Courses / 05.10.2020

QATAR PRIX DE L’ARC DE TRIOMPHE J+1 : Caprioli, Camici, Dettori et… Demuro

QATAR PRIX DE L’ARC DE TRIOMPHE J+1

Caprioli, Camici, Dettori et… Demuro

Par Franco Raimondi

Un triomphe dans l’Arc reste à jamais gravé dans l’histoire des courses. Cristian Demuro est devenu le quatrième jockey italien à gagner l’Arc, après Lanfranco Dettori (six succès), Enrico Camici (trois) et Paolo Caprioli (deux).

Cela fait un total de douze victoires sur quatre-vingt-dix-neuf éditions disputées. Le problème pour l’Italie, dont l’école des courses de Pise a fermé ses portes, c’est que le dernier Arc de Triomphe remporté par un jockey italien en selle sur un cheval entraîné dans la Péninsule remonte à celui de Molvedo (Ribot), associé à Enrico Camici en 1961…

Lundi, c’est un Cristian Demuro avec une ligne supplémentaire ajoutée à son C.V., celle de jockey gagnant de l’Arc, qui a repris le chemin des pistes, à Fontainebleau. Si d’autres jockeys sont parvenus à remporter tous les classiques français et l’Arc de Triomphe, il est le seul à avoir atteint cet objectif en si peu de temps et en arrivant de l’étranger. L’homme derrière cette réussite n’est autre que son agent, Bruno Barbereau. Cristian sait se montrer reconnaissant : « C’est grâce à lui que ma carrière a décollé. Depuis que j’ai commencé travailler avec Bruno, les bons chevaux sont arrivés, et ce sont eux qui font de vous un bon jockey, comme le veut la formule. J’ai été sous contrat avec Gérard Augustin-Normand et c’est comme cela que je me suis retrouvé en contact avec mon actuel patron, Jean-Claude Rouget. La Cressonnière (Le Havre) a renforcé nos liens. Bruno m’a beaucoup appris dans l’analyse des courses, et pas seulement. »

Plus facile qu’il n’y paraît. Au lendemain de l’Arc, le temps est au débriefing. La victoire de Sottsass (Siyouni) a été plus facile qu’elle n’y paraît. Cristian nous confie : « Il y a encolure sur le poteau. Mais le cheval s’est un peu repris une fois devant, et moi aussi dès l’instant où j’ai compris que la course était gagnée ! J’ai donné trois coups de cravache, cela a largement suffi. Le cheval n’était pas fatigué au passage du poteau, il avait des ressources pour repousser une autre attaque. Et si je m’étais montré plus dur, il aurait gagné de deux longueurs. C’est un tout petit détail. Le plus important est d’avoir gagné cette course de rêve. Tous les jockeys rêvent d’un Arc de Triomphe. Pour moi, qui suis italien, c’est encore plus fort ! »

Une saison excellente pour l’équipe. Cette nouvelle ligne à son C.V. signifie beaucoup et peut lui ouvrir de nouveaux horizons. Cristian Demuro nous explique : « J’avais pensé exercer quelques mois au Japon, mais, pour l’instant, tout est bloqué à cause du Covid. La Japan Racing Association ne donne pas de licence aux jockeys étrangers. Si cela évolue positivement d’ici ces prochaines semaines, je serai doublement heureux car cela voudra dire que l’épidémie est un peu derrière nous et que j’aurai également des opportunités pour l’hiver. Sinon on se mettra au travail pour la saison prochaine. Mon bilan cette année en tant que premier jockey de monsieur Rouget est excellent. Avec un peu de chance, nous aurions pu gagner le Prix de Diane (Gr1) avec Raabihah (Sea the Stars). Tous les chevaux ont atteint leur objectif : Tawkeel (Teofilo) a remporté le Prix Saint-Alary (Gr1), et Sottsass avant l’Arc avait gagné le Prix Ganay (Gr1). Le patron est largement en tête au classement des entraîneurs et moi je suis proche des cent victoires, ce qui est beaucoup dans une saison qui a été interrompue, et je suis deuxième dans le classement par gains. C’est la victoire de toute une équipe et j’en suis très fier. »