Courses / 20.03.2021

Prix Troytown : Ajas, la première carte de David Cottin pour le Grand Steeple

Prix Troytown (Gr3, Steeple-chase)

Ajas, la première carte de David Cottin pour le Grand Steeple

Si tout se passe bien, David Cottin devrait avoir trois chevaux capables de grandes choses dans le Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1). Le premier est bien sûr Le Berry (Gémix), qui doit faire sa rentrée le 1^er avril sur les haies de Compiègne. Le deuxième, c’est Edward d’Argent (Martaline), que l’on doit revoir dans le Prix William Head (L, 21/04). Et le troisième, c’est Ajas (No Risk at All).

Avec la manière. Le représentant d’Ulf Sjoberg a remporté le deuxième Groupe de sa carrière dans le Prix Troytown (Gr3), quelques semaines après sa victoire dans le Grand Prix de Pau (Gr3). Envisagé un moment dans le cross de Cheltenham pour aller ensuite sur le Grand National (Gr3), il a finalement été orienté sur la deuxième préparatoire au Grand Steeple-Chase de Paris. Ajas a montré qu’il avait largement sa place parmi l’élite des steeple-chasers, lui qui fait partie des meilleurs à Auteuil depuis ses 3ans. Dans le Troytown, il découvrait le rail-ditch, mais tout s’est très bien passé. Il a évolué tout le parcours derrière l’animateur Poly Grandchamp (Poliglote), qui menait à un rythme modéré. Bien qu’hésitant sur la double barrière, Ajas s’est relancé ensuite. Sur le plat, il a fondu sur Poly Grandchamp, qui venait de prendre le meilleur sur le favori Galléo Conti (Poliglote), et il s’est imposé très sûrement. Son test face à l’élite est réussi brillamment. La première carte de David Cottin pour le Grand Steeple est posée. Les deux autres vont l’être dans les prochaines semaines.

En passant par le Murat ou l’Ingré. Propriétaire d’Ajas, Ulf Sjoberg a préféré éviter l’Angleterre avec Cheltenham et Aintree pour se concentrer sur la France. Ajas a pris ses marques en vue du Grand Steeple, lui qui a été l’un des premiers bons éléments entraînés par David Cottin. D’ailleurs, ce dernier l’avait même monté en course, notamment lorsqu’il avait 3ans, en 2017, et qu’il avait gagné les Prix Grandak et Go Ahead. Il avait ensuite été l’un de ses premiers partants dans les Groupes en tant qu’entraîneur, finissant troisième du Prix Georges de Talhouët-Roy (Gr2). C’est donc un joli clin d’œil qu’il soit maintenant un cheval de Grand Steeple pour son jeune entraîneur qui nous a dit : « Évidemment, nous sommes contents de ne pas avoir couru le cross. C’est un cheval qui sait tout faire, il va à Pau, à Auteuil, à Compiègne et il est là depuis qu’il a 3ans. De plus, il a battu les meilleurs comme Master Dino (Doctor Dino) et Tunis (Estejo) à 3ans. Ensuite, il a eu des soucis et donc un passage à vide. Mais ça a toujours été un super cheval. Maintenant, évidemment, c’était un super challenge de viser le Grand National (Gr3) avec le poids qu’il avait. Mais bon, si nous avons un cheval de Grand Steeple de Paris, on ne va pas s’en plaindre ! Soit il courra le Prix Murat (Gr2), soit le Prix Ingré (Gr3) puis on ira sur le Grand Steeple. Nous verrons comment il récupère. »

Carriacou finit bien. Carriacou (Califet) n’avait pas forcément son terrain ce samedi. Son nouveau jockey James Reveley l’a monté en cinquième position, patientant longuement. Il a fait mouvement après le rail-ditch et sur le plat, il a été le seul à refaire du terrain sur les deux premiers, concluant plaisamment à la troisième place. Son entraîneur, Isabelle Pacault, a eu ces mots après la course : « Je suis très, très contente car il n’aime pas ce terrain-là. Donc j’avais demandé à James [Reveley, son jockey, ndlr] de bien respecter le cheval. Il connaît son boulot, il connaît l’hippodrome et s’il ne veut pas y aller, ce n’est pas parce qu’il va lui demander que ça va changer quoi que ce soit. Normalement, il courra le Prix William Head puis le Grand Steeple. »

Véritable métronome à ce niveau, Poly Grandchamp a livré une belle prestation après avoir dirigé les débats. Il a été capable de bien se relancer pour conclure deuxième, faisant un court instant illusion pour la victoire.

