
Courses / 25.03.2021
En régions : Jean-Baptiste Bossuet : « Meslay est un tremplin pour Auteuil »
Reconnu pour ses pistes, tant au trot qu’au galop, l’hippodrome de la Bretonnière organise dimanche sa troisième réunion de l’année. À la tête de la société, Jean-Baptiste Bossuet symbolise bien cette pluridisciplinarité puisque ce double vainqueur du Prix d’Amérique (Grs1) est également investi au galop.
Jour de Galop. – Comment la société de Meslay-du-Maine a-t-elle traversé la saison 2020 ?
Jean-Baptiste Bossuet. – Globalement très bien. Nous n’étions pas trop mal avant la crise, donc l’annulation des réunions et le huis-clos forcé n’ont pas eu une grande incidence financière sur notre société. Et puis il ne faut pas se plaindre, puisque nous avons quand même la chance de pouvoir organiser des courses. Les réunions se passent normalement, sans public malheureusement.
Surtout connue pour ses courses au trot, la société de Meslay-du-Maine l’est aussi pour sa belle piste d’obstacle. Quel regard portez-vous sur celle-ci ?
De grands entraîneurs d’obstacle m’ont souvent dit que le parcours de Meslay-du-Maine était un excellent tremplin pour Auteuil. Je suis assez fier qu’ils envoient de bons chevaux de leurs effectifs. Vendredi, François Nicolle avait envoyé L’Aubonnière (Doctor Dino), une jument qu’il estime et qui s’est imposée. Il y a de gros obstacles à sauter à Meslay et le tracé est assez roulant. Que ce soit la piste de trot ou celle de galop, elles sont toutes les deux sélectives. Personnellement, j’adore les réunions quand les deux spécialités sont associées. C’est également plus agréable pour notre public.
Vous aviez été l’un des premiers "trotteurs" à avoir des chevaux au galop. À quand remonte cet attrait ?
Cela fait plus de trente ans maintenant que j’ai des galopeurs. J’ai plusieurs amis dans cette discipline, dont Jean-Luc Chouteau, qui était l’un des meilleurs jockeys de l’Ouest. J’aime bien le plat, mais je préfère l’obstacle. Ma première jument s’appelait Petite Harde (Pithiviers), elle était entraînée par Jimmy Fouqueret. Ensuite, je suis allé chez Julien Brossais. Quand il a arrêté, j’ai mis mes chevaux chez Étienne Leenders. J’ai toujours gardé ce lien avec le galop. J’ai une quinzaine de poulinières trotteuses et deux galopeuses, La Grande Touche (Cadoudal) et Comédie Musicale (Kapgarde). Il n’est pas impossible que j’en récupère d’autres. Benoît Gabeur nous conseille pour les croisements au galop.
La Grande Touche a déjà produit de bons éléments comme Accentus et Début de Printemps. Comment est-elle arrivée dans votre cheptel ?
J’avais acheté sa mère, Encore Là (Vacarme), dans un réclamer à Rochefort-sur-Loire. Elle avait regagné un petit mois après son achat, toujours sur les bords de Loire. En fait, je l’avais achetée pour qu’elle puisse accompagner Ténor de Baune (Le Loir) le matin. À l’entraînement, Jean-Luc Chouteau était sur son dos tandis que j’étais au sulky de Ténor. Je les travaillais ensemble sur l’hippodrome de Laval ou ailleurs, corde à droite ou corde à gauche.
Vous avez gagné le Grand Cross de Craon par deux fois avec Iclan de Molières en tant que propriétaire. Qu’aviez-vous ressenti ?
C’était pas mal effectivement, mais ce n’est pas moi qui avais remporté la course. C’est l’entraîneur qui fait le travail, pas le propriétaire, lequel a l’honneur de recevoir les félicitations. Pour remporter un Prix d’Amérique ou un Grand Cross de Craon, il faut les amener au top le jour J. La préparation est primordiale.
Pour en revenir à l’hippodrome de Meslay-du-Maine, combien de personnes sont sur place pour s’occuper de la piste et des infrastructures ?
Trois personnes sont présentes pour s’occuper des 70 hectares d’un site qui comprend le centre d’entraînement et l’hippodrome. En plus de cela, elles doivent gérer les 25 réunions d’épreuves de qualification qui attirent beaucoup d’entraîneurs. Cela demande une vraie organisation et beaucoup de travail au personnel de l’hippodrome. Il y a 100 boxes pour le centre d’entraînement, ce qui correspond à 150 trotteurs environ avec les roulements de chevaux installés non loin. Il doit y avoir 14 entraîneurs actuellement sur place. La piste est également ouverte aux professionnels extérieurs les mardis et jeudis.
Depuis quand êtes-vous le président de la Société ?
Cela 23 ans maintenant. Je peux compter sur quarante bénévoles dont la moyenne d’âge est de 70 ans. Avec l’arrivée de quelques jeunes, un petit renouvellement s’opère, mais, en raison de leur travail, il leur est difficile de venir en semaine, pour les séances de qualifications par exemple.
Quels sont les projets sur l’hippodrome ?
Par le passé, des investissements ont été menés pour les tribunes, le restaurant, les boxes, les stalles, donc à l’heure actuelle aucun chantier n’est prévu. Nous disposons de 120 stalles et 70 boxes pour accueillir les chevaux. Grâce à notre secrétaire, Laurie Delaunay, nous avons développé notre activité sur les réseaux sociaux, les jours de courses notamment. En fait, nous n’avons plus qu’une chose à faire : organiser des courses ! Nous avons accueilli une réunion d’obstacle de poneys sur l’hippodrome, l’année dernière, et nous renouvellerons l’opération en 2021, quand le public sera de retour. Il est important de penser aux jeunes générations. L’équipe de Cécile Madamet réalise un travail remarquable. Nous nous étions rendus chez Emmanuel Clayeux, à Vaumas, l’été dernier : c’était vraiment top et très bien organisé. Mon fils François-Pierre, et surtout ma fille Béatrice, sont passés par ces courses de poneys. De mémoire, elle a dû en gagner une vingtaine. C’est une excellente école.
Quel est votre regard sur le débat concernant le bien-être animal ?
C’est important, bien entendu. Toutefois, les courses sont tout de même beaucoup plus agréables à regarder à présent. Les jockeys ne tapent plus. Ils appuient plutôt et les chevaux finissent aussi vite. Pour moi, la cravache ne sert à rien et n’est pas esthétique. Les courses sont tellement télévisées et observées qu’il faut éviter tout ce qui peut faire du tort au milieu. Concernant la reconversion des retraités, tous mes chevaux gentils et braves qui arrivent en fin de carrière sont confiés à un club hippique. Sinon, ils vont à la chasse, où il y a beaucoup de demandes. J’en garde aussi à la maison. Dire que les chevaux sont maltraités après leur carrière de courses est faux.
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