Prix Nureyev (L) : Lassaut, quel finish !

Courses / 14.08.2022

Prix Nureyev (L) : Lassaut, quel finish !

Deauville, dimanche

« Nous aurons systématiquement des doutes… à chacune de ses sorties ! Mais, aujourd’hui, nous savions que si Lassaut répétait sa performance de la Poule d’Essai des Poulains, il détiendrait une toute première chance… ». Dans ce Prix Nureyev (L), Jean-Claude Rouget a en effet dû avoir quelques doutes. Jusqu’à 200m du poteau précisément ! Mais Lassaut ** (Almanzor) a été assez exceptionnel pour passer de la dernière à la première place et remporter la première Listed de sa carrière. Poulain de classe, Lassaut appartient à ses éleveurs Riviera Equine (Marc Pelletier de Chambure), le haras d’Étreham (Nicolas de Chambure) mais aussi le pilote de Formule 1 Charles Leclerc, Lorenzo Tolotta-Leclerc, le frère de ce dernier, qui dirige l’entité monégasque du gestionnaire de patrimoine Square Capital… "Square" avec HLCE Ltd (Hugues Decobert), également spécialisé dans le placement de grands sportifs. C’est une première victoire black type pour ces trois propriétaires, rentrés dans l’aventure "Lassaut" juste avant sa participation à l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1). Ce succès permet aussi à Lassaut de devenir le premier gagnant black type en France de son père, Almanzor (Wootton Bassett), dont le podium est complété par Athabascan (Almanzor), un autre de ses produits. Une bien jolie publicité pour le sire du haras d’Étreham en plein milieu des ventes de yearlings d’août Arqana.

Comme un cheval de Groupe

Au rond de présentation, Lassaut est apparu calme mais réveillé. Physiquement, depuis sa dernière sortie dans le Qatar Prix du Jockey Club, le poulain avait bien évolué. Il était prêt à en découdre. La vue aérienne nous montre que contrairement à une fâcheuse habitude, le futur lauréat est sorti des stalles dès que celles-ci se sont ouvertes. Il n’a marqué aucun temps d’arrêt. Ceci dit, Lassaut s’est quand même très vite retrouvé en dernière position. En face, le poulain a suivi le sillage de Dreamflight (Frankel) mais il était toujours pointé à la dernière place au moment de rentrer dans la ligne droite. Une fois bien équilibré par Cristian Demuro, Lassaut a placé une accélération fulgurante : il a bouclé le partiel des 400m aux 200m en 10"80, et celui du des 200m à l’arrivée en 11"06… C’est dire si l’impression visuelle était belle ! Il ne lui a donc fallu que quelques foulées pour prendre la tête et devancer de deux longueurs et demie l’animateur, Jack Darcy (Gleneagles), qui était pourtant bien reparti dans la phase finale. À l’intérieur, Athabascan (Almanzor), l’un des premiers lancés, a été très courageux pour s’adjuger la troisième place, une courte encolure plus loin.

Au micro du cheval émetteur, Cristian Demuro, le jockey lauréat, a déclaré : « Il m’avait impressionné à Longchamp lorsqu’il avait battu Tribalist (Farhh) [dans le Prix Machado (Classe 1), en avril, ndlr]. Il loupe un peu ses départs, met du temps à s’échauffer, mais il possède une sacrée accélération dans la ligne droite. Je me suis retrouvé dernier, avec le deuxième favori à mon intérieur. J’ai vu toute la course de l’arrière, mais je savais que, lorsqu’il allait accélérer, il allait faire mal. Avec lui, je pensais que nous aurions gagné un Groupe, mais c’est comme ça (rires). Lassaut est encore un peu vert. Je pense que l’an prochain, il sera encore mieux. Il avait bien couru dans le Jockey Club et dans la Poule. Il me semble que si la course avait été moins rythmée et qu’il n’avait pas fait d’efforts en partant, il aurait pu gagner la Poule. Lassaut gagnera son Groupe. »

L’étranger est une option

Lassaut était l’un des favoris de l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1). Bien que cinquième, le poulain avait fourni l’une des plus belles fins de course, tout comme dans le Qatar Prix du Jockey Club (Gr1), où il se classait huitième. Le problème avec lui est incontestablement sa manière de s’élancer. Et se retrouver à l’arrière-garde de courses de niveau Gr1, fournies en partants, peut s’avérer complexe, même après la démonstration dont il a fait preuve dans le Prix Nureyev. Après la course, Jean-Claude Rouget, son entraîneur, nous a dit : « Dans le Jockey Club, le poulain démontrait qu’il avait bien fait la distance. Le souci, c’est qu’il a sa propre façon de courir. Il est presque interdit de le courir dans des pelotons touffus parce qu’il se retrouve trop loin… Réaliser ce qu’il a fait aujourd’hui, ce n’est vraiment pas chose aisée. C’est impossible de le monter plus près dans un parcours. Lassaut n’est pas comme les autres, donc il faut composer avec. À l’avenir, il faudra choisir des courses où il n’y a pas trop de partants… ! La ligne droite peut être une option, il est possible que ce soit plus simple. Ces derniers temps, il travaillait vraiment bien le matin. Après le Jockey Club, il a eu un petit break car ce sont de gros combats. Quand il est revenu aux balances, trois personnes au moins m’ont dit qu’elles n’avaient jamais vu une telle accélération ! À 250m de l’arrivée, on se dit qu’il va être troisième… Lassaut a produit une double accélération ! Pour la suite de son programme, il faut demander à Marc de Chambure quelle sera sa prochaine course, moi je ne la connais pas (rires). Aller à l’étranger, pour moi c’est une bonne option ! »

