Bienvenue à Galileoland !

Courses / 19.03.2021

Bienvenue à Galileoland !

Bienvenue à Galileoland !

Le nom de Russian Blue (Danehill), qui a officié quatre saisons en France, ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais c’est lui qui a offert à Aidan O’Brien son dernier succès dans la course pour les 2ans qui, depuis toujours, donne le coup d’envoi de la saison sur le gazon en Irlande. C’était en 2004 et Russian Blue était précoce et pas seulement : il a aligné trois places dans les Grs1 pour les 2ans. Aidan O’Brien n’aime pas trop bousculer ses juniors et, au cours des dernières années, il n’a eu que très peu de partants dans la première course de la saison. Dimanche, au Curragh, il pourrait courir Cadamosto (No Nay Never), l’un des six 2ans déjà nommés. La liste des espoirs de Ballydoyle n’est pas encore définitive (cliquez ici pour la découvrir) : parmi les cent trente et un poulains et pouliches enregistrés par nos amis de aidanobrienfansite.com, certains peuvent partir (ou sont déjà partis) chez Donnacha ou Joseph.

Deux Grs1 dans une année 2020 pas si décevante. Au nombre des victoires, la meilleure saison en Irlande pour les juniors de Ballydoyle s’est déroulée en 2018, avec 66 victoires et on ne peut pas comparer avec les 46 succès en 2020 pour la raison que l’on connaît bien. Mais chez Coolmore, ce qui compte, ce sont les Groupes ! Sur les cinq dernières années, l’année la plus brillante selon ce critère fut 2017, avec 22 succès de Groupe. U S Navy Flag (War Front) avait réussi le doublé de Gr1 Middle Park - Dewhurst, Saxon Warrior (Deep Impact) avait remporté le Racing Post Trophy, Clemmie (Galileo) les Cheveley Park, Sioux Nation (Scat Daddy) les Phoenix Stakes, Happily (Galileo) les Moyglare Stud Stakes et Mendelssohn (Scat Daddy) avait bouclé la saison dans la Breeders’ Cup Juvenile Turf !

2020 n’était pas bien parti pour Aidan O’Brien qui était arrivé au grand week-end des Irish Champion Stakes avec (seulement) trois gagnants de Groupe. Ses fils Joseph et Donnacha ont gagné respectivement les National Stakes avec Thunder Moon (Zoffany) et les Moyglare Stud Stakes avec Shale (Galileo). Papa a remis les pendules à l’heure avec le jumelé St Mark’s Basilica (Siyouni) – Wembley (Galileo) dans les Dewhurst, le succès de Van Gogh (American Pharoah) dans le Critérium International (Gr1) et il a sorti le favori d’hiver du Derby, High Definition (Galileo), qui a impressionné dans les Beresford Stakes (Gr2). Six victoires de Groupe c’est son plus mauvais score depuis longtemps mais les favoris des classiques pour les poulains sont (toujours !) logés à Ballydoyle…

Quarante millions en poulinières pour le patron. D’après un premier pointage, Aidan O’Brien entraîne presque la moitié des produits de Galileo (137) de la génération 2019. Ils sont 63, un peu plus qu’en 2020, avec une petite majorité de poulains, mais la présence de Galileo à l’écurie va encore plus loin. Son nom figure dans le pedigree de 93 juniors sur 131 (71,5 %). Gerhard Kruger, grand homme du trot mais aussi amoureux de l’élevage des bovins, disait : « Le propriétaire du taureau est le vrai patron. » C’est vrai, mais même un phénomène comme Galileo a besoin d’une petite aide de la part des poulinières. Coolmore a beaucoup investi pour lui offrir des top juments. Sans compter celles issues de l’élevage de la galaxie ou achetées à l’amiable comme la bombe Mecca’s Angel (Dark Angel) et les mères des lauréates du Prix de l’Arc de Triomphe Found (Galileo) et Danedream (Lomitas). On est proche de quarante millions d’euros d’investissements avec un top à huit millions de dollars (6,71 M€) pour la championne Tepin (Bernstein), achetée chez Fasig-Tipton en 2017. Après une pouliche de 3ans par Curlin (Smart Strike) elle a rencontré Galileo et le résultat est une pouliche, née assez tard, le 22 mai. Stellar Wind (Curlin) a coûté six millions (5,03 M€), un pour chacun de ses Grs1, la même année chez Keeneland, et son premier Galileo est un poulain.

