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21.03.2021
Jean de Mieulle prend son envol
Issu du sérail, Jean de Mieulle s’est installé au sein d’une structure flambant neuve. À la tête d’un effectif d’une bonne vingtaine de chevaux, ce jeune entraîneur aspire à la réussite avec ses pur-sang, qu’ils soient anglais ou arabes.
Neveu d’Alban de Mieulle et fils de Roger, directeur de la Fédération Anjou-Maine, Jean de Mieulle a été bercé au son des galopeurs. Passionné, le jeune homme a usé ses culottes courtes sur les nombreux hippodromes de l’Ouest de la France. Il a ainsi rapidement pris la décision d’en faire son métier. Après avoir monté en concours hippique dans un premier temps, Jean de Mieulle a décidé de passer la vitesse supérieure en prenant rapidement une licence de gentleman. Vu dans une centaine de courses, il s’est imposé par dix fois autour du globe, tout en continuant ses études de gestion : « À vrai dire, je ne me suis jamais vu faire autre chose. Monter en gentleman a été une excellente opportunité. J’avais une grande envie de monter en course et, en tant qu’amateur, j’ai été obligé de me bouger pour aller voir différents entraîneurs, afin d’obtenir un maximum de montes. »
Les voyages forment la jeunesse. Son diplôme de gestion obtenu et ayant pris goût au voyage, l’étudiant angevin boucle de nouveau ses valises pour apprendre son métier chez Christophe Clément aux États-Unis, puis en Australie où il rejoint l’écurie de James Cumming à Sydney. Après cette expérience australienne, le jeune homme prend alors la direction de San Diego, non pas pour le surf mais pour le turf puisqu’il rentre au service de Chris Hartmann sur le centre d’entraînement de Del Mar : « Avant d’aller travailler aux côtés de mon oncle, Alban, le deal était que je parle couramment anglais et que j’aie des expériences étrangères à mon actif. »
Direction le Qatar ! Après toutes ces enrichissantes expériences, Jean de Mieulle rejoint donc le Qatar où il apprend durant deux ans aux côtés de l’assistant d’Alban de Mieulle, Éric Ventrou, avant de passer premier assistant. « Nous passions sept mois au Qatar et cinq autres mois en France, à Coye-la-Forêt (60). Honnêtement, je ne pensais pas m’installer ailleurs qu’à Chantilly. J’y avais mes marques et je connaissais bien les pistes. Mais lors de ma dernière année, nous n’avions pas eu les boxes à Chantilly. Nous avons donc dû entraîner sur le haras d’Alban, au Grand Courgeon, au Lion-d’Angers (49). Je suis rentré vivre sur la propriété de mes parents, située non loin. Je me suis promené dans le bois familial et j’ai vu qu’il y avait un super dévers, de l’espace dans une forêt et des allées qui étaient déjà bien tracées. » Le projet d’installation était alors en train d’émerger pour progressivement prendre forme.
Une période peu propice à une installation. Jean de Mieulle devient alors entraîneur au printemps 2020, en pleine période de Covid : « L’investissement est lourd et il fallait bien se lancer. J’ai fait pas mal d’allers-retours pour superviser le projet, mais mon père, sur place, a beaucoup suivi le chantier. » Au milieu d’une forêt, la vingtaine de pensionnaires peut effectivement galoper sur une ligne droite de 1.100m avec un dénivelé de 2 % à 4 %, avant de terminer le travail sur un anneau de 1.000m, non pas sur du sable mais sur une piste en copeaux de bois, aussitôt adoptée par le maître des lieux : « Le gros avantage, c’est qu’il n’y a pas de résonnance et aucune onde de choc sur ce genre de pistes, Les chevaux connaissent donc très peu de problèmes dans les articulations. C’est très sain et hyper agréable. En revanche, il faut vraiment un dénivelé pour que le travail soit efficace sur cette surface. Nous sommes actuellement en train de construire une petite piste en gazon de 900m, juste pour que les poulains puissent apprendre les appuis, l’équilibre sur cette surface. Cette piste ne sera pas destinée à aller vite. J'effectue également des démarches pour construire un nouveau barn de vingt chevaux. »
