
Courses / 18.06.2021
Roberto di Paolo : « Depuis l’enfance, je rêve d’avoir une pouliche pour ce classique »
PRIX DE DIANE LONGINES J-1
À ce jour, jamais une pouliche élevée par des Italiens ne s’est imposée dans le Prix de Diane Longines (Gr1). Ce sera le challenge d’Omnia Munda Mundis, dimanche à Chantilly.
Omnia Munda Mundis (Australia) porte une casaque classique italienne, celle de San Paolo Agri Stud. C’est-à-dire la famille Di Paolo. Ces Romains ont notamment remporté le Derby italien (alors Gr1), avec leur premier cheval, Tisserand (Nadjar). C’était en 1988. Dans le classique, il devançait le lauréat de l’Arc de Triomphe 1989, Carroll House (Lord Gayle). Et la seconde génération a hérité de cette passion pour les courses.
Roberto Di Paolo est entraîneur en Italie, tout comme son frère Ottavio, qui est par ailleurs président de l’association italienne des entraîneurs. Jeudi, Roberto Di Paolo nous a confié : « San Paolo Agri Stud, c’est au départ le nom de l’entité hippique familiale. Dans un premier temps, notre centre d’entraînement était privé. Mais cette année, j’ai ouvert la porte à d’autres clients. Je suis le seul entraîneur sur place, mais j’ai donc désormais des chevaux de plusieurs propriétaires. J’essaye de réduire le nombre de chevaux pour me concentrer sur la qualité. » Roberto Di Paolo s’exprime dans un français parfait. Et pour cause, il a vécu à Chantilly : « J’ai travaillé pour Alain de Royer Dupré. C’était magique. C’est un formidable entraîneur, mais avant tout un grand homme de cheval. »
Le Diane sans pression. Roberto Di Paolo analyse : « Lors de sa dernière course, Omnia Munda Mundis s’est très bien comportée et elle a bien fini. C’était une bonne performance. Fabrice Chappet pense qu’elle sera mieux sur 2.100m. Elle a tiré le 12 à la corde – un numéro très correct – et nous allons courir sans pression, notre pouliche n’étant pas favorite. Il faut voir ce qui va se passer durant la course. Nous avons fait le choix de garder Omnia Munda Mundis après ses premières bonnes performances. C’est le prix du rêve. Il était peut-être plus facile de prendre la décision de la conserver, plutôt qu’une pouliche "normale". » Jeudi, Fabrice Chappet nous a confié : « Nous aurions certainement préféré un numéro un petit peu plus en dedans. La pouliche s’élancera en tant qu’outsider mais ses propriétaires courent dans l’idée de se faire plaisir. Elle a très bien couru dans le Prix de Royaumont (Gr3), sur une distance qui s’est avérée un peu longue. Dimanche, elle sera sur sa distance. Elle est en bonne condition et la course est très ouverte. Nous attendons une bonne performance de sa part. »
Le choix de la France. Concernant son choix d’avoir des chevaux en France, Roberto Di Paolo explique : « En Italie, tous âges confondus, nous avons une cinquantaine de chevaux. Mais, avec Omnia Munda Mundis, c’est un sentiment particulier car je me retrouve dans la position de l’éleveur-propriétaire. Courir le Prix de Diane, c’est formidable. Pour moi, c’est assurément l’une des plus belles courses au monde. Surtout que j’ai beaucoup d’affinité avec les pouliches. Depuis l’enfance, je suis le Diane et je rêve d’avoir une pouliche pour ce classique… Courir cette épreuve, c’est déjà formidable. La France, c’est un pays que j’aime beaucoup, avec de très bonnes courses. Courir ici, en particulier sur les grands hippodromes comme Longchamp, Chantilly ou Saint-Cloud… c’était un rêve. Mais c’est aussi une question de réalisme économique. Les primes et les allocations françaises sont incitatives. Les Italiens qui élèvent en France ou en Irlande ont de bons résultats. Ils ont les chevaux dans le sang et la culture des courses. C’est plus qu’une passion, c’est un mode de vie. Et quand vous vous investissez pleinement dans une activité, cela finit par payer. J’ai toujours suivi les bons résultats de Fabrice Chappet. Chez Arqana, c’est lui et Nicolas de Watrigant qui se sont manifestés pour acheter Rocques (Zoffany), la sœur d’Omnia Munda Mundis. Ils aimaient beaucoup la pouliche et elle leur a donné raison. J’ai alors commencé à connaître cet entraîneur, à discuter avec lui. Cela m’a donné envie de travailler avec lui. »
Une super poulinière. Au sujet de la mère d’Omnia Munda Mundis, Roberto Di Paolo se souvient : « Nous avions acheté Regina Mundi (Montjeu) chez Tattersalls. Elle a un pedigree exceptionnel, étant par Montjeu (Sadler’s Wells) et une mère par Machiavellian (Mr Prospector). Les trois premières mères sont black types. Regina Mundi a couru pour nous [sous l’entraînement de son frère, Ottavio Di Paolo, ndlr], se classant troisième de Listed à Milan. Mais nous n’avons probablement pas vu sa meilleure valeur en compétition. Pour sa dernière sortie – avant de l’envoyer au haras en France – nous l’avions courue dans le Prix de Pomone (Gr2).
C’est une poulinière qui n’a fait que des bons chevaux, avec tout type d’étalons. Son premier produit, Romance d’Amour (Kendargent), a gagné par 3,5 longueurs en débutant à Maisons-Laffitte. Elle s’est classée quatrième de Listed en Italie. Le deuxième, Rocques (Zoffany), a été l’une des meilleures 2ans françaises, en remportant le Prix d’Aumale (Gr3). Entraînée par Fabrice Chappet, elle a couru la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1). Le troisième, King Pacha (Acclamation), a gagné une Classe 1 en France et il a pris la deuxième place du Derby du Qatar (Gr1 local). Vient ensuite Omnia Munda Mundis. Sa 2ans par Pivotal (Polar Falcon) est elle aussi à l’entraînement sous nos couleurs chez Fabrice Chappet. Désormais, Regina Mundi est notre unique poulinière basée en France. Elle est en pension au haras de Montaigu. Précédemment, nous en avions deux ou trois, mais nous avons momentanément réduit. »
Vous aimerez aussi :

Le regard tourné vers l’avenir : les jeunes pousses du tandem Macaire/Lageneste
LE REGARD TOURNÉ VERS L’AVENIR Nous poursuivons notre série sur les 3ans en obstacle en nous concentrant cette fois sur les jeunes sauteurs composant l’effectif de...
20 mars 2023
Prix d’Indy (Gr3, Haies) : Losange Bleu impérial dans une grande édition
Auteuil, dimanche 1er LOSANGE BLEU 2e LA HAUTE COUTURE 3e ISALINE DE CHANDOU Le Prix d’Indy (Gr3) 2023 présentait un plateau homogène et très élevé. Il...
19 mars 2023