
Le Mot de la Fin / 31.10.2020
Le mot de la fin : Probabilités
Le mot de la fin : Probabilités
Dans son remarquable ouvrage Le Cygne Noir/La puissance de l’imprévisible, le philosophe et ancien trader Nassim Nicholas Taleb explique que les experts se trompent presque toujours. Parmi ses théories pour le moins disruptives : plus vous en savez sur un sujet, moins votre analyse du futur sera pertinente. Selon lui, plus on en sait, plus on se trompe, car la connaissance théorique – et les certitudes qu’elle crée chez l’expert – est un obstacle à la connaissance pratique. Dans son exercice de réhabilitation du bon sens, il prend notamment l’exemple d’une expérience menée par le psychologue Paul Slovic, qui « demanda à des bookmakers de sélectionner parmi quatre-vingt-huit variables employées dans d’anciennes courses de chevaux celles qu’ils trouvaient utiles pour calculer les probabilités. Ces variables comprenaient toutes sortes d’informations statistiques concernant des performances passées. On communiqua aux bookmakers les dix variables les plus utiles et on leur demanda de prédire le résultat des courses. Puis on leur en communiqua dix autres, et on leur demanda la même chose. L’augmentation des informations mises à leur disposition n’améliora pas l’exactitude de leurs prévisions ; en revanche, leur confiance dans les choix qu’ils avaient faits s’accrut sensiblement. L’apport d’informations se révélait donc nocif. J’ai passé une bonne partie de mon existence à combattre la croyance du quidam moyen selon laquelle “plus, c’est mieux” – c’est parfois vrai, mais pas toujours ! »
Plus loin dans son livre, l’auteur liste les rares personnes qu’il considère comme étant des experts fiables. Et parmi eux, il cite les hommes qui travaillent avec des animaux. Donc tous les professionnels des courses ! Plutôt positif pour notre filière.
Ce livre, particulièrement pertinent et précieux par les temps que nous vivons, peut être acheté ici : https://urlz.fr/e7Yu
La lecture de ce pavé de 600 pages est parfois difficile, mais comme le disait Paul Valéry : « Tous les livres qui m’ont servi étaient des livres difficiles ; les uns bien que difficiles, les autres parce qu’ils l’étaient. »
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