derrière les 77’’05 de Make Believe quand il a gagné le Qatar Prix de la Forêt (Gr1). Pour le battre sur les 1.400m le jour de l’Arc, je ne vois guère que Pinatubo. Même One Master, pourtant double gagnante de l’épreuve, sera trop juste.