Jack Darcy à revoir corde à gauche

Jack Darcy disputait sa quatrième sortie. Lauréat à deux reprises – sur 1.600m, en débutant, et sur 2.000m, lors de sa sortie suivante –, le pensionnaire de Paul et d'Oliver Cole venait de conclure quatrième des Gorden Stakes (Gr3) à Goodwood. Il était logiquement l’un des poulains en vue. D’autant que son modèle ne laissait personne indifférent dans le rond de présentation. Après la course, Olivier Cole, l’un des entraîneurs de Jack Darcy, nous a confié : « Il était bien devant, même s'il est peut-être encore un peu immature pour cela. Il n'y a pas grand-chose à dire, il court bien. Mais je crois qu'il sera plus à l'aise corde à gauche. »

Athabascan confirme à ce niveau

Athabascan court sous les couleurs d’Oti Management depuis qu’il a gagné plaisamment le Prix Alcantara II (Classe 1), le 17 mai, à Chantilly. Depuis, le poulain a pris la sixième place du Prix du Lys Longines (Gr3) mais surtout la deuxième place du Prix Pelléas (L), le 26 juillet à Compiègne. Et dans ce Prix Nureyev, il n’est pas passé loin d’une deuxième place à ce niveau. Nicolas de Chambure, l’un de ses propriétaires, nous a confié : « Nous sommes ravis de sa performance. C’est un grand cheval, froid, qui sera mieux à 4ans et que nous allons garder à l’entraînement ici pour le moment. Cela fait deux fois qu’il est placé de Listed. C’est bien. »

Deux Almanzor sur le podium

Élevé par le haras d’Étreham et Riviera Equine Sarl, Lassaut est un fils d’Almanzor (Wootton Bassett) qui obtient ainsi son cinquième black type dans l’hémisphère Nord. Quatre sur cinq sont issus de pères de mère de la lignée mâle de Danehill (Danzig).

Dans cette Listed sur 2.000m, deux produits de l’étalon montent sur le podium. Samedi soir chez Arqana, les Almanzor se sont vendus pour plus de trois fois le prix de saillie (moyenne de 92.143 €, taux de vendu 70 %). Nicolas de Chambure (haras d’Étreham) nous a dit : « Almanzor a un gagnant de stakes aux États-Unis également [et il a aussi établi un nouveau record de gain lorsqu’il a été sacré tête de liste des étalons de première production en Nouvelle-Zélande, ndlr] C’est super de voir un produit d’Almanzor gagner une Listed lors du week-end des ventes [sans oublier l’impressionnant 2ans Rajapour** (Almanzor) il y a quelques jours seulement, ndlr] Ce sont ses premiers 3ans. Il se trouve qu'Almanzor donne des chevaux avec du modèle et un peu plus tardifs que ce à quoi nous nous attendions. Là encore, on a senti que Lassaut était encore "bébé". Durant le parcours, il sautillait dans tous les sens. Mais Jean-Claude Rouget nous a toujours dit que c’est un cheval de Gr1. Nous espérons qu’il en sera capable… »

La mère, Lady Family (Sinndar), n’a pas couru. Lassaut est son troisième produit et le deuxième gagnant après Luanco (Dabirsim), qui s’est imposé deux fois en Espagne, à 2ans, sur 1.400 et 1.700m. La poulinière a aussi une 2ans par Wootton Bassett (Iffraaj) qui est à l’entraînement chez Gianluca Bietolini pour le haras de Hus. En 2021, Lady Family a été saillie par City Light (Siyouni).

La deuxième mère, Ascot Family (Desert Style), a gagné le Prix des Jouvenceaux et des Jouvencelles (L) et s’est classée troisième du Prix Amandine et du Prix du Cercle (Ls). Elle a notamment donné Nordic One ex Family One (Dubai Destination), vainqueur du Prix Robert Papin (Gr2), du Prix du Bois (Gr3) et deuxième du Prix Morny (Gr1), ainsi que Modern Family (Excellent Art), deuxième du Premio Eupili (L, 1.200m).

Avec Maria’s Mon (Wavering Monarch) – le père de mère d’Almanzor –, cette famille a donné Louvakhova (Maria’s Mon), lauréate des Frances A. Genter Stakes (Gr3, femelles, 3ans, 1.400m) en 2011. C’est une famille qui connait une réussite toute particulière ces dernières années (Mangoustine, Flotilla, The Big Five…)

 

 

 

Iffraaj

 

 

Wootton Bassett

 

 

 

 

Balladonia

 

Almanzor

 

 

 

 

 

Maria’s Mon

 

 

Darkova

 

 

 

 

Darkara

LASSAUT (M3)

 

 

 

 

 

 

Grand Lodge

 

 

Sinndar

 

 

 

 

Sinntara

 

Lady Family

 

 

 

 

 

Desert Style

 

 

Ascot Family

 

 

 

 

Family at War

LES CHRONOS

TEMPS PARTIELS

Départ à 1.000m : 1’05’’66

De 1.000m à 600m : 26’’05

De 600m à 400m : 12’’15

De 400m à 200m : 11’’06

De 200m à l’arrivée : 11’’42

Temps total : 2’06’’43

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