Thomas Coutant, le jeune qui monte

Courses / 26.10.2020

Thomas Coutant, le jeune qui monte

Par Christopher Galmiche

Thomas Coutant a frappé fort il y a huit jours à Auteuil. Après avoir frôlé la victoire dans le Haras d’Étreham Prix Magne (Gr3) avec Astadame (Poliglote), le jeune jockey de 23 ans s’est offert un premier Groupe avec Fantastic Sivola (Noroît), lauréat du Prix Montgomery (Gr3). Vingt-quatre heures plus tard, il a brillé dans le Prix Georges de Talhouët-Roy (Gr2) qu’il a remporté avec le grand Thélème (Sidestep). Ces deux victoires de Groupe ont été acquises avec des pensionnaires de son patron, Arnaud Chaillé-Chaillé.

Un grand week-end. En vingt-quatre heures, Thomas Coutant a donc gagné son premier Groupe, puis son premier Gr2. Le jeune pilote nous a dit : « En ce qui concerne Thélème, j’en avais parlé avec François Pamart qui le monte tous les matins, et nous pensions avoir de la marge. Mais il est encore tendre. En début de parcours, il n’y avait pas beaucoup de rythme et il a fait pas mal d’efforts. Dans la ligne d’en face, il a demandé un bol d’air au moment où tout le monde avançait. J’ai préféré attendre. C’est un poulain qui a un vrai coup de rein. Et je me doutais qu’il allait pouvoir le placer si je le laissais tranquille. C’est ce qu’il s’est passé. Même l’avant-dernière haie et la dernière, il les a sautées fort, ce qui veut dire qu’on a encore de la marge. En ce qui concerne Fantastic Sivola, je suis très agréablement surpris. Il avait quand même fini deuxième de Figuero, futur deuxième du Grand Steeple [dans le Prix Philippe Ménager, ndlr]. Mais il sortait des courses provinciales. Il était bien mentalement, mais de là à gagner le Montgomery de cette manière… »

Objectif 2020 : faire un maximum de gagnants. Thomas Coutant reste les pieds sur terre pour définir ses objectifs pour la fin de saison : « Pour cette fin de saison, je vais essayer de rester sur la même lancée tout en tentant de faire un maximum de gagnants. Bien sûr, j’ai envie de gagner d’autres Groupes et des Grs1, ce serait encore plus beau, que ce soit pour l’écurie ou pour moi. Mais je veux surtout rester sur cette lancée, garder cette forme et remporter un maximum de courses, qu’elles soient prestigieuses ou non. Toutes les courses, il faut les courir et les gagner, qu’elles soient petites ou grandes. »

L’obstacle dans le sang. Comme beaucoup de passionnés n’étant pas issu du milieu, Thomas Coutant a eu une révélation pour les courses lors d’un après-midi sur un hippodrome. La passion des courses l’a saisi. Après avoir acquis les bases chez Didier Guillemin, il s’est orienté vers une écurie d’obstacle, sa vraie passion. « Je ne suis pas du tout issu du monde des courses. Personne ne monte à cheval dans ma famille. J’ai commencé à monter sur des poneys et j’ai fait des concours. Mais j’allais toujours trop vite en CSO ! Du coup, on m’a incité à aller voir des courses et je me suis rendu sur l’hippodrome de Gémozac pour en voir. Cela m’a vraiment intéressé. J’ai donc regardé le cursus pour devenir jockey en passant par l’Afasec. J’ai débuté mon apprentissage chez Didier Guillemin. Cela s’est très bien passé pendant trois ans. C’est un très bon formateur. Mais j’ai toujours voulu être jockey d’obstacle, par rapport à mon passé en CSO. À la fin de mon apprentissage, je suis arrivé chez monsieur Chaillé-Chaillé et ça fait maintenant six ans que j’y suis. Chez monsieur Guillemin, je sautais un peu les chevaux et j’ai monté en course école, mais le plat n’était pas mon truc. C’est vraiment l’obstacle qui m’intéressait. Les sensations ne sont pas les mêmes. C’est vraiment l’adrénaline de l’obstacle que je cherche. C’est ça que j’aime ! »