Courses / 11.06.2021

L’histoire de Dizzy Bizu, la "pocket rocket"

L’histoire de Dizzy Bizu, la "pocket rocket"

Elle toise seulement 1m49… Mais elle bouge les crayons ! En anglais, on surnomme les petits chevaux qui avancent des "pocket rockets". Cela correspond bien à Dizzy Bizu, qui tient de ses parents !

Par Anne-Louise Echevin

Jour de Galop. – Comment avez-vous imaginé le croisement qui a donné Dizzy Bizu ?

Peter Savill. - Il faut partir de la mère, Izzy Bizu (Kodiac). Mark Johnston l’avait achetée pour 30.000 € à la Goffs Orby Sale et elle a couru principalement pour les couleurs de Lady Lonsdale (Lowther Racing) : nous en avions chacun une part. Elle était précoce : sa première victoire, pour ses premiers pas, a eu lieu le même jour que celle des débuts victorieux de Dizzy Bizu. C’est une jolie coïncidence ! Elle a gagné trois de ses quatre premières sorties. D’abord sur 1.000m puis sur 1.200m. Rallongée sur 1.400m, elle a remporté le Prix Six Perfections (L) à Deauville, en étant très bien montée par Ioritz Mendizabal. Il a en tiré le meilleur. C’est un excellent jockey : pour moi, il fait partie des meilleurs en France, il fait très peu d’erreurs. À la fin de la saison, Lady Lonsdale a voulu vendre sa part. Nous l’avons donc présentée à Goffs en septembre, dans la Goffs Champions Sale. J’ai dû sortir le portefeuille pour la racheter en totalité [290.000 €, ndlr] ! Ce n’était pas vraiment dans le but de courir ensuite : j’aimais son excellent tempérament, elle avait beaucoup de courage et je pensais qu’elle ferait une super mère. Je voulais l’envoyer à un étalon avec de la vitesse et j’aimais beaucoup Caravaggio (Scat Daddy)… J’aurais probablement dû vérifier la taille de l’étalon avant, je n’avais pas réalisé qu’il n’était pas très grand !

Dizzy Bizu attire l’œil au rond parce qu’elle est toute petite. Comment était-elle foal ?

Je n’attendais pas un grand foal et, de ce côté-là, je n’ai pas été déçu (rires) ! Mais, dès sa naissance quand j’ai vu les premières photos, j’ai été tout de suite marqué par son physique : elle est vraiment très bien faite, en cheval de course. Elle a hérité des qualités de sa mère : très calme, très courageuse… mais en étant encore plus petite ! De petits chevaux peuvent aller très vite : One in a Million (Rarity), qui a gagné les 1.000 Guinées il y a plusieurs années, n’était vraiment pas grande. Dizzy Bizu a hérité de la vitesse de ses deux parents et elle a le tempérament idéal. Elle a du cœur… Jusqu’où ira-t-elle ? Nous verrons bien.

Savez-vous quelle sera la suite du programme ?

Elle va devoir monter de catégorie et il y a des chances qu’un autre prouve qu’il est meilleur qu’elle… J’espère que, avec du bon terrain, elle va pouvoir encore progresser : elle a une action assez rasante. Sa mère s’adaptait à tous les terrains. C’est dommage que le Prix du Bois (Gr3) soit désormais sur 1.200m. Je vais tout de même parler avec Stéphane Wattel pour voir s’il souhaite la supplémenter dans ce Groupe. Cela dépendra de comment elle a pris sa sortie dans le Prix La Flèche : elle est petite et, après sa première sortie, elle avait beaucoup donné. J’aimerais bien tenter le Bois mais Stéphane devra me dire qu’elle est en pleine forme.

Où en est Izzy Bizu ?

Izzy Bizu est une bonne poulinière, elle a donné un poulain chaque année. Elle a un yearling par Gleneagles, une foal par Shalaa et, cette année, elle est pleine de Persian King. Ses produits sont tous de beaux foals, bien faits et un peu plus grands que Dizzy Bizu (rires) ! J’aimerais beaucoup la présenter à Siyouni l’année prochaine… Cela dépendra de la progression de Dizzy Bizu, afin que cela fasse sens, commercialement parlant.