Galléo Conti a encore besoin de s’endurcir. Derrière Ajas, Poly Grandchamp et Carriacou, c’est le favori Galléo Conti (Poliglote) qui a terminé quatrième. Le beau bai défendant la casaque Pilarski a parfaitement sauté, notamment le rail-ditch qu’il découvrait. Il s’est rapproché après cet obstacle et il a fait un bon bout entre les deux derniers obstacles à la corde. Il a sauté la dernière haie sur la ligne de tête, donnant l’impression de pouvoir le faire. Mais il s’est ensuite raccourci et son jockey Baptiste le Clerc l’a logiquement respecté. Il est encore jeune et il a besoin de s’endurcir à ce niveau. Deuxième du Grand Steeple et troisième du Prix La Haye Jousselin (Grs1), Figuero (Yeats) a fini cinquième. En face, sur la piste extérieure, il avait beaucoup de gaz, peut-être un peu trop tôt. Son jockey, Angelo Zuliani, l’a repris et il l’a lancé en dehors entre les deux derniers obstacles. Mais il n’a pu rejoindre les premiers sur une piste très roulante. Sa rentrée sous 72 kg est néanmoins très correcte.

Poly Grandchamp et Figuero galopent toujours vers le Grand Steeple. François Nicolle nous a confié : « Poly Grandchamp est toujours là : il a du mal à gagner mais il répond toujours présent ! Il est de tous les combats, on l’aime beaucoup. C’est beau de faire ce qu’il fait, ce n’est pas toujours facile de rester au haut niveau en étant souvent battu. Aujourd’hui, il est dominé par un très bon cheval. Il va aller sur le Prix Murat (Gr2). Peut-être enchaînera-t-il le Murat, le Prix Ingré (Gr3) et le Grand Steeple-chase de Paris (Gr1), mais on n’y est pas encore… » Concernant ses autres partants, l’homme de Saint-Augustin poursuit : « Figuero est rouillé et a besoin de courir. Aujourd’hui, je ne l’ai pas trouvé vraiment dans sa course. Ceci dit, je n’ai pas besoin qu’il soit à 120 % pour sa rentrée. Il a fait un bon boulot sur le gazon et va beaucoup monter sur cette course-là, je pense. Je ne sais pas encore quelle préparatoire il va courir, mais son objectif est toujours le Grand Steeple. Lou Buck’s (6e) est un peu fâché avec le rail-ditch et est un peu en dessous de ces chevaux-là. Il va retourner à Compiègne. »

https://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/ajas.pdf

Une souche qui se "réveille". Élevé par son propriétaire, Ulf Sjoberg, Ajas est un fils de No Risk at All (My Risk), étalon au haras de Montaigu. La mère d’Ajas, Seraglio (Singspiel) a gagné un bumper sur 3.500m à Market Rasen, alors qu’elle était âgée de 4ans. Morte en 2015, elle a aussi Goddess Freja (Kapgarde), lauréate de trois courses sur les obstacles français. Deuxième mère d’Ajas, Dream Quest (Rainbow Quest) a terminé deuxième du Prix Joubert (L). Elle a été mise à la reproduction chez Hesmonds Stud où elle a donné sept gagnants. On lui doit notamment Dream Along (Sinndar), gagnante à 3ans sur les haies de Newton Abbott. Dream Quest est aussi la deuxième mère de Galiando (Galileo), placé de Listed sur les obstacles… en Australie et de Margaret’s Legacy (Prince Gibraltar), gagnant du Prix Cyborg à Cagnes-sur-Mer. C’est la famille de Vision of Night (Goldene Peitsche, Gr2, Prix de Meautry, Gr3), Baroon (deuxième du Derby allemand, Gr1), Struggler (Prix de Saint Georges, Gr3) et My Top (Derby italien, Gr1).