Courses / 14.07.2022

Prix de Malleret (Gr2) : Raclette fait son retour à la table des grands

Longchamp, jeudi

1er       RACLETTE

2e        LASTOTCHKA

3e        BAIYKARA

Contrairement à ce que pourrait nous laisser penser son nom, Raclette ** (Frankel) semble nettement meilleure lorsque les températures sont élevées ! Complètement débordée pour sa première sortie à 3ans, dans le Prix de la Grotte (Gr3), l’élève et représentante de Juddmonte avait besoin de temps pour sortir de son hiver, et également d’une distance plus longue... Affichant des progrès en s’emparant de la quatrième place, sur 1.800m, du Prix Finlande (L), Raclette venait de décrocher son black type majuscule dans le Prix Mélisande (L), à l’occasion de son premier essai sur 2.000m. Et jeudi, une nouvelle fois rallongée au départ du Prix de Malleret - Prix Le Bonbon (Gr2), elle a effectué son retour à la table des grands !

Belle, courageuse... elle nous fait fondre !

Bien partie, Raclette est venue se placer en tête de course avant d’être rejointe, puis doublée par Fall in Love (Sea the Stars). Détendue au côté de l’animatrice, Olivier Peslier a pris la décision de démarrer assez tôt à l’entrée de la dernière ligne droite... suivie dans sa progression par Baiykara (Zarak), qui avait été décalée en troisième épaisseur par Christophe Soumillon dans la fausse ligne droite. Raclette a longtemps lutté avec elle pour le succès, avant que le principal danger ne vienne à son intérieur ! Bloquée par Fall in Love qui semblait sur ses fins, Lastotchka (Myboycharlie) a pu tout à la fin trouver l’ouverture pour s’emparer de la deuxième place, à une tête seulement de Raclette. Changeant beaucoup de jambe pour finir, Baiykara doit se contenter de la troisième place, une courte tête plus loin. Selon le tracking, Baiykara trace les meilleurs derniers 200m en 11’’16. Quant à Lastotchka, elle fait afficher 34’’06 dans les 600 derniers mètres, soit la meilleure fin de course toutes pouliches confondues.

Après la course, le représentant de Juddmonte en France, Claude Beniada, a confié : « Monsieur Fabre a effectué un travail remarquable avec cette pouliche. Depuis le début de l’année, il n’avait pas caché que la pouliche allait avoir besoin de temps pour venir en forme, et que plus la distance serait longue, mieux Raclette serait. Aujourd’hui, elle lui a une nouvelle fois donné raison. C’est un grand professionnel... Bien évidemment, la famille Abdullah doit être réjouie de cette victoire. Pour sa rentrée, dans la "Grotte", elle était tout simplement hors-distance... Dans le Prix Finlande, c’était déjà nettement mieux. Pour le moment, rien n’est décidé concernant la suite de son programme. »

André Fabre brise l’écart

Avant le succès de Raclette, André Fabre n’avait plus vu un de ses pensionnaires passer le poteau en vainqueur depuis Love Child (Dark Angel), lauréate du Prix La Moskowa (L), le 23 juin à Chantilly. Il brise donc un écart de 39 partants ! Cependant, l’entraîneur cantilien avait cumulé de nombreux podiums...

Un sixième Prix de Malleret pour Olivier Peslier

Olivier Peslier n’avait plus triomphé dans le Prix de Malleret depuis 2007, où il avait mené au succès Légèreté (Rahy). Un an plus tôt, le jockey de 49 ans avait brillé en selle sur Time On (Sadler’s Wells). Gagnant de l’édition 2001 avec Diamilina (Linamix), en 1999 avec Sage et Jolie (Linamix), le premier succès d’Olivier Peslier avait été acquis avec Privity (Private Account) en 1995. Jeudi, il remporte donc son sixième Prix de Malleret, son quatrième pour André Fabre. Après la course, le pilote a confié au cheval émetteur d’Equidia : « Raclette n’a pas fondu malgré la distance (rires) ! La pouliche s’est montrée courageuse. Nous sommes bien partis mais n’avons pas été très vite. Dans la fausse ligne droite, nous avons beaucoup repris. Puis d’un coup, on est partis de bonne heure et là je me suis dit que j’allais la laisser s’équilibrer. Lorsque les différentes attaques se sont précisées, cela nous a redonné un petit peu de moral. Elle n’était pas du tout fleurie au début d’année, elle avait encore son poil d’hiver. Raclette n’était pas encore faite, elle avait besoin de se remettre encore en jambe. Il lui a fallu au moins deux courses pour être un petit peu mieux. En dernier lieu, elle l’avait bien fait, et aujourd’hui, c’est pareil. »