La douceur angevine au service des chevaux. Au beau milieu des allées forestières, Jean de Mieulle s’est donc créé son "petit Chantilly", à Morannes-sur-Sarthe, où la douceur angevine n’est pas une vaine expression : « C’est vraiment top, ce calme qui règne sur le site. C’est tout l’avantage d’un centre privé. Quand les chevaux arrivent tendus, ils se calment au bout d’une semaine ou deux. En plus du cadre apaisant, j’ai une équipe formée à cela. J’ai appris dans le calme chez Alban et j’essaie de perpétuer cela. » La méthode semble fonctionner puisque le jeune homme a sellé son premier gagnant, San Pablo (Joshua Tree), pour son premier partant, non loin de là, sur l’hippodrome du Lion-d’Angers, le 21 mai 2020 : « Cette première m’a ouvert plein de portes avec des personnes qui m’ont rapidement fait confiance. Mon premier partant pur-sang arabe s’était également imposé d’entrée. » Il s’agit de Lamet Shamel (AF Albahar), gagnant le 13 octobre à Mons. « Mon effectif est composé approximativement de 20 % de chevaux arabes et de 80 % de pur-sang anglais. J’adore les pur-sang anglais mais j’ai un coup de cœur pour les arabes. Alban m’a transmis le virus. J’ai en plus la chance de toucher de suite les bonnes origines, grâce à lui. Je les trouve hyper attachants et plus intelligents. Mon équipe tombe progressivement amoureuse des chevaux arabes, même s’ils sont assez méconnus dans l’Ouest. »
Une multitude d’hippodromes à proximité. C’est effectivement dans son Ouest natal que Jean de Mieulle a choisi de s’installer. Il faut bien avouer que l’emplacement est stratégique, avec une multitude d’hippodromes différents dans un petit périmètre et l’accès rapide aux hippodromes parisiens : « L’écurie est située à 12 kilomètres de l’autoroute. Nous sommes à deux heures et demie de Longchamp. Quant aux pur-sang arabes, ils peuvent arriver sur Bordeaux en quatre heures. Les axes sont vraiment faciles d’accès puisqu’il n’y a que de l’autoroute. En plus de cela, beaucoup d’hippodromes de l’Ouest, comme Durtal qui est tout proche de la maison, ouvrent leurs portes le matin au printemps. Il est toujours bon de déplacer les chevaux et de casser leurs routines. C’est une étape majeure dans la préparation. Sur notre piste, nous travaillons beaucoup en fractionnés. Je suis à cheval tous les matins sur deux ou trois lots. J’adore monter un cheval quand il arrive d’un autre endroit. J’ai encore cette vision du cavalier du matin, même si je peux compter sur une équipe très compétente. Mon cousin éloigné, Olivier d’Andigné, a été mon premier employé. Il a quitté l’écurie d’Arnaud Chaillé-Chaillé pour se consacrer à sa carrière en plat. Nous sommes quatre à cheval le matin, avec un garçon de cour qui n’avait jamais travaillé avec les chevaux mais qui est hyper volontaire et très professionnel. Je lui fais confiance à 300 %. »
Sa’ad en poulain d’avenir. Pour sa deuxième saison en tant qu’entraîneur, Jean de Mieulle a donc l’objectif de créer un deuxième barn de vingt chevaux. Parmi son effectif, il pourra naturellement compter sur son espoir Sa’ad (Tamayuz), lauréat d’un maiden à 2ans à Saint-Cloud : « Il a pris énormément de force cet hiver. Il est magnifique. Pour ses débuts, l’été dernier, sur 1.600m à Deauville, il n’avait qu’un gazon dans les jambes et affrontait un bon lot. Il avait tout de même pris une encourageante sixième place sur une distance un peu courte. Ensuite, sur 2.000m en terrain un peu lourd, il a été impressionnant par son changement de vitesse. J’ai la chance d’avoir des propriétaires qui m’ont dit de foncer vers les engagements classiques. Il est donc engagé dans le Grand Prix de Paris et dans le Jockey Club (Grs1). À vrai dire, je ne connais pas ses limites car je n’ai personne pour le suivre le matin à l’écurie. Sa’ad m’avait été confié par Grégory Vayre. Ce dernier m’avait contacté via les réseaux sociaux. J’y suis très actif et je gère moi-même mes communications. C’est vraiment primordial pour une écurie. Chez Alban, j’ai appris à filmer et à faire du montage vidéo. J’envoie donc beaucoup d’informations à mes propriétaires. Dans le même temps, je suis sponsorisé et espère pouvoir annoncer un nouveau partenaire très prochainement ! »
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