Courses / 29.09.2022

Prix de Chambly (Gr3, Haies) : Dreammy Bell, la révélation

Auteuil, jeudi

1re       DREAMMY BELL

2e        ISALINE DE CHANDOU

3e        ANGELA DU BERLAIS

Lauréate en débutant sur les haies de Dieppe, Dreammy Bell (Masterstroke) est estimée. Son entraîneur, Patrice Quinton, est en effet peu habitué à courir un Groupe avec une 3ans après seulement une sortie. Mais sa pensionnaire lui a donné raison en s’imposant sûrement dans le Prix de Chambly (Gr3) alors qu’elle découvrait Auteuil. L’avenir lui appartient et elle peut se présenter dans le haras d'Étreham Prix Bournosienne (Gr2) la tête haute !

Sur sa classe

Longuement attentiste à l’arrière-garde, Dreammy Bell a entamé son rapproché au bout de la ligne d’en face, regagnant plusieurs rangs. La représentante de l’écurie des Dunes et de Patrice Quinton a abordé le tournant final juste derrière les animatrices. Elle est arrivée sur la ligne de tête pour franchir l’avant-dernière haie. À la lutte avec Isaline de Chandou ** (Martaline) sur le plat, Dreammy Bell, calée contre le rail, a donné un coup de rein victorieux dans les cent derniers mètres pour l’emporter nettement. Elle a offert un premier Groupe avec une 3ans aux couleurs de l’écurie des Dunes. Patrice Quinton avait déjà gagné au niveau Groupe avec une 3ans à Auteuil. C’était dans le Prix Bournosienne (Gr3 à l’époque) 2014 avec Azura du Kalon ** (Tiger Groom). Il nous a dit : « À Dieppe, Dreammy Bell avait fait un truc car elle n’était pas sortie de la maison avant ses débuts. Elle l’a fait sur sa classe. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’elle ait beaucoup de marge. Mais si elle reste comme elle est actuellement, ce sera très bien. Elle est bien dans sa tête. Nous allons maintenant forcément suivre la filière des Groupes pour les pouliches. Elle saute le steeple depuis un bon moment également. »

La persévérance de Jean-Pierre Mahé récompensée

Éleveur depuis quarante ans, Jean-Pierre Mahé a décroché son premier Groupe avec Dreammy Bell, qu’il a élevée avec Coralie Govignon. Il nous a raconté : « C’est ma première victoire de Groupe après quarante ans d’élevage ! C’est l’apothéose ! Je vais garder le trophée que je tiens dans les mains toute l’après-midi ! C’est seulement la troisième fois que je gagne à Auteuil. Nous avions gagné des courses d’AQPS. Nous élevons deux poulains par an en moyenne. À la base, je suis agriculteur. Nous sommes installés dans la baie de Saint-Brieuc et ce sont les courses de Lamballe qui m’ont donné le virus… À l’époque, j’y allais enfant avec mes parents. J’ai acheté ma première poulinière l’année au cours de laquelle je me suis installé. J’ai fait cela vraiment par passion. Nous avons fait naître près de 90 poulains depuis nos débuts dans l’élevage. Dreammy Bell est le 32e gagnant de notre élevage. La mère est une fille de Poliglote. J’avais acheté la grand-mère, une sœur de Califet, en 2010, après le décès d’un ami. Elle était inédite. Je l’avais croisée à Poliglote pour donner Dreammy, la mère de Dreammy Bell, car c’était l’étalon d’obstacle par définition. Nous avons fait entraîner Dreammy mais j’avais peur qu’elle ne se blesse et nous l’avons reprise à l’élevage. Je savais que je n’aurais plus de femelles par Poliglote. Ce dernier était en fin de carrière. Elle nous a fait six femelles. Dreammy a une magnifique pouliche de Rail Link et elle est pleine de Pour Moi. Je suis allé à Masterstroke pour faire Dreammy Bell car je travaillais beaucoup avec le haras du Logis. Je trouvais que Masterstroke avait un super papier. C’est un Monsun avec un papier maternel excellent. Le tout a donné Dreammy Bell ! C’est une petite pouliche, pas très impressionnante, mais douée. Aujourd’hui, nous nous confrontions à la crème de la crème, donc avant la course, je pensais qu’une place aurait été bien… En étant quatrième ou cinquième, nous aurions été heureux. Alors là… C’est plus que la cerise sur le gâteau ! D’autant que nous ne faisons pas forcément des chevaux très précoces. Nos chevaux débutent souvent à 4ans, mais Patrice [Quinton, ndlr] nous avait dit qu’il fallait y aller car Dreammy Bell était montée sur sa course dieppoise. Toutes les portes sont ouvertes pour elle. »

Isaline de Chandou confirme

Deuxième du Prix Pelat (L), Isaline de Chandou trouvait cette fois sous ses sabots un terrain bien lourd. C’était l’inconnu selon son entraîneur, Donatien Sourdeau de Beauregard. Mais elle a levé tous les doutes. Attentiste en dernière position, comme elle en a l’habitude, elle s’est annoncée au bout de la ligne d’en face. Entre les deux dernières haies, la représentante de la casaque Cassier allait facilement. Si facilement qu’on pensait qu’elle allait gagner nettement, d’autant que son pilote, James Reveley, ne lui avait rien demandé. Mais elle s’est heurtée à la résistance de Dreammy Bell, terminant bonne deuxième. Elle a confirmé qu’elle fait partie des meilleures 3ans. Toujours bien placée, Angela du Berlais (Great Pretender) a conservé la troisième place devant Namour Has (Doctor Dino), la gagnante du Prix Pelat, un peu décevante. L’animatrice, Étoile du Berlais ** (Great Pretender), découvrait une piste lourde et elle en a fait un peu trop aux avant-postes pour une rentrée. Elle a conclu cinquième.

Pedigree Weatherbys : https://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/Docutheque/2022/Dreammy-Bell.pdf 

La famille de Califet

Élevée dans les Côtes d’Armor par Jean-Pierre Mahé et Coralie Govignon, Dreammy Bell est une fille de Masterstroke (Monsun), désormais étalon à Yorton Farm, et de Dreammy (Poliglote), une jument inédite. Dreammy Bell est la deuxième gagnante de sa mère après Dreammy Love (Authorized), gagnante en steeple à Pau, au Touquet et à Waregem. Après Dreammy Bell, Dreammy a donné Love Dream (Cokoriko), une yearling, et Milady Fromentin (Rail Link), une foal.

La deuxième mère, Yummy (Fly to the Stars), n'a pas couru non plus. Son seul produit gagnant est Prince Youm (Youmzain), vainqueur à 4ans d'une course à conditions sur les haies de Pau et troisième du Prix Didier Mescam (Steeple-chase) à Auteuil. Yummy est une sœur du regretté Califet (Freedom Cry), vainqueur des Prix Jean de Chaudenay (Gr2) et d'Hédouville (Gr3) et quatrième notamment du Prix de l'Arc de Triomphe (Gr1), avant de devenir un excellent père de sauteurs.