Élevage / 11.10.2020

LE TOUR DES HARAS - OCTOBRE 2020 : à la recherche de la future Cœursamba

Comme chaque année, les journalistes de JDG visitent les haras qui présenteront des yearlings à la vente d’octobre Arqana - Osarus. Julie Mestrallet nous a ouvert les portes du haras de l'Aumônerie.

Par Adrien Cugnasse

Le haras de l’Aumônerie, près de Pont-l'Évêque, a d’abord connu la réussite dans les chevaux de sport avec la mère de Julie Mestrallet. Après en avoir repris les rênes, cette dernière l’a réorienté au galop et sous sa férule, l’Aumônerie a réalisé une très belle année 2019, avec pas moins de quatre black types, dans trois pays différents ! Il s’agit de Lady Sidney (troisième du Prix Zarkava, L), O'Juke (Premio Regione Toscana, L), Ventura Lightning (deuxième des Rockingham Stakes, L) et Secret Time (deuxième du Prix d’Aumale, Gr3). Cette dernière a été vendue 130.000 € en octobre 2018 à Amanda Skiffington. Quand O'Juke (Jukebox Jury) a été vendu en Italie – et lorsqu’il y a été castré –, il y avait de quoi faire la grimace. Pourtant, le poulain a gagné un classique italien (le St Leger local, Gr3) ! Il ne faut donc jamais perdre espoir, même quand un cheval est exporté…

Déjà deux black types cette année. Pour la saison 2020, tous les espoirs du haras reposent sur les épaules de Directa (Anodin), deuxième du Prix Madame Jean Couturié (L), et Cœursamba (The Wow Signal), bonne troisième des Prix Six Perfection et d'Aumale (Grs3), puis cinquième dans le terrain lourd du Marcel Boussac (Gr1). Julie Mestrallet détaille : « Pour un petit élevage comme le nôtre, c’est formidable. À titre personnel, je n’ai que deux juments, la mère de Cœursamba et celle d’O’Juke ! Les autres chevaux du haras sont ceux de nos clients, lesquels nous font confiance depuis notre installation. D’année en année, nous essayons d’améliorer la qualité de notre production. Mais les chevaux vont aux courses, avec des résultats… Et c’est très encourageant. » Elle poursuit : « La structure est de petite taille, nous ne sommes que deux à y travailler tout au long de l’année. C’est une ambiance familiale ! »

Agathe Cousin Mestrallet, plus jeune éleveur de France ! Au sujet de Cœursamba, Julie Mestrallet nous a expliqué : « Cœursamba est née au haras et, comme tous les produits de mon élevage personnel, elle est passée en vente au mois de décembre. Je procède de cette manière pour laisser la place aux chevaux de mes clients dans leur année de yearling. C’est ainsi que Cœursamba s’est vendue 24.000 € alors qu’elle était foal. Cette année, elle a bien couru à plusieurs reprises, y compris dans le "Boussac". Dans cette dernière course, les conditions étaient particulières et l’opposition relevée. »  Cœursamba est engagée dans le Prix des Réservoirs (Gr3). Mohamed Fahad Al Attiyah l’a achetée pour 400.000 € à la vente de l’Arc. Si la pouliche n'est pas le premier cheval de Groupe élevé par Julie Mestrallet (en association avec Francine Mestrallet), il s'agit par contre d'une première pour sa fille, la toute jeune Agathe Cousin Mestrallet ! Elle a été pinhookée par le haras d'Haspel qui l'a présentée à la v.2. La mère de la pouliche, Maréchale (Anabaa), a aussi donné Lady Sidney (Mr Sidney), double gagnante de Quinté et troisième du Prix Zarkava (L). Elle a un yearling par Olympic Glory (Choisir) qui portera le numéro 108 de la vente d’octobre. Julie Mestrallet poursuit : « Maréchale est à terme en février de Starspangledbanner (Choisir). » Concernant le croisement de Cœursamba, elle précise : « Maréchale n’est pas une jument évidente, bien que fertile. Habitant près du haras de Bouquetot, j’y avais vu The Wow Signal. Même s’il n’était pas parfait, le cheval m’avait beaucoup plu. Il était proposé à un tarif intéressant, présentait de la vitesse et était stationné à proximité. Dès la naissance, Cœursamba était au-dessus du lot. »

Le neveu de Pao Alto. Avec 16 yearlings en octobre, Julie Mestrallet présente la plus grosse consignation de l’histoire du haras de l’Aumônerie. Dans son lot, plusieurs papiers se distinguent. C’est notamment le cas du fils de Wootton Bassett (Iffraaj) qui est le premier produit de Look at That (Monsun). La deuxième mère, Peaceful Love (Dashing Blade), a remporté le Fährhofer-Stutenpreis (Gr3) sur 1.600m. Elle a donné deux black types, dont Pao Alto (Intello), lauréat du Prix La Force (Gr3). Julie Mestrallet explique : « Après avoir acheté la mère, Look at That, nous avons acheté le fils au mois de février. C’est un fils de Wootton Bassett, dont on connaît la réussite. C’est un bon yearling, très signé par son père. La jument nous a donné un foal d’Al Kazeem (Dubawi). »

Autre pedigree intéressant, le 142 est une fille de Mastercraftsman (Danehill Dancer) sur la sœur de Mint Julep (Mastercraftsman), gagnante du Prix du Grand Camp (L). Julie Mestrallet détaille : « C’est vraiment une superbe Mastercraftsman ! » Le lot 204 a été élevé par Joëlle Mestralet en association avec Lucien Urano. C’est une Camelot (Montjeu) sur une mère par Linamix (Mendez) : « Il s’agit d’une vraie marcheuse, saine, et elle fait partie des yearlings qui sortent du lot. » National Defense (Invincible Spirit) était un 2ans tout à fait remarquable et Julie Mestrallet présente une de ses filles avec la sœur d’Hyper Hyper (Fastnet Rock), deuxième du Critérium de Vitesse (L) : « C’est une pouliche qui marche bien et qui devrait aller de bonne heure aux courses. »

Elle présente aussi un fils de Make Believe (Makfi), étalon classique dès sa première génération, dont la mère, Kortoba (Distorted Humor), s’était classée deuxième du Prix Yacowlef (L). Le précoce Goken (Kendargent) réalise des débuts tonitruants au haras et le haras de l’Aumônerie compte deux de ses produits dans son lot pour la vente d’octobre. C’est aussi le cas du propre frère de La Fève (George Vancouver), troisième du Prix d'Aumale (Gr3) et lauréat de Listed aux États-Unis, dont la mère a également produit Victorinna (Gentlewave), gagnante du Prix de la Pépinière (L).

LES YEARLINGS DE LA VENTE D’OCTOBRE ARQANA - OSARUS