Les frères et sœurs des stars. Dans la liste, on trouve 14 juniors par Galileo, 7 poulains et 7 pouliches, issus de gagnantes de Gr1. Ils sont 20 à être frères ou sœurs de lauréats de Gr1, dont une pouliche propre sœur de Gleneagles, Marvellous et Happily, et un poulain propre frère d’Hydrangea, Hermosa et The United States. Pour les mamans, respectivement You’resothrilling (Storm Cat) et Beauty Is Truth (Pivotal), il y a le défi de donner un quatrième gagnant de Gr1…

Presque tous les 2ans par Galileo logés à Ballydoyle sont des produits maison. Seuls trois ont été achetés en ventes. Il s’agit de la propre sœur de Japan et Mogul, achetée 3,4 millions de Guinées (4,14 M€) à Tattersalls, d’une pouliche, premier produit de la multiple lauréate de Gr2 Prize Exhibit (Showcasing) qui a coûté 2,8 millions (3,41 M€) sur le même ring, et du propre frère de Magic Wand et demi-frère de Chicquita (Montjeu), un élève de Monceaux & Skymarc, qui a fait monter les enchères à deux millions à la vente de Sélection Arqana. Les trois produits de Galileo représentent presque les deux tiers des 14,36 millions investis l’année dernière par Coolmore aux ventes en Europe.

Cinq Dubawi et quatre Deep Impact. Avec la puissance de feu, très marquée par Galileo, de la jumenterie Coolmore & C., le vrai problème est de trouver les étalons qui marchent bien avec les filles du patron. Quinze juniors sont issus de filles de Galileo, dont sept sont gagnantes de Gr1 et cinq lauréates black types.

Deep Impact (Sunday Silence) a eu droit à quatre filles de Galileo, dont la championne Winter qui a donné une pouliche née très tôt, le 14 janvier. Dubawi (Dubai Millennium) est responsable de cinq juniors, dont trois sont des lauréates de Gr1 par Galileo (Alice Springs, Seventh Heaven et Was). Les deux autres sont une pouliche par la classique Chicquita (Montjeu) et le seul poulain, par Kissed (Galileo), une demi-sœur black type du Derby winner Pour Moi (Montjeu).

L’américain War Front (Danzig), beaucoup utilisé avec les poulinières par Galileo, figure cette année dans la liste avec un mâle par la gagnante du Prix Marcel Boussac (Gr1) Ballydoyle et une pouliche par Butterflies, une demi-sœur du crack Giant’s Causeway (Storm Cat), ainsi que via deux autres 2ans, dont un poulain premier produit de la championne Lady Eli (Divine Park), qui a gagné cinq Grs1, avant d’être achetée par Hill’N’Dale pour 4,2 millions de dollars (3,52 €). Ce poulain, son premier produit, n’a pas atteint le prix de réserve de 385.000 $ (323.000 €) et il est parti pour l’Irlande. Lady Eli a visité Galileo en 2020 et doit rester une autre saison en Europe.

Caravaggio et Churchill, les jeunes lions. Les étalons Coolmore sont responsables de 88 % des juniors de Ballydoyle. Cette année, le héros de la Triple Couronne American Pharoah (Pioneerof the Nile) est représenté par 2 poulains et 2 pouliches, tous issus de gagnantes de Gr1 ou mères de gagnantes de Gr1. L’année dernière, il en avait 10, dont le gagnant du Critérium International Van Gogh. La mère de ce dernier, la lauréate des Oaks Imagine (Sadler’s Wells) a une 2ans propre sœur de Van Gogh. Deux jeunes étalons Coolmore ont leur premier 2ans. Caravaggio (Scat Daddy), parti cette année pour Ashford Stud, a une génération de 153 juniors et parmi eux 13 sont entraînés à Ballydoyle. L’année dernière, aux ventes de yearlings, il avait affiché un prix moyen de 112.768 € pour 64 vendus. Parmi les produits de Caravaggio chez Ballydoyle, 3 sont issus de filles de Galileo. Ce croisement est impossible pour Churchill, fils du patron, qui a 12 juniors. Ses chiffres ne sont pas loin de ceux de Caravaggio qui, comme lui, était proposé à 35.000 € en 2018. Les premiers Churchill sont au nombre de 146 et le prix moyen de ses 70 yearlings vendus s’est fixé à 95.265 €.

Sept No Nay Never dénichés sur le marché. Caravaggio et Churchill sont parmi les favoris pour la couronne de Champion First Crop Sire, un titre décroché en 2018 par No Nay Never (Scat Daddy). Ses juniors 2021 ont été conçus en 2018, l’année la plus difficile pour un jeune étalon, quand ses premiers 2ans n’ont pas encore couru. Ballydoyle a sept produits de No Nay Never de Ballydoyle, tous des mâles, et tous ont été dénichés aux ventes. Le top price est un demi-frère de la lauréate de Gr3 Mince (Medicean) qui a été acheté 650.000 Gns (794.000 €) à Tattersalls. Les investissements sur les No Nay Never dépassent les 2 M€. C’est la moindre des choses pour un étalon qui a vu son tarif monter en flèche.

Nos cinq coups de cœur

Trop facile de choisir nos coups de cœur dans le rayon Galileo… On a misé sur les autres étalons et des poulinières que nous aimons… Pas forcément les meilleurs !

