Courses / 22.05.2021

Le chef-d’œuvre de L’Autonomie

Grande Course de Haies d’Auteuil (Gr1)

Le chef-d’œuvre de L’Autonomie 

Nous pourrons dire que nous avons connu L’Autonomie (Blue Brésil) et ce n’est pas rien ! La championne de Catherine Coiffier a été impériale dans la Grande Course de Haies d’Auteuil (Gr1) 2021. Sa défaite dans l’édition 2020 était un peu une épine dans le pied de son entourage. Tout le monde s’attendait à la voir gagner l’an dernier, mais elle s’était fait voler la vedette par Paul’s Saga (Martaline). En quelques mois, L’Autonomie a pris de la maturité et son jockey Angelo Zuliani a parfaitement assimilé que c’est la fille de Blue Brésil (Smadoun) qui dirige la manœuvre et qu’il ne faut pas aller contre elle. Et la pensionnaire de François Nicolle a réussi son chef-d’œuvre dans la Grande Course de Haies d’Auteuil. Que vous soyez passionné ou pas d’obstacle, il faut regarder l’édition 2021 de la course. Elle marque une époque et rejoindra les courses de légende qu’Auteuil nous a offertes. Avec trente points, Angelo Zuliani en profite pour prendre la tête du "classement des samedis d’Auteuil"... Gex (Khalkevi) termine troisième à trois longueurs. Galop Marin, après avoir essayé de tenir tête à L’Autonomie, a conclu quatrième à vingt longueurs. L’Irlandais Ronald Pump (Schiaparelli), revenu de nulle part, termine cinquième.

L’Autonomie terrasse Galop Marin. Fidèle à sa tactique de prédilection, L’Autonomie a galopé aux avant-postes, juste derrière Galop Marin (Black Sam Bellamy). Ce dernier n’a jamais laissé les commandes à la partenaire d’Angelo Zuliani. Si bien que les deux chevaux se sont détachés d’une dizaine de longueurs, voire de plus, devant Paul’s Saga. On a assisté à une vraie course, sans temps morts. Pendant un instant, nous avons pensé que L’Autonomie et Galop Marin pouvaient craquer. Mais la jument gambadait au deuxième passage en face et son pilote la gardait dans le dos du protégé de Dominique Bressou. À l’amorce du tournant final, L’Autonomie a passé Galop Marin, lui mettant un vrai uppercut. Elle a accéléré ensuite, creusant l’écart jusqu’au bout pour passer le poteau avec trente longueurs d’avance ! Un écart rarement atteint dans une Grande Course de Haies.

Et dire qu’elle était en chaleur… Après la course, François Nicolle, entraîneur de L’Autonomie, a pu savourer le devoir accompli. Soulagé, il nous a raconté : « J’ai appris qu’elle était en chaleur en arrivant. Il y en a que ça aide, d’autres que ça n’aide pas, mais elle ça ne l’a pas gênée (rires). J’ai souffert. Il lui tapait sur le dos avant la der, je me disais : "fous-lui la paix !" J’étais calme avant la course, mais je n’étais pas trop d’accord avec la façon dont il voulait la monter. Quand je l’ai mis à cheval, je lui ai dit qu’on aurait pu en parler avant, car moi j’avais calé ma course et lui avait calé la sienne. Elle a été superbe, c’est la classe qui a fait la différence ! Ça a été une course sans concessions et on sait que Galop Marin est un très bon cheval. L’Autonomie allait facilement dans le dernier tournant, mais je trouvais qu’Angelo [Zuliani, ndlr] était un peu chaud dans le tournant final. Il y a elle et les autres, c’est une grande championne ! La famille Coiffier a vraiment beaucoup de chance d’avoir une jument comme elle, c’est une très grande championne. Ils ont joué le jeu de la laisser à l’entraînement alors qu’ils auraient pu la mettre au haras l’an dernier. Ils sont récompensés. Bravo à eux ! En 2020, j’étais surpris d’être battu. Mais la jument a pris de la maturité, elle s’est posée. Elle saute de plus en plus droit, elle fait de moins en moins d’efforts, c’est moins brouillon, il y a moins de bagarre. Et puis Angelo a peut-être compris quelques petites choses... » François Nicolle avait déjà gagné la Grande Course de Haies d’Auteuil. C’était avec De Bon Cœur (Vision d’État) en 2018. Forcément, le lien entre les deux championnes est présent. L’entraîneur nous a confié : « L’Autonomie est une crack. Elle fait une démonstration. J’ai eu la chance d’entraîner deux grandes cracks : De Bon Cœur et elle. Quand De Bon Cœur avait gagné cette course, ça m’avait scotché, mais là, elle fait un truc, dans ce terrain lourd en plus. Monsieur Coiffier la récupère, il l’emmène au haras. Et j’espère qu’il va la ramener car on n’a pas fini l’année (rires). »

Le printemps est fini, c’est l’heure du repos. Catherine et Jean-Pierre Coiffier, propriétaires-éleveurs de L’Autonomie, étaient émus de la victoire de leur championne. Le goût amer de la défaite de l’an dernier est parti pour laisser la place à une joie immense. Ils nous ont dit : « C’est une crack, elle est exceptionnelle. Honnêtement, il y a eu des petits contretemps et on s’est dit qu’une fois de plus, elle n’avait rien pour elle. Nous n’avions pas compris l’année dernière, ça avait été une grande claque. Tout le monde s’est remis en question et puis voilà... Elle avait la capacité de faire la distance. Elle est très bien tout de suite et on en a profité. Elle repart avec nous ce soir en camion. » Pour en savoir plus sur les époux Coiffier, cliquez ici

https://www.jourdegalop.com/2018/10/feu-ardent?q=jean+pierre+coiffier&docid=20572.

