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Courses / 27.09.2020
Tribune libre : la formation professionnelle en question
Par Pascal Adda
Le succès grandissant des courses de poneys en France donne l'occasion de s'interroger sur les actions de notre organe de formation des futurs cavaliers d'entraînement et, pour certains d'entre eux, futurs jockeys.
L'Afasec recrute plus de 600 élèves par an avec pour mission principale de les former pour les besoins de l'entraînement des chevaux de course. En France, contrairement à l'Allemagne par exemple, l'Éducation nationale ne s'adapte pas aux besoins des entreprises qui cherchent des apprentis qualifiés et non pas des "bac +". Notre système d'éducation remplit les bancs des facs dont certaines enseignent des matières certes très intéressantes mais peu adaptées au marché du travail.
L'Afasec ne déroge pas à ce dogme. Quelles sont les actions de recrutement ? Les salons "scolaires" ? Les pays étrangers ?
Il existe une cible formidable de jeunes déjà conquis par le cheval qui pratiquent leur sport favori au sein des écoles d'équitation. Certains se produisent en compétition. Pourquoi ne pas être activement présent dans cette sphère ?
Pour ne citer que la semaine des championnats de Lamotte-Beuvron sans parler des journées "tout poney" organisées dans les régions hors journées de courses de chevaux. La dernière en date se tenait à Maisons-Laffitte avec 87 partants, dont un grand nombre venant des centres équestres.
Quand on regarde le palmarès des jockeys en France, ces derniers ont presque tous appris à monter à cheval avant de rentrer en apprentissage. Un grand nombre d'entre eux ont également gagné des courses de poneys ! Celles-ci existent depuis plus de 30 ans (presque exclusivement dans l'Ouest). Les Peslier, Soumillon, pour ne citer que les plus anciens en activité, ont gagné plus de 100 courses à poney !
L'Afasec propose aux entraîneurs des "élèves-stagiaires" qui pour certains n'ont aucune pratique de l'équitation ! Sauf erreur de ma part, ils montent une fois par semaine quand ils sont à l'école en alternance avec un lot quotidien en période "cheval". Même un jeune doué doit "frotter ses fonds de culotte" pendant au moins six mois, à raison d'une à deux fois par semaine, pour commencer à tenir à cheval. Alors comment voulez-vous ne pas risquer de les écœurer. Choisissent-ils l'Afasec pour réussir leur scolarité ou pour apprendre un métier ?
Deuxième axe de travail : bon nombre de cavaliers venant de l’équitation classique sont de plus en plus attirés par les courses où les conditions de travail sont nettement supérieures (horaires et salaire) que dans le secteur du cheval de sport. Néanmoins, il leur faut en moyenne trois mois de formation "course" pour s'adapter. J'en ai moi-même fait l'expérience en tant que formateur. Mais ce n'est pas notre job. J'ai demandé plusieurs fois à l'Afasec de mettre en place des formations adultes "courtes" de trois mois.
À titre d'exemple, j'ai récemment publié deux offres d'emploi sur Equiressources : 16 C.V., dont 14 venant du secteur "chevaux de sport" sans expérience de l'entraînement. J'en ai placé quelques-uns dans des centres de préentraînement après les avoir jugés sur pièce un matin à Maisons-Laffitte. Encore une fois, ce n'est pas le travail d'un entraîneur !
Alors les courses de poneys sont-elles le seul avenir ? Bien sûr que non. Mais une sacrée pépinière qui nous tend la main, oui. Et pas seulement pour former des cavaliers d'entraînement et/ou de courses mais des futurs amateurs/propriétaires qui auront "attrapé" le virus un jour sur le gazon des hippodromes.
J'ai lu que l'Angleterre allait consacrer 1 million de livres sur 5 ans, soit plus de 210.000 € par an, pour développer les courses de poneys et "dynamiser" le recrutement.
Les sociétés-mères abondent le budget de l’Afasec à hauteur de 17 millions par an… Et 210.000 euros c'est environ 1,3 % de ce budget annuel.
L'association Poneys au galop que préside avec dévouement, opiniâtreté et efficacité Cécile Madamet, n'a obtenu aucune aide financière de l'Institution, excepté du Fonds Éperon qui abonde à hauteur de 50 % les investissements une fois acceptés. Il a quand même fallu trouver les autres 50 % !
Il a même été proposé à l'Afasec une dizaine de poneys de course sans demander quelque contrepartie financière que ce soit, afin d’organiser des courses pour leurs élèves entre 14 et 16 ans, à charge pour eux d’entretenir les poneys. Cela n’a pas abouti pour des raisons que nous n’évoquerons pas ici tellement elles sont sidérantes !
Revenons à la charge et ne tardons pas !
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