Courses / 18.07.2022

Prix Frédéric de Lagrange (L) : Marianachic, le miraculé qui galope comme un cheval de Groupe

Vichy, lundi

Premier temps fort du festival du galop de Vichy, le Prix Frédéric de Lagrange (L) a vu triompher Marianachic (Authorized). Ce miraculé, qui a connu de graves problèmes de santé, reste désormais sur cinq victoires consécutives ! Absent depuis son succès dans le Prix François Mathet (L) le 19 mars à Saint-Cloud, le représentant et élève de Jean-Claude Seroul a donc ajouté une nouvelle victoire de Listed à son palmarès. Et ce malgré la pénalité et le fait qu’il n’avait jamais abordé la distance de 2.400m.

Le coup de rein qui fait la différence

Après un bon départ, Maxime Guyon a placé son partenaire en avant-dernière position. En face et dans le tournant, il avait le bon parcours dans le sillage de Wakaburn (Wootton Bassett). Le peloton s’est étiré sous l’effet du rythme imprimé par Aigle Vaillant (Wings of Eagles). Décalé en pleine piste à l’entrée de la ligne droite, Marianachic est venu sur les premiers assez facilement. Mais il a mis du temps avant de réellement faire l’écart. Il a finalement placé un coup de rein décisif à 50m du but et a résisté à l’excellent retour de Winema (Le Havre) en pleine piste. Un quart de longueur sépare les deux chevaux. Duchess of Dubai (Sea the Stars), qui venait de finir troisième du Prix de Royaumont (Gr3), a été courageuse jusqu’au bout. Elle est troisième, à une courte encolure. Encore à cheval, Maxime Guyon a déclaré au micro d’Equidia : « C’est une course qui a été régulière. Dans le tournant, nous avons bien repris. Marianachic est un cheval généreux mais tout de même assez lymphatique. Je suis venu assez facilement. Et quand il a fallu sprinter, le poulain a mis du temps à se détacher. Il le fait quand même bien. C’est la première fois qu’il faisait 2.400m mais ça c’est bien passé… »

Le Grand Prix de Deauville, une possibilité

Après le Prix François Mathet (L), Marianachic devait courir son premier Groupe dans le Prix Greffulhe (Gr2). Mais le poulain a connu un contretemps. Après la course, Jérôme Reynier, l'entraîneur lauréat, nous a dit : « Ce n’était pas facile de faire une rentrée de quatre mois avec une préparation qui n’était vraiment pas optimale. Nous avons perdu énormément de temps. C’est la première fois qu’il courait sur 2.400m et il rendait du poids. La course a été très rythmée. Tout cela réhausse sa performance. C’est de bon augure. Nous avons toujours pensé qu’il serait mieux sur 2.400m et plus car Marianachic est assez froid, nonchalant… Il fait le minimum ! Nous verrons pour la suite. Un Grand Prix de Deauville (Gr2) serait un peu présomptueux. Mais les 3ans ont un bon avantage au poids. Nous allons voir comment le poulain récupère déjà. Il faut lui donner du temps pour encaisser. Au départ, les vétérinaires étaient assez pessimistes sur le fait de le revoir en compétition avant l’automne. Mais nous avons forcé le destin. C’est pour cela que nous ne serons pas trop gourmands avec lui. Des poulains comme lui, nous n’en touchons pas beaucoup. Nous avons visé cette Listed car sinon, nous aurions été obligés d’aller sur le Grand Prix de Clairefontaine (L) le 31 juillet, mais je ne voulais pas repousser trop l’échéance. » Jean-Claude Seroul, le propriétaire et éleveur de Marianachic, a ajouté : « Le matin, Marianachic a montré qu’il allait de mieux en mieux. C’est pour cela que Jérôme Reynier l’a amené ici. Le poulain a vraiment eu des choses très graves… Mais il a été bien soigné. »

Winema, le premier black type de Sylviane Guittard en tant que propriétaire

Sylviane Guittard est l’éleveur de Caribean Boy (Myboycharlie) gagnant du Ladbrokes Committed to Safer Gambling Novices' Chase (Gr2). Mais c’est la toute première fois que cela lui arrive en plat, et en tant que propriétaire. Winema lui offre un premier podium black type en plat et en tant que propriétaire. Elle nous a confié : « J’ai acheté Winema aux ventes d’octobre Arqana à Deauville. Sa robe était vraiment magnifique. En sioux, Winema signifie femme cheffe. Certes, c’est un peu curieux mais je trouvais que cela lui allait bien. Son entraîneur – Xavier Thomas-Demeaulte – la connaît très bien. Et il pense qu’elle est capable de faire aussi bien, voire mieux. Nous allons voir comment elle récupère avant de regarder le programme. »

La forme du Cadran

Alors que les ventes approchent à grand pas, les chevaux élevés au haras du Cadran sont en grande forme. Outre Marianachic, il faut également citer Wally (Prix Messidor, Gr3), Sippinsoda (deuxième du Prix Chloé, Gr3), Wootton City (deuxième du Prix Yacowlef, L), 𝗦levka (troisième du Prix Amandine, L), La Parisienne (deuxième du Prix de Diane, Gr1)…

Le frère de Padron et de Marianafoot

Élevé par Jean-Claude Seroul, Marianachic est un fils d’Authorized (Montjeu), désormais basé en Turquie. Sa mère, Marianabaa (Anabaa), avait remporté deux courses sur 1.500m à 3ans, à Vivaux et Borély, atteignant une valeur 38. La jument a déjà donné Michlifen (Authorized) en 33 de valeur, Padron (Gris de Gris), lauréat du Prix Altipan (L) et troisième d’un Gr3 sur le mile en Allemagne et Marianasand (Footstepsinthesand), quatrième du Prix Aymeri de Mauléon (L). Mais Marianabaa est surtout la mère de Marianafoot (Footstepsinthesand), gagnant du Prix Maurice de Gheest (Gr1) et du Prix du Palais-Royal (Gr3). Marianabaa a une 2ans nommée Anastep (Footstepsinthesand), à l’entraînement chez Jérôme Reynier, un yearling nommé Almanabaa (Almanzor) et un foal par Sea the Moon (Sea the Stars). À propos de Marianabaa, Jean-Claude Seroul nous a confié : « Marianabaa est une formidable poulinière. Elle est capable de produire de très bons chevaux sur 1.400m comme Marianafoot et d’autres sur 2.400m comme Marianachic. Il s’agit de son troisième produit en gros black type. Le plus important pour moi est d’avoir de bonnes poulinières. Cette année, Marianabaa est allée à New Bay (Dubawi), dont les statistiques sont intéressantes. » La deuxième mère, Maria Gabriella (Rock of Gibraltar), est issue de l’élevage Niarchos. Elle a remporté le Prix des Lilas (L) et terminé deuxième du Prix Chloé (Gr3). Au haras on lui doit Mariafoot (Footstepsinthesand), gagnante du Prix de la Californie (L) puis vendue aux États-Unis.