
Autres informations / 16.09.2022
Élections 2023 : ça bouge en régions
Si la Fédération nationale des courses hippiques multiplie depuis quelque temps les actions pour la promotion du bénévolat, c’est qu’il y a une raison : en 2023, à la date anniversaire de la dernière assemblée générale élective, chacune des 222 sociétés de courses françaises va renouveler ses élus. L’enjeu est de taille, surtout lorsqu’on sait que sur les 35 hippodromes qui ont fermé depuis 1990, la grande majorité a cessé son activité en raison de la difficulté à trouver des bénévoles. Sont principalement touchées les sociétés des courses les plus modestes, certes, mais la crise du bénévolat est telle aujourd’hui que même les plus importantes peinent parfois à renouveler leur staff.
Voilà ce qui nous a motivés à lancer une enquête (que nous publions en deux parties) pour savoir si, ne serait-ce que dans les grandes sociétés, le renouvellement sera important ou non – et difficile ou non. Comme vous allez le découvrir dans les pages qui suivent, la situation est contrastée, mais on ne peut pas dire que les nuages soient particulièrement noirs à l’horizon.
LYON
Jean-Claude Ravier, président depuis 2010
« Il reste encore du travail à accomplir »
« À date, j’envisage de me représenter. Non pas que je veuille m’accrocher à tout prix à ce poste, mais plutôt parce que j’estime qu’il me reste encore à faire pour améliorer la société des courses lyonnaises. La qualité de nos hippodromes de Parilly et de La Soie est reconnue par les professionnels, car un gros travail a déjà été accompli sur ce plan. Là où nous pouvons encore progresser, et je compte en partie axer mon prochain mandat là-dessus, c’est sur l’accueil du public. Nous devons essayer de rendre nos réunions de courses plus festives. Ce sera l’un de nos objectifs. »
ANGERS
François Saint-André, président depuis 2015
« Je ne voulais pas faire le mandat de trop »
« Mon but durant ces sept années passées à la tête d’Angers aura été de moderniser l’hippodrome. Avec notamment des travaux qui s’achèvent dans les prochaines semaines, je pense que l’objectif a été atteint. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas me représenter, bien que je ne sois pas atteint par la limite d’âge. Être président exige de s’investir beaucoup, et à un moment donné, il faut savoir prendre du recul pour ne pas faire le mandat de trop. Lorsque j’ai annoncé mon départ, nous avons décidé d’élargir le bureau et il y a, au conseil d’administration, des personnes intéressées par le poste. »
CAGNES-SUR-MER
François Forcioli-Conti, président depuis 2000
« Je pense me représenter »
« Il me reste un mandat avant d’être atteint par la limite d’âge. J’envisage de l’effectuer, car il faut assurer une certaine continuité, d’autant que le bureau devra être renouvelé à cause du départ de plusieurs membres qui, eux, sont atteints par la limite d’âge. Ce qui est sûr, c’est que j’axerai mon prochain mandat sur la recherche de mon successeur. »
PORNICHET
Michel Bouvier, président depuis 2019
« Du 50/50 pour l’instant »
« Je n’ai encore rien décidé. Je suis un passionné, et être président m’intéresse énormément. Nous sortons d’un meeting de trot très encourageant pour la suite. J’ai aussi à mes côtés une formidable équipe et le travail que l’on accomplit est reconnu tant au niveau local que national. Tout cela me donne envie de continuer, mais c’est du 50/50 pour l’instant. Car être président de société de courses est très intense, très prenant. Surtout qu’à Pornichet, on court été comme hiver. Je ne tiens pas à renoncer à ma vie de famille. C’est là le seul point qui pour l’instant me fait encore hésiter. »
COMPIÈGNE
Antoine Gilibert, président depuis 2006
« J’ai quelqu’un en tête pour ma succession »
« J’aurai 80 ans au moment des prochaines élections… Et comme en théorie, je suis déjà au-dessus de la limite d’âge, je passerai donc la main en 2023 après plus de trente ans au sein de la société, d’abord comme vice-président, puis comme président depuis une quinzaine d’années maintenant. C’est donc fini pour moi à la tête de Compiègne, mais je compte bien rester présent et apporter mon expérience à la prochaine équipe. Toutes ces années, nous avons voulu allier la modernité à la tradition et nous y sommes arrivés. J’ai pu faire de belles choses car j’avais autour de moi une équipe très soudée. Compiègne est une société de courses importante qui accueille plusieurs courses de Groupe. Le prochain président de Compiègne devra donc être quelqu’un d’expérience et très disponible. J’ai quelqu’un en tête, mais je le présenterai en temps voulu. »
