
Courses / 03.08.2022
Deauville, le meeting de cœur de Yann Barberot
Par Salomé Lellouche
Deauville, le meeting de cœur de Yann Barberot
Yann Barberot est sur ses terres à Deauville. C’est sur ce centre d’entraînement qu’il gère les quelque soixante-dix chevaux qui composent son effectif. Pour l’entraîneur, le meeting de Deauville Barrière est un rendez-vous qu’il ne manquerait pour rien au monde. Et cette année, il n’a jamais eu autant de chevaux en mesure de figurer activement à l’arrivée dans les courses black types : « J’adore le meeting de Deauville mais avant, je n’en faisais pas réellement partie. Je courais surtout les handicaps et les réclamers. Désormais, je commence à rentrer dans le "programme". De plus, je ne fais pas que participer au meeting ! Je prends part à des courses de bon niveau avec des chevaux capables de gagner. C’est excitant ! » Yann Barberot compte 15,49 % de réussite à la gagne, ce qui le situe bien au-dessus de la moyenne des cent premiers entraîneurs français : « Je pourrais encore avoir de meilleures statistiques si je courais moins. Mais ce n’est pas ma philosophie. Aligner des chevaux en compétition me permet d’établir une sélection. J’ai environ soixante-dix compétiteurs ici dont plus de la moitié sont des 2ans. Et je ne souhaite pas m’agrandir plus, car je ne veux pas partir dans quelque chose que je ne pourrais pas contrôler. Au-delà de quatre-vingts, je pense que nous sommes plus dans la quantité que dans la qualité. »
Les pistes de Deauville, un très bon outil de travail
« Ici, il y a moins de pistes qu’à Chantilly, mais nous avons tout ce dont nous avons besoin. Notre piste de canter est très bonne, tout comme notre gazon. La ligne droite est magnifique et nous avons la plage si nous le voulons. La piste de Deauville est quand même très sélective car, bien qu’elle soit plate, elle est grande. Cela y fait beaucoup. Les tournants font 500m de large. Il n’y a pas beaucoup de centres d’entraînement dont les pistes ont des tournants aussi larges. Ici, les chevaux apprennent à galoper et à respirer. Lorsque Jean-Claude Rouget est arrivé à Deauville, cela a eu un effet boule de neige. Il nous a tous tirés vers le haut. Il a démontré que c’était possible de gagner des Grs1 en entraînant à Deauville. Peut-être qu’un jour ce sera mon tour. La course qui me fait rêver, c’est le Jacques le Marois. C’est pour moi la plus belle course au monde. 1.600m, ligne droite… C’est le meilleur qui gagne ! Il faut de la vitesse et un peu de tenue. Et derrière, le cheval gagne sa place au panthéon des étalons. C’est simple, aux yeux des anglais, il y a trois courses qui comptent : Le Morny, le Jacques le Marois, et l’Arc. Après, pour le reste, c’est moins bien que chez eux. Et je pense qu’il faut gagner une de ces trois courses-là, sinon les trois (rires) ! Mais s’il fallait en choisir une, cela serait le Marois... »
Le tour de cour
Yann Barberot aura plusieurs chevaux à suivre lors du meeting mais aussi à la rentrée. Il a évoqué pour nous leurs futurs engagements.
Les 2ans
Axdaliva : « Désormais, Axdaliva (Goken) est bien plus belle. J’ai tout de suite vu qu’il s’agissait d’une pouliche qualiteuse. Elle va peut-être courir une Listed à Craon en septembre. À moins qu’elle décide de tout casser d’ici quelques jours ! Dans ce cas, elle pourrait courir le Prix du Calvados (Gr2). Elle est petite mais a du caractère ! »
Bolshkinov : « Avec Bolshkinov (Camacho), je devais courir une Classe 2. Mais j’ai décidé de le retravailler en vue du Prix François Boutin (Gr3). C’est un poulain encore tendre mais je l’aime bien. J’étais surpris de le voir gagner aussi facilement pour ses débuts. C’est le neveu de Teppal (Camacho), lauréate de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1). Il fait partie de ces chevaux avec lesquels je ne viens pas pour faire du tourisme ! »
Markswoman : « Markswoman (Recoletos) va courir demain [lire mercredi, et elle s’est classée 2e, ndlr]. Elle montre de belles choses mais elle n’est pas réellement dans sa robe de mariée en ce moment. Il lui faut un break car je pense qu’elle ne s’est pas très bien remise des breeze up. Cette pouliche sera encore mieux à l’automne. »
Les 3ans
