
Courses / 27.02.2022
Tribune libre : le fossé se creuse
Par François Rohaut, entraîneur à Pau.
« Après avoir été longtemps ignorée par nos dirigeants, la province – encouragée par monsieur Lagardère – a peu à peu gagné ses galons. Et elle participe désormais pleinement à la bonne marche des courses en offrant chaque jour des réunions premium généralement bien fournies en partants. Mais hélas devant des tribunes désespérément vides vu les horaires imposés. Même les professionnels ne vont plus aux courses…
Pour récompenser leurs efforts, les acteurs provinciaux étaient en droit d’espérer obtenir un rééquilibrage des allocations vis à vis de celles de Paris. Jugez plutôt.
En 2002 pour un poulain français, une course pour inédits de 3ans offrait au vainqueur :
- à Paris, 8.500 € plus 63 % primes propriétaires. Soit 13.855 €.
- en province, 6.000 € plus 63 % primes propriétaires. Soit 9.780 €.
Aujourd’hui :
- à Paris 13.500 € plus 80 % primes propriétaires. Soit 24.300 €.
- en province 8.000 € plus 80 % primes propriétaires. Soit 14.400 €.
On est donc passé de 4.000 € à 10.000 € d’écart… cherchez l’erreur.
Ces mêmes courses d’inédits en province sont moins bien rémunérées que les réclamers petits taux parisiens pour 3ans (8.500 €). De quoi inciter à acheter des yearlings…
Et tout le reste est dans le même moule, sauf les courses principales.
Je suppose qu’en obstacle la situation est la même.
Pourtant, pour les entraîneurs, les charges sont les mêmes : les aliments ou le gasoil coûtent aussi cher à Pau qu’a Paris. Les charges sociales sont les mêmes à Senonnes qu’à Chantilly. La convention collective qui naguère avantageait les entraîneurs provinciaux est maintenant la même pour tout le monde. Et les factures de pension augmentent aussi en province.
Plus rien ne justifie aujourd’hui une telle différence d’allocations. Mais je ne vois pas grand-monde s’émouvoir de cette injustice. Ni les syndicats de propriétaires ni les associations d’entraîneurs, ni les socio-provinciaux siégeant dans nos instances.
Il va pourtant falloir agir rapidement pour que les propriétaires de province, majoritairement français, puissent continuer à assouvir leur passion tout en recevant des allocations décentes. Ils pourront ainsi payer des pensions justes qui permettront à leurs entraîneurs de continuer à bien faire leur travail sereinement et sans appréhender les fins de mois… »
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