LE LION-D’ANGERS
Alain Peltier, président depuis 1992
« J’ai eu beaucoup de mal à trouver un successeur »
« J’aurai 75 ans en octobre et il me semble opportun de passer la main après toutes ces années passées comme président. Ces derniers mois, je me suis concentré sur la recherche d’un successeur et je l’ai trouvé en la personne d’André Martin (vice-président du conseil régional des Pays de la Loire), qui devra être élu lors de la prochaine élection. À mon départ s’ajoutent aussi ceux du responsable réceptif et du trésorier : il y a donc pas mal de changement à venir pour la société du Lion-d’Angers. Mais en ayant trouvé mon successeur, je crois que l’avenir est assuré. Je constate quand même que j’y ai mis beaucoup de temps. Autrefois, on s’engageait plus facilement dans le bénévolat. »
LA TESTE-DE-BUCH
Jacques Le Dantec, président depuis 2020
« Je vais utiliser mon joker »
« Rien n’est encore définitif. Je suis atteint par la limite d’âge mais j’ai dans l’idée de me présenter à ma succession, comme m’y autorisent les statuts. Je suis président depuis 2020 après avoir été vice-président pendant dix-huit ans, et entre le Covid et les incendies, il est vrai que je n’ai pas eu un mandat jusqu’à présent extrêmement facile. Mais j’ai vraiment envie de voir nos projets aboutir, tout comme la volonté de poursuivre avec les très bonnes équipes qui m’entourent. C’est pourquoi j’aimerais prolonger. »
MARSEILLE
Serge Tardy, président depuis 2021
« Concentrons-nous d’abord sur le présent »
« C’est en équipe, depuis la toute fin d’année 2021, que je préside avec un nouveau bureau et un conseil d’administration partiellement renouvelé la Société hippique de Marseille.
Le challenge est relevé, la situation dont nous héritons nécessite beaucoup d’efforts et de concentration de la part de tous, et l’heure n’est bien évidemment pas à une projection électorale. La décision de s’engager ou de se réengager en responsabilité pour des mandats associatifs de plusieurs années découle de nombreux paramètres : la dynamique créée, la volonté d’un groupe, la capacité que l’on ressent de pouvoir encore apporter pour l’intérêt collectif, un contexte général, un cheminement personnel… L’heure n’est pas à cette réflexion. Tout notre engagement est consacré à la mission actuelle, que nous devons conduire au mieux. Les échéances électorales de la Société hippique de Marseille sont éloignées, à l’été prochain. Pour l’instant, il faut laisser le temps au temps… »
NANTES
Jean-Pierre Vallée-Lambert, président depuis 2014
« Je ne me représente pas »
« J’ai pris la décision de ne pas me représenter. Ayant effectué trois mandats, il est temps, à mon sens, de passer la main. Il est d’ailleurs sain que de nouvelles idées et de nouvelles actions arrivent. Durant toutes ces années, je me suis toujours considéré comme un passeur au service de l’Institution, m’appliquant cette maxime : ni s’asservir, ni se servir, mais SERVIR ! J’ai aussi fait des rencontres exceptionnelles, tant au niveau de l’Institution que des socioprofessionnels ou du public. J’ai été très heureux d’animer une équipe là aussi exceptionnelle. J’ai déjà un successeur en tête. Il a selon moi le profil idéal et sera très bien entouré. »
STRASBOURG
Lucien Matzinger, président depuis 1996
« J’ai encore du temps à consacrer à la société des courses et à l’Institution »
« Plusieurs membres du conseil d’administration et deux du bureau sont atteints par la limite d’âge. Il y aura donc pas mal de changements. Je compte me représenter, sachant qu’il n’y a pas à ma connaissance d’opposition. Je suis tout jeune retraité et j’ai encore du temps à consacrer à la société des courses comme à l’Institution. Nous avons encore beaucoup de projets à mener à bien. »
Limite d’âge des présidents : ce que disent les statuts
Les présidents sortants atteints par la limite d’âge (75 ans) ont le droit à un "joker" comme le stipule l’article 23 des statuts types des sociétés de courses : « Le président sortant, atteint par la limite d’âge, peut être réélu pour un ultime mandat, selon les deux conditions suivantes :
- être d’abord élu au conseil d’administration à la majorité des trois quarts des membres présents ou représentés à l’assemblée générale et à bulletin secret ;
- être ensuite élu à la présidence à l’unanimité des membres du conseil d’administration et à bulletin secret.
Si le président sortant ayant demandé à bénéficier de cette mesure ne recueille pas l’unanimité des voix, il est procédé immédiatement à une nouvelle élection comme prévu à l’article 14 des présents statuts. »
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