Toimy Son : « À Ascot, Toimy Son (Twilight Son) a été victime d’un "coup de chaud". Et durant la course, il était très mou. Au rond, j’étais surpris car il était calme alors qu’il est toujours bien réveillé. J’ai vraiment eu du mal à le retrouver après ce déplacement. Il aura des engagements en septembre. Ce sera sans doute dans une Listed. Nous verrons. Je l’aime beaucoup et il est important de le respecter, sachant qu’il a beaucoup couru à 2ans. »
Sicilian Defense : « Partir courir aux États-Unis n’est pas une mauvaise idée. J’aime bien les challenges et Sicilian Defense (Muhaarar) a le pedigree pour. Sa mère avait été achetée à Keeneland. Elle pourrait courir une Breeder’s Cup sur les 1.400m de la piste en dirt ou 1.600m sur le gazon. À vrai dire, le dirt m’amuse un peu plus car il n’y aura que des pouliches de 3ans et plus. Il faudra en reparler le moment venu. Pour le moment, il est prévu qu’elle aille à Doncaster s’aligner au départ des Spectre Stakes (Gr3) le 7 septembre. »
Daisy Maisy : « Elle est partie faire de la piscine pendant quinze jours. Je voulais qu’elle bénéficie d’une période de repos active. Daisy Maisy (Wootton Bassett) a connu un printemps chargé. C’est une bonne pouliche. Nous allons essayer de lui faire gagner une Listed. Il y en aura une pour elle à Saint-Cloud en septembre. Nous allons peut-être la garder à 4ans. »
Les 4ans et plus
Longvillers : « Dans le Prix Messidor (Gr3), Longvillers (Le Havre) est battu car le terrain était trop léger. En terrain souple, Wally (Siyouni) ne l’aurait jamais battu. À mi-ligne droite, rien n’était joué et Wally ne faisait pas figure de vainqueur ! Mais il s’est fait pousser par Axdavali, mon autre pensionnaire. Longvillers va courir le Quincey (Gr3) en espérant que le terrain sera souple. Je voulais aller sur le Wildenstein (Gr2) ensuite mais il va peut-être partir en Australie avant. »
Charlesquint : « Il n’est pas impossible que Charlesquint (Showcasing) soit au départ du Grand Handicap de Deauville. Ce sera soit cette course rectiligne, soit le Quincey (Gr3). Avec lui, le poids ne me dérange pas car ce cheval est un monstre ! C’est le roi Charles Quint (rires) ! Il faudra voir l’opposition ce jour-là. »
Bouttemont : « Il est réglé comme du papier à musique. Je l’adore ! Il sera meilleur l’année prochaine. Je me suis trompé avec lui en voulant le rallonger et en lui donnant un parcours classique. Bouttemont (Acclamation) a beaucoup de vitesse. Il va courir le Meautry (Gr3) en fin de meeting. »
Fast Raaj : « Fast Raaj (Iffraaj) est pétri de qualités. Mais il est beaucoup plus délicat. Il a eu quelques soucis, notamment aux pieds. J’ai encore bon espoir de gagner une belle course avec lui. Comme Bouttemont, il va courir le Prix Meautry. C’est un cheval de vitesse. »
Axdavali : « C’est mon champion celui-là ! Nous allons courir le Prix du Pin (Gr3) à la rentrée comme l’année dernière. Axdavali (Goken) est placé de Groupe à 2ans, 3ans et 4ans. C’est génial. Le problème, c’est qu’il n’a plus que 200m. Parfois il envoie tout "valser". Il compte deux échecs dans sa carrière : l’année dernière à Deauville et à Longchamp dans le Prix du Palais Royal. »
Gladys Senora : « Elle a couru à bon escient. Cette année, je l’ai volontairement rentrée un peu tard. La jument a gagné sa course en montant en conditions. L’objectif est de prendre un black type. Les propriétaires sont éleveurs donc c’est important. Dans le Prix Luth Enchantée (L), elle a montré qu’elle avait le niveau Listed. Gladys Senora (Anodin) pourrait y arriver… Peut-être à Strasbourg dans le Défi du Galop. »
Trois 2ans inédits dont il faudra se souvenir
Trust : « C’est une pouliche qui a beaucoup d’influx et qui a besoin d’apprendre son métier. Elle débutera peut-être à l’automne. Elle est plaisante à l’entraînement. Ses deux frères galopaient ! L’un a gagné Lied et l’autre a fait l’arrivée de Groupe. »
So Spirit : « C’est un 2ans qualiteux qui doit encore apprendre à se gérer. C’est un Siyouni que j’aime beaucoup. »
Incommensurable : « Celle-ci est par Wootton Bassett. Cette pouliche est gigantesque. Elle porte bien son nom. On dirait presque une 3ans. Incommensurable est tardive. »
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