Alors que Grandcamp arrête l’étalonnage, Van Beethoven devient le premier sire d’AGV Karwin Stud

Élevage / 30.09.2022

Alors que Grandcamp arrête l’étalonnage, Van Beethoven devient le premier sire d’AGV Karwin Stud

Fin 2021, Grégory et Ambre Vayre ont posé leurs valises dans l’Orne pour y créer leur haras, AGV Karwin Stud. Dès l’année prochaine, Van Beethoven sera leur premier étalon.

Vendredi, Grégory Vayre nous a déclaré : « Van Beethoven (Scat Daddy) est un bon cheval pour commencer une activité d’étalonnage. Nous avons trois boxes d’étalons. Van Beethoven va officier sur le créneau du plat et la production des 2ans en particulier. Nous allons certainement recruter également des sires pouvant produire des sauteurs. Très souvent, les jeunes haras se concentrent sur l’élevage et la préparation. Rarement sur les étalons. Je crois qu’il y a de la place pour tout le monde. J’ai déjà pratiqué la monte naturelle dans deux structures différentes et c’est quelque chose qui me passionne. Cela étant dit, c’est une activité qui prend beaucoup de temps et nous allons employer deux personnes supplémentaires. Nous sommes heureux d’accueillir les éleveurs lors de la prochaine Route des étalons. Notre structure est en développement et nous essayons d’acquérir 50 hectares supplémentaires. À partir de décembre, nous serons ouverts aux juments extérieures. »

Un jeune sire prometteur

Grégory Vayre poursuit : « Van Beethoven m’a beaucoup plu lorsque je suis allé le voir : grand, bon marcheur, avec de belles performances. Et ses foals sont vraiment signés Scat Daddy (Johannesburg). Je remercie vraiment les porteurs de parts, Coolmore et Samuel Blanchard, de m’accorder leur confiance. Nous allons acheter des juments pour soutenir Van Beethoven. » Le courtier Samuel Blanchard, qui supervise la carrière du jeune sire, nous a dit : « Van Beethoven est syndiqué et Éric Lhermite fait d’ailleurs toujours partie du syndicat. Scat Daddy, c’est vraiment la lignée mâle du moment et la réussite, en 2022, de ce courant de sang est manifeste en Europe. Le cheval signe sa production, comme on peut le constater avec ses premiers foals. Et nous allons le proposer à un tarif attractif, 4.500 €, alors qu’il aborde une année charnière de sa carrière. Grégory et Ambre Vayre, venus du monde de l’entreprise, sont de jeunes éleveurs avec la tête sur les épaules. Ils vont apporter leur réseau, complémentaire du nôtre, pour continuer à soutenir l’étalon. » Van Beethoven a sailli 71 juments en 2021 et 62 en 2022.

Une page se tourne à Grandcamp

En 2022, six étalons faisaient la monte dans la structure de la famille Lhermite. Il n’y en aura aucun en 2023. Mercredi, Éric Lhermite nous a expliqué sa décision : « Nous y réfléchissons depuis plusieurs mois. Mais dans un contexte de pénurie de personnel, nous avons dans un premier temps fait le choix de diminuer d’un tiers le nombre de chevaux sur le haras. Et, dans un second, de ne plus stationner d’étalon l’année prochaine. Nous souhaitons travailler avec une équipe plus réduite, avec notamment les membres de la famille : je ne veux plus débuter une journée en me demandant si tout le monde sera là. Par ailleurs, l’étalonnage en lui-même est devenu très compliqué. Une poignée d’étalons à la mode saillit toujours plus de juments. Et les autres ne saillissent que très peu, même si leur production connaît de la réussite. Quelques années plus tard, on se retrouve aux ventes avec une surreprésentation de certains sires dans les catalogues et on vend moins bien leurs produits. Il est ainsi de plus en plus difficile de lancer des jeunes sires. Surtout s’ils ne correspondent pas aux critères de vitesse et de précocité du marché. Une partie de nos six étalons de l’année à déjà son lieu de stationnement en 2023. Shamalgan (Footstepsinthesand) et Dabirsim (Hat Trick) vont rejoindre le haras de Montaigu. Chemical Charge (Sea the Stars) part en Italie [on connaitra dans les semaines à venir le lieu de monte des autres sires, ndlr].

L’évolution du marché de l’étalonnage et des ventes nous pousse à nous concentrer sur nos activités d’élevage et de préparation, tout en réduisant les effectifs pour ne garder que les sujets de qualité. 

Grandcamp a toujours été une structure dynamique, de l’avant, mais nous voulons aussi faire preuve de réalisme et de pragmatisme. Nous ne souhaitons pas que le futur du haras soit tributaire d’éléments extérieurs comme le manque de personnel. Une problématique qui se généralise, bien au-delà du seul milieu des courses. »

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