N. (F2)

American Pharoah & Shawara, par Barathea

Propriétaire : Coolmore

Éleveur : Barronstown Stud

Barronstown Stud n’a pas peur d’investir sur des poulinières un peu âgées quand elles ont déjà produit des chevaux de classe. C’est pour 550.000 € chez Goffs, en 2013, qu’a ainsi été achetée Shawara (Barathea), la mère de la lauréate du Prix Vermeille (Gr1) et des Yorkshire Oaks (Gr1) Shareta (Sinndar). La poulinière avait 15ans et après son achat, elle a produit le placé black type Londres (Sea the Stars) et la pouliche de 4ans Oh So True (American Pharoah) qui a gagné une course. Cette pouliche est née quand sa mère avait 21ans, elle n’a pas le pedigree d’une précoce et les trois autres American Pharoah ont des origines plus à la mode mais c’est un coup de cœur… Ça ne s’explique pas !

N. (M2)

Camelot & Holy Moon, par Hernando

Propriétaire : Coolmore

Éleveur : Razza del Velino

Coolmore a payé 280.000 € à la Goffs November Foal Sale pour ce poulain. La production de la mère, Holy Moon (Hernando), suffit largement à remplir la page de catalogue. Cette lauréate black type, dénichée pour un petit prix par Alessandro Botti, a donné quatre gagnants classiques. Cherry Collect (Oratorio), Charity Line (Manduro) et Final Score (Dylan Thomas) ont remporté les Oaks d’Italia (Gr2) et les deux dernières se sont imposées aussi dans le Premio Lydia Tesio (Gr1 à l’époque). Là, on parle de classiques italiens… Mais Holy Moon a prouvé sa valeur avec la regrettée Sea of Class (Sea the Stars) qui a gagné les Irish Oaks (Gr1) et les Yorkshire Oaks (Gr1) avant de s’incliner face à Enable (Nathaniel) dans l’Arc de Triomphe (Gr1). La poulinière a donné une autre gagnante de Groupe, Wordless (Rock of Gibraltar). Son score est parfait : 11 gagnants sur 11 produits de 2ans et plus, associée à 11 étalons différents. Oui, ses pouliches sont meilleures que les poulains mais enfin, elle peut bien sortir un gagnant de Groupe !

N. (F2)

Caravaggio & Immortal Verse, par Pivotal

Propriétaire : Coolmore

Éleveurs : Merriebelle Stables & Orpendale, Chelston , Wynatt

Immortal Verse (Pivotal) avait battu Goldikova (Anabaa) dans le Prix Jacques le Marois (Gr1) et s’était imposée dans les Coronation Stakes (Gr1). Elle a été achetée pour 4,7 millions de Guinées (5,74 M€) chez Tattersalls en décembre 2013, pleine de Dansili (Danehill), et elle est partie ensuite pour les États-Unis. Ses trois premiers produits, le Dansili et deux par War Front (Danzig), ont déçu. L’ancienne pensionnaire de Robert Collet n’a peut-être pas trouvé le bon feeling avec les étalons de la lignée de Danzig ou, pas impossible, elle fera mieux avec ses femelles. Cette pouliche peut galoper très vite et se montrer aussi précoce. Ses éleveurs ont encore parié sur la lignée de Scat Daddy après la flèche Caravaggio et le résultat est une yearling par Justify, lauréat de la Triple Couronne.

N. (M2)

Churchill & Muwakaba, par Elusive Quality

Propriétaire : Coolmore

Éleveur : Capital Bloodstock

Ce poulain est un demi-frère de Cayenne Pepper (Australia) qui, l’année dernière, est passée très près de son classique en se classant deuxième dans les Irish Oaks (Gr1). Elle a suivi Magical (Galileo) dans les Pretty Polly (Gr1) et Tarnawa (Shamardal) dans un Gr3. Bref, une pouliche de valeur Gr1 qui est tombée sur des rivales beaucoup trop fortes. Ses éleveurs ont fait le choix de répéter le croisement avec un étalon par Galileo, le jeune Churchill, qui offre un inbreeding 4 × 3 sur Allegretta (Lombard), la mère de la légendaire Urban Sea (Miswaki). La mère, Muwakaba (Elusive Quality), avait gagné une course pour le cheikh Hamdan Al Maktoum, tout comme la deuxième mère Saleela (Nureyev).

N. (F2)

Dubawi & Seventh Heaven, par Galileo

Propriétaire et éleveur : Coolmore

Le choix parmi les cinq Dubawi de Coolmore est tombé sur cette pouliche, premier produit de Seventh Heaven (Galileo), qui n’était pas bonne comme sa capitaine Minding (Galileo), mais avait tout de même gagné les Irish Oaks (Gr1) et les Yorkshire Oaks (Gr1) en devançant la future lauréate du Prix de l’Arc de Triomphe Found (Galileo). Seventh Heaven n’a pas eu un chemin protégé sur les pistes et elle était vraiment bonne. La deuxième mère, La Traviata (Johannesburg) apporte de la vitesse : elle a donné le lauréat des Middle Park Stakes Crusade.