Lastotchka n’est pas passée loin

Dans le très souple de Chantilly, Lastotchka avait remporté facilement son maiden avant de terminer quatrième du bien composé Prix Durban (Classe 1) remporté par La Parisienne (Zarak), deuxième ensuite du Prix de Diane Longines (Gr1). Avant de participer au Prix de Malleret, Lastotchka avait fait sien, dans un bon style, le Prix de Thiberville (L). Et après cette première victoire black type, son entourage avait rapidement envisagé le "Malleret". Son entraîneur, Jean-Marie Béguigné, nous a confié : « Je suis vraiment ravi. C’est dommage que Lastotchka n’ait pas eu le passage plus tôt car elle aurait gagné. Je n’étais pas inquiet car la pouliche a gagné le Prix de Thiberville en bon terrain. Nous allons voir comment elle rentre pour décider de la suite de son programme. Deauville est une possibilité. »

Baiyakara n’était pas à l’aise sur ce terrain

Troisième, Baiykara a beaucoup changé de jambe dans la ligne droite. Elle a eu un beau passage pour se rapprocher de Raclette après avoir longuement attendu, mais a un peu coincé, ne parvenant pas à la passer ni à résister à Lastotchka. Elle venait de laisser une belle impression en ouvrant son palmarès dans le Prix de Royaumont (Gr3), à Chantilly le jour du Diane, et a été moins percutante jeudi. Directeur des Aga Khan Studs en France, Georges Rimaud nous a dit : « La gagnante est une bonne pouliche. Baiykara sera à revoir. Elle a changé plusieurs fois de jambe dans la ligne droite et n’a probablement pas aimé le terrain rapide – même si la piste est très bonne. Il faudra la revoir en terrain plus souple. »

PEDIGREE WEATHERBYS

https://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/Raclette-(Prix-de-Malleret,-Gr2).pdf

Sa mère a gagné quatre Grs1 et c’est le croisement de Grenadier Guards

Élevée par Juddmonte, Raclette est une fille de l’étalon maison Frankel (Galileo), stationné à Banstead Manor Stud. C’est son 67e gagnant de Groupe.

Sa mère, Emollient (Empire Maker), est quadruple lauréate de Gr1 aux États-Unis à 3ans et 4ans : les Rodeo Drive Stakes (2.000m, gazon), les Juddmonte Spinster Stakes (1.800m, polytrack), les Central Bank Ashland Stakes (1.700m, polytrack) et les American Oaks (2.000m, gazon).

Au haras, on lui doit le bon 2ans Peace Charter (War Front), deuxième des Juvenile Sprint Stakes (Gr3, 1.000m) à Naas et troisième des Stud Stakes (Gr2) au Curragh. Il n’a pas confirmé ensuite. Elle a un 4ans, Licence (Frankel), entraîné par Gers Lyons. Il a débuté victorieusement au mois de juin de ses 3ans et, pour sa rentrée cette année, il a gagné les Devoy Stakes (L, 2.000m). Emollient a une 2ans, propre sœur de Raclette, nommée Ardent et à l’entraînement chez André Fabre.

C’est le même croisement (Frankel sur Unbridled et Deputy Minister) que le japonais Grenadier Guards (Frankel), lauréat des Futurity Stakes (Gr1, 1.600m) à 2ans et des Hanshin Cup (Gr2, 1.200m)…

La deuxième mère, Soothing Touch (Touch Gold), n’est pas parvenue à s’illustrer en quatre sorties aux États-Unis. C’est la génitrice de Courtier (Pioneerof the Nile), gagnant des Centaur Stakes (L, 1.200m), deuxième des Kitten’s Joy Stakes (L, 1.600m) et troisième des National Museum of Racing Hall of Fame Stakes (Gr2, 1.600m). Il est depuis étalon. Soothing Touch a également produit Hofburg (Tapit), qui a fini troisième des Belmont Stakes (Gr1) et est étalon au Brésil. Raclette descend de Coup de Génie (Mr Prospector). C’est donc une famille Niarchos, Juddmonte est rentrée dans la souche en achetant Southing Touch à Keeneland, alors qu’elle était yearling, moyennant 550.000 $.

LES CHRONOS

TEMPS PARTIELS 

Du départ à 1.000m : 1’32’’47

De 1.000m à 600m : 24’’78

De 600m à 400m : 11’’28

De 400m à 200m : 11’’19

De 200m à l’arrivée : 11’’66

Temps total : 2’31’’38