QATAR : 15 ANS D’ARC… ET PLUS ENCORE

International / 26.09.2022

QATAR : 15 ANS D’ARC… ET PLUS ENCORE

QATAR : 15 ANS D’ARC

ET PLUS ENCORE

Soft power : « capacité d’un État à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur par un ensemble de moyens autres que coercitifs (menace ou emploi de la force), procédés qui relèvent pour leur part du hard power, ou pouvoir de contrainte. » (définition via vie-publique.fr). Les vecteurs du soft power sont nombreux et le sport en est un des principaux. Le Qatar l’a bien compris. Le dimanche 2 octobre, pour la quinzième fois, le nom du pays sera adossé au Prix de l’Arc de Triomphe.

L’accord entre France Galop et le Qatar Racing & Equestrian Club (QREC) a été signé fin 2007. Valable initialement pour cinq ans, il a été renouvelé dès 2010. En janvier 2022, le contrat a été prolongé jusqu’en 2027. Le week-end de l’Arc a été le premier gros contrat signé entre France Galop et le Qatar. En mai 2021, les deux entités ont annoncé un accord de partenariat autour du Jockey Club, valable pour 2021 et 2022. Le partenariat avec le classique français faisait partie des négociations autour du renouvellement du sponsoring du week-end de l’Arc par le QREC. Depuis la signature du partenariat avec France Galop, le Qatar, via le QREC puis Qatar Airways, s’est associé au meeting de Glorious Goodwood. C’était en 2015. La diplomatie par le sport est l’un des axes majeurs de la soft diplomacy qatarie. Les courses hippiques n’en sont qu’une partie.

Le Qatar et le sport en dates clés

Il y a différents moyens de s’imposer comme une nation de sport. L’une est de briller par la qualité de ses sportifs et le Qatar, de ce point de vue, part avec un gros désavantage : il est un tout petit pays en taille et donc en population. Le vivier de potentiels sportifs de haut niveau n’est pas important et la naturalisation de joueurs étrangers possède ses limites. L’autre moyen est d’organiser de grands événements sportifs et de faire sa place ainsi sur la scène internationale. De ce côté-là, depuis la fin des années 80, le Qatar a investi massivement avant d’accélérer sa stratégie dans les années 2000. Voici quelques dates clés :

1988 : Le Qatar organise la Coupe d’Asie des nations à Doha, avec la construction de deux stades.

1993 : Première édition du tournoi ATP 250 à Doha (tennis)

1998 : Lancement du Qatar Masters, intégré au Tour Européen (golf)

2002 : Création du tour cycliste du Qatar

2004 : Premier Grand Prix de Moto

2006 : Organisation des Jeux asiatiques et construction de l’Aspire Zone : un stade de football (Khalifa International Stadium), une piscine olympique et l’Aspire Dome, un stade multisport pouvant proposer treize terrains de sport différents. C’est le Français Roger Taillibert qui a été chargé de la conception de l’Aspire Zone. On lui doit aussi le Parc des Princes.

2015 : Championnat du monde masculin de handball

2019 : Championnats du monde d’athlétisme

2021 : Premier Grand Prix de Formule 1 du Qatar

2022 : Coupe du monde de football

2023 : Championnat du monde de judo

2024 : Championnat du monde de natation

2030 : Jeux asiatiques

Aspetar, la super clinique du sport

En 2007, à Doha, s’ouvre Aspetar, qui se veut la super clinique mondiale du sport. Elle est située au sein de l’Aspire Zone (là où se trouve l’Aspire Dome). Aspetar est devenue une référence dans le monde du sport, à la pointe de la technologie : soins, prévention, recherche. Les sportifs du monde entier s’y rendent pour se soigner ou s’entraîner. Aspetar devrait avoir une déclinaison européenne prochainement : le futur centre d’entraînement et de formation du Paris Saint-Germain est en construction à Poissy (ouverture annoncée en 2023), avec une clinique prévue. Le centre, après les Jeux olympiques 2024, va continuer sa construction pour accueillir le handball et le judo.

Une grande offensive sur le football, le sport le plus populaire du monde

L’obtention de la Coupe du monde de football 2022, non sans moult débats, est la concrétisation d’une grande offensive du Qatar sur ce qui est indéniablement le sport le plus populaire du monde.

Avant la Coupe du monde, l’investissement le plus important du Qatar dans le football a été l’achat du PSG. Via QSI (Qatar Sports Investment), le Qatar achète 70 % du club de la capitale en 2011 avant, en 2012, de racheter les 30 % restants au fonds de pension américain Colony Capital. En parallèle, le Qatar lance BeIn Sport et une grande offensive sur les droits télévisuels, rachetant une partie des droits de diffusion de la Ligue 1 (en partage avec Canal +). BeIn obtiendra aussi les droits sur la Ligue des Champions et la Ligue Europa. Le Qatar a investi massivement sur la France et sur les clubs sportifs de Paris : PSG handball, PSG judo… Cela va de pair avec de gros investissements qataris dans l’immobilier français et notamment dans la capitale, l’une des villes les plus touristiques du monde, ainsi que dans les sociétés françaises.

Via différentes sociétés, le Qatar sponsorise de nombreux clubs. Le PSG, par exemple, l’est par Qatar Airways, Ooreboo, QNB, l’office du tourisme du Qatar, Aspetar et BeIn Sports. Qatar Airways apparaît aussi sur les maillots du Bayern Munich et a été sponsor du FC Barcelona.

L’ambition olympique

La plus prestigieuse compétition sportive reste les Jeux olympiques. Le Qatar s’est positionné à plusieurs reprises pour obtenir les "JO" d’été. Il était intéressé par ceux de 2016 et de 2020, mais leur première candidature réellement examinée a été celle de 2032. Les jeux ont finalement été attribués à l’Australie (Brisbane). Les candidatures du Qatar pour les "JO" d’été posent les mêmes questionnements que pour les championnats d’athlétisme 2019 ou la Coupe du monde de football 2022, à savoir les dates et les conditions extrêmes dans le pays. Le Qatar est en lice pour les Jeux olympiques 2036. Notons que le président du Qatar Olympic Committee est le cheikh Joaan Al Thani.

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