La sérénité, le maître mot. Angelo Zuliani a compris et appris certaines choses sur L’Autonomie. Des petits détails qui ont fait la différence pour cette grande victoire. Il a déclaré : « C’est incroyable, on l’a enfin cette Grande Course de Haies. Tout a été parfait cette année pour la jument, on a pu arriver serein. Ça a fait la différence. C’est une grande championne. L’année dernière, nous avons eu des soucis et nous avons rectifié le tir. Je tiens à féliciter toute l’équipe qui a énormément œuvré pour ce gagnant et tous les autres. Elle a vieilli, je la connais de plus en plus, j’ai compris certaines choses et tout ça mis bout à bout, je savais qu’on pouvait être plus serein et travailler dans de meilleures conditions. »

Paul’s Saga, battue par meilleure. Tenante du titre, Paul’s Saga a laissé passer l’orage en galopant en troisième position. Dans la ligne droite, son jockey Kévin Nabet lui a demandé de produire son effort et elle a fini fort pour prendre une nette deuxième place. Son entraîneur David Cottin nous a déclaré : « Elle court super. Nous l’avons jouée petits bras, tandis qu’ils se sont tiré la bourre devant. Nous sommes battus par meilleure. Paul’s Saga avait battu L’Autonomie dans l’édition précédente, mais elle était peut-être à 200 % et L’Autonomie un peu moins. Mais en classe pure, L’Autonomie est meilleure. Aujourd’hui, on ne pouvait pas suivre le rythme. Paul’s Saga est une super jument. En début d’année, elle nous a un peu déçus pour sa rentrée en Angleterre car nous pensions que c’était une course facile, mais elle n’est jamais très forte d’entrée de jeu. Après, elle était en chaleur. Mais depuis l’automne dernier, elle est irréprochable. » De son côté, Kévin Nabet en a dit : « Je n’ai aucun regret, la jument a encore tout donné. Elle court super bien. J’aurais préféré garder les deux premiers à portée de fusil, mais ce n’était pas possible. Ma jument était dans son train et les deux animateurs se sont tapé une drôle de course. »

Gex réalise une vraie performance. Dans l’histoire de la Grande Course de Haies d’Auteuil, ce n’est pas arrivé souvent qu’un cheval débute en décembre de ses 4ans et termine son printemps suivant avec une troisième place dans la grande épreuve parisienne. Gex a donc accompli une performance exceptionnelle. Le cheval de Lord Daresbury et Andrée Cyprès a patienté longuement parmi les derniers. Au dernier passage, il avait beaucoup de ressources et il a refait du terrain petit à petit dans la ligne droite. Sur le plat, il a terminé plaisant troisième. Nous allons entendre parler du protégé d’Emmanuel Clayeux dans le futur. À son sujet, Jacques Cyprès nous a dit : « Cette troisième place est une grande performance. Il ne faut pas oublier que le cheval a débuté au mois de décembre et que ce n’était que son troisième parcours à Auteuil, étant donné qu’il était tombé une fois. Aujourd’hui, c’était sa sixième course seulement. Il fait partie des grands, grands qu’on a élevés. Gagner la Grande Course de Haies de Printemps avec si peu d’expérience, c’était déjà incroyable, mais là... On monte d’un niveau, quand même ! C’est vraiment bon pour l’avenir. Rien n’a encore été décidé, mais je pense qu’il va recourir en haies. En attendant, il va venir au repos chez moi la semaine prochaine, et nous le préparerons pour l’automne. »

Quatre-vingts personnes pour la piste d’Auteuil

Ce ne sont pas moins de quatre-vingts employés qui travaillent ce week-end sur l’hippodrome d’Auteuil pour offrir la meilleure piste possible pour les plus grandes journées d’Auteuil.

https://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/LAUTONOMIE-1.pdf

Une petite-fille de L’Authie, troisième du Prix Renaud de Vivier. Élevée par son propriétaire, Catherine Coiffier, L’Autonomie est une fille de Blue Brésil (Smadoun), désormais étalon outre-Manche à Yorton Farm et de L’Automne (Kahyasi), gagnante en valeur 36 sur 2.100m à 4ans. L’Autonomie est le premier et seul gagnant de sa mère pour le moment. Après L’Autonomie, L’Automne a eu un 5ans, L’Autodidacte (Diamond Boy), exporté en Irlande, un 3ans, L’Auteur (Diamond Boy) et un yearling, L’Autocrate (Kamsin).

La deuxième mère est L’Authie (Linamix), troisième du Prix Renaud de Vivier (Gr1), et a donné La Canche (Le Havre), troisième du Prix de Bagatelle (L).

L’Authie est aussi la deuxième mère de L’Aubade (Enrique), deuxième du Prix Secly (L).

La troisième mère, La Bucaille (Labus), a donné Clety (Sillery), gagnant du Prix Right Royal (L), deuxième du Prix Kergorlay (Gr2) et troisième du Royal-Oak (Gr1), mais également

Hurtevent (Highest Honor), sur le podium des Prix Scaramouche et Michel Houyvet (Ls) en plat et lauréat du Prix Juigné (L